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L'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS au Togo

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par Komivi OGOUWA
Université de Lomé - Maà®trise en sciences de l'éducation 2009
  

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III-3 Les acteurs ayant influencé le choix des enquêtés

Tableau 9 : L'influence du statut socioprofessionnel des parents dans

le choix de formation des enquêtés

Statuts

Parents

Formation

Profession

TOTAL

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Pères

39

30,23

17

13,17

56

43,41

Mères

24

18,60

18

13,95

42

32,55

Familles

13

10,07

10

7,75

23

17,82

Aucun

5

3,87

3

2,32

8

6,20

TOTAL

81

62,79

48

37,20

129

100

Les orientations scolaires et professionnelles envisagées par les étudiants sont importantes dans leur construction identitaire. C'est un cheminement progressif vers la vie adulte. A cette étape de socialisation, on note dans le choix de l'individu la marque de plusieurs acteurs de son environnement. Et parmi ces principaux acteurs de socialisation, la famille joue un rôle primordial. Elle reste un transmetteur important de schèmes d'actions et de pensées, de représentations du monde et de valeurs diverses qui s'intègrent et deviennent références, bases de perceptions pour l'individu. Sur ce, l'influence des parents (Pères et Mère) sur la vie étudiante de leurs enfants se manifeste très déterminante. Les parents apportent leurs conseils, leurs solutions concrètes aux interrogations de leurs enfants. Ces parents, ayant eux-mêmes connu ces périodes de difficultés, d'inquiétudes et de doutes manifestent envers leurs enfants une affection totale. Cependant la relation parents/enfants pris comme dimension qui s'intègre dans un processus de socialisation ne semble pas avoir les mêmes répercussions que l'on soit fils d'ouvriers ou fils de cadres. Les parents qui ont suivi les études supérieures transmettent à leurs enfants étudiants leurs expériences du système d'enseignement supérieur, l'information indispensable à une orientation efficace dans la diversité des types de formation. Dans les termes de Pierre Bourdieu, ces parents transmettent à leurs enfants ce « capital intellectuel et culturel » qui favorise la réussite des études et la réussite professionnelle à venir (BOURDIEU P. et JC. PASSERON ; 1970). Dans le cadre de cette étude, plus de 75% d'étudiants enquêtés reconnaissent l'influence du statut socioprofessionnel des parents dans le choix de leur formation.

Graphiques 12 : Avec qui les étudiants enquêtés ont fait le choix

de leur formation

A la question de savoir, avec qui les enquêtés ont fait le choix de leur formation, 41,08% d'étudiants ont décidé de leur formation avec les amis. Le réseau amical est une dimension qui, si elle ne détermine pas totalement le choix de l'individu, circonscrit l'espace des envies. Dans cet espace des possibles, le choix de l'orientation de formation ne se réalise pas de manière totalement singulière, c'est-à-dire en retirant toues influences extérieures à l'individu. Par l'échange et l'interaction, l'étudiant intègre de nouveaux schèmes de pensée qui prennent part comme connaissance du monde social, dans sa réflexion personnelle, sur sa situation présente en tant qu'étudiant et sur son parcours à venir dans la formation (LAHIRE B. ; 1998 : p.271).

Par ailleurs et contrairement à notre attente, seulement 37,20% d'étudiants enquêtés ont fait le choix de leur formation avec la participation de leurs parents. Le `'penser'' d'une majeur partie des étudiants enquêtés vis-à-vis de leur avenir dans la formation et de leur avenir professionnel semble pointer cet antagonisme des représentations. Les parents tendent à transmettre à leurs enfants une vision du monde du travail, une vision de l'accès à ce monde qui semble être en décalage de la réalité pour ces étudiants. La découverte de ce décalage pousse ces étudiants à faire plus confiance aux amis, adeptes du présent qu'aux parents, disciples du passé.

Aussi une proportion non négligeable des étudiants ont cru plus à leurs professeurs. Ceux-ci représentent ici, 15,50% des enquêtés. Dans ce cas les professeurs apparaissent comme la source d'information sûre. Peu, seulement 6,20% des enquêtés se sont confiés aux conseillers d'orientation, ou aux personnes jouant ce rôle dans leurs écoles respectives.

Graphiques 13 : L'importance de l'information dans l'orientation

des enquêtés

L'attitude de rejet des nouveaux bacheliers face à l'université, leur motivation pour les écoles de BTS n'est pas sans relation avec l'influence des informations répétitives qui abondent dans l'univers social de l'étudiant. Les médias, à l'approche des rentrées scolaires multiplient les informations sur les écoles de BTS qui n'en demandent pas plus. Les presses écrites peuvent accorder aux publicités de ces écoles toute une page de leurs parutions. Les radios peuvent attribuer à ces publicités en moyenne trois plages horaires par jour. Les télévisions ne sont pas marge dans cette offre commerciale. Elles peuvent faire passer dans la plupart des cas trois fois la même publicité pour les écoles qui en demandent. C'est reconnaître ici la pression qu'exercent les médias sur le choix de formation des nouveaux bacheliers. Sur ce, la majorité des enquêtés, se sont informés sur les BTS à travers les médias. Par contre d'autres ont partagé les informations sur les écoles de BTS avec leurs parents, leurs amis et leurs professeurs.

III-4 La satisfaction des enquêtés de leurs choix

Graphiques 14 : Répartition des enquêtés selon le niveau de

satisfaction de leur choix

Il nous a été donné de constater lors de nos entretiens avec les étudiants que si la formation est bien assurée dans certaines écoles, cela n'est pas le cas dans d'autres. Le gain économique vient supplanter la formation pour certains promoteurs. Ce qui emmène certains étudiants à regretter leur choix. Ils se plaignent de la non adéquation des programmes de BTS et les pratiques dans les entreprises de notre société. Les promoteurs de certaines de ces écoles sont à la « recherche de leur seul et unique intérêt », a déclaré Koyénin, étudiant à l'Ecole des Cadres. A ce propos le Directeur de l'office des BTS confirme « C'est beaucoup plus des commerçants qui sont au niveau des BTS et non des pédagogues ». Ainsi, à la question de savoir si les étudiants sont ils satisfaits de leurs choix de formation, plus de 40% des enquêtés regrettent leur option de formation. Ce regret n'est pas seulement dû à la déception de la formation mais aussi au pessimisme de trouver un emploi à la fin de la formation. Sur ce le Directeur des études de CIFOP affirme « Tant que les étudiants n'auront pas l'esprit de créativité, tant qu'ils ne vont s'ouvrir sur l'entrepreneuriat, ils ne pourront pas échapper au chômage. Ils demeureront toujours des demandeurs d'emploi ».

Cependant la majorité des enquêtés estiment être satisfaits de leur choix de formation. Plus de 59% des enquêtés s'estiment heureux de leur décision. Ce qui n'est pas forcement dû à l'assurance de trouver un emploi après la formation, mais plutôt à la satisfaction d'avoir une formation pratique et réduite à un nombre limité dans le domaine. De ce fait, écoutons ces paroles de Mabinou, étudiante à ELATSA « Même si au terme de ma formation, je ne suis pas directement employée, nous ne sommes pas nombreux à être spécialiste de ma formation ».

Graphiques 15 : L'espérance des enquêtés par rapport à leur

avenir professionnel

En s'attardant sur les représentations que se font les étudiants du monde du travail, il serait pertinent de s'interroger sur leurs projections dans l'avenir. L'univers du travail est plus ou moins précis dans l'esprit des étudiants. Ils voient dans le travail, certes les aspects financiers et sociaux évoqués précédemment, mais également ils y voient une manière de s'exprimer, un moyen de se réaliser. Ils attendent exercer une activité qui porte intérêt et enrichissement personnel. La connaissance plus précise du monde de travail, de ces mécanismes, de son organisation et de ses problèmes permet à l'étudiant de délimiter son univers des possibles. Sans doute, et pour dresser une tendance générale des étudiants interrogés dans cette étude, le monde du travail semble faire peur ou tout simplement la découverte de l'incertitude inquiète. Pour ceux qui semble être optimistes (42,63%), c'est plus une façon de s'encourager, qu'un optimisme basé sur la confiance en leur situation. Dans cette inquiétude plus ou moins prononcée, le diplôme de BTS est perçu par d'autres étudiants, si ce n'est comme une assurance sur l'avenir, comme un atout évident sur le marché de l'emploi. Beaucoup se représentent le diplôme comme une arme, un atout, une preuve, une certaine aptitude. Devant la peur du chômage, le diplôme de BTS apparaît à ces étudiants comme une arme pour franchir les barrages sélectifs et accéder à l'emploi. C'est pour eux la certification d'une certaine aptitude professionnelle.

Graphiques 16 : Attentes des enquêtés de leurs écoles

Les entretiens réalisés ne permettent pas de voir en les choix des étudiants enquêtés, la résultante d'un projet professionnel clairement défini. Le seul projet important évoqué au départ était l'obtention du diplôme. Le projet professionnel défini comme un objectif d'emploi précis au regard duquel l'étudiant évalue sa situation présente et met au point des stratégies pour y parvenir, n'apparaît pas comme facteur déterminant leur choix de formation. Cela ne signifie pas que la question de l'avenir professionnel soit totalement mise de côté. Au contraire, si les études supérieures ne sont pas mises directement en relation avec l'emploi futur, elles constituent néanmoins une garantie pour l'emploi. La reconnaissance du diplôme comme moyen de se faire valoir dans le monde du travail était à la base de l'option des formations de ces étudiants. Cependant face à l'inquiétude du chômage et de la précarité de l'emploi, la question du travail n'en est que plus importante. L'emploi devient un impératif, surtout pour ces étudiants en fin de formation. C'est cet impératif qui s'exprime dans l'attente de ces étudiants de la part de leurs écoles de formation. Pour les uns, plus de 33%, les écoles de formation doivent rechercher de l'emploi à ses formés. D'autres (27,90%), attendent que leurs écoles leur trouvent des stages à la fin de leur formation. Il y en a qui souhaitent que leurs écoles respectives les aident à s'installer dans leurs projets de création d'emploi. Par contre, il y en a aussi ceux qui n'attendent rien de leurs écoles. De cette tendance, nous ne devons pas l'interpréter comme une satisfaction totale de leurs formations. Puisqu'ils parlent d'un décalage, si peu soient-ils, entre leurs formations et la réalité sur le terrain.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius