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Performances agronomiques de huit variétés de niébé à  double usage, leur qualité fourragère et leur tolérance vis à  vis de principaux ennemis

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par Ibrahim ALI
Universite Abdou Moumouni de Niamey - Ingénieur des techniques agricoles  2005
  

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2.5 Contraintes majeures de la culture du niebe

Les contraintes liees a la production du niebe sont d'ordres socio-economiques, abiotiques et biotiques.

2.5.1 Les contraintes so cio-é conomiques

Ces contraintes sont liees aux coats eleves des intrants, a l'absence de credits agricoles et de structure de commercialisation fiable. Il faut ajouter a celles- ci, la rigidite des habitudes alimentaires des populations qui sont trop attachees aux cereales (mil, sorgho, riz...) (ABDOU, 1987).

2.5.2 Les contraintes abiotiques

RACHIE (1985), rapporte par ADAM (1986) a recense les principaux obstacles a l'essor de la production du niebe notamment en Afrique :

n Les sols qui sont generalement pauvres en matieres organiques et desequilibres en elements mineraux. Ils sont tantôt acides, tantôt riches en aluminium ou au contraire salins et tantôt pauvres en calcium.

n Les temperatures sont trop tres elevees et nefastes notamment pendant la floraison ou le debut de la fructification. Ceci a pour consequence l'avortement de fleurs et l'echaudage des jeunes gousses. L'action de la temperature elevee est perceptible surtout quand elle coincide avec un stress hydrique persistant a partir de la floraison.

n Les secheresses : les principales zones de production du niebe connaissent, des secheresses quasiment chroniques qui compromettent le developpement de cette culture. Le stress hydrique en periode de fructification favorise la pullulation des divers insectes dont les pucerons. Au contraire, l'exces d'eau qui se traduit toujours par des degats considerables dus A des maladies et des mauvaises herbes auxquelles le niebe est tres vulnerables notamment dans le stade jeune de sa croissance.

n Dates de semis tres defavorables : Pres des 90% du niebe sont cultives en association avec les cereales en Afrique. Il est generalement seme 2 a 3 semaines apres les cereales. Ce retard volontaire impose par la culture associee fait en sorte que les varietes a long cycle utilisees dans cette association n'arrivent pas a boucler leur cycle en periode d'humidite satisfaisante. Cette association a aussi un autre inconvenient en ce qu'elle entraine une forte concurrence en lumiere et en elements nutritifs.

2.5.3 Contraintes biotiques

Elles constituent le probleme le plus important que rencontre le niebe. Ces contraintes biotiques peuvent a elles seules occasionner des pertes de rendements tres elevees allant de 30% a 100% dans le cas extreme (SINGH et ALLEN, 1979). Elles sont dues principalement a des insectes et a des agents pathogenes.

a) Gamme des inse ctes nuisibles du niébé

Ces insectes nuisibles ravagent le niebe a tous les stades de sa croissance. Bien que cette gamme varie legerement d'un site ou d'un region a l'autre, il y ' a un certain nombre des ravageurs qui sont caracteristiques et communs aux ecosystemes dans lesquels le niebe est cultive dans le monde entier (Jackai et al.,1988) . Ces ravageurs sont classes en quatre categories :

Catégorie 1 : Insectes du stade plantule dont entre autre :

Aphis craccivora, Koch : Hemoptere : Aphides

Selon REDDY et al. (1988), cet insecte est repandu un peu partout sous les tropiques. En Afrique, il peut occasionner des degits considerables directement sur la plante hite. Cette espece de puceron est aussi l'agent vecteur de la mosaïque du niebe (mais aussi de la rosette de l'arachide). Au Niger, l'incidence des maladies virales vehiculees par Aphis craccivora est tres faible. Les pertes qui lui sont redevables proviennent surtout du prelevement de la seve et a ce titre il s'avere l'un des principaux insectes nuisibles de cette culture, puisqu'en cas de forte pullulation ce seul prelevement de la nourriture sur la plante hite peut causer le rabougrissement de la plante, la deformation des feuilles, la defoliation precoce et eventuellement l'avortement de fleurs.

Pour lutter contre cet insecte (ANONYME, 1989), les techniques culturales restent le moyen de lutte le plus economique a travers notamment : le semis precoce a forte densite qui reduit considerablement la colonisation des plantes par les pucerons ; l'utilisation des varietes resistantes ; la suppression des plantes hites qui hebergent les pucerons en saison seche.

La lutte chimique reste neanmoins la plus efficace avec l'utilisation de l'insecticide organophosphore, tels que le fenithrothion et surtout le dimethoate.

Souvent les predateurs (larves et adultes de coccinelles, larves de syrphes et de chrysopes) reussissent a maintenir les populations de pucerons a un niveau acceptable.

Empoasca spp. Homoptere : Cicadellides

Les jassides sont consideres comme des ennemis d'importance mineure sur le niebe au Niger car les attaques sont rarement severes. Les larves et les adultes vivent sur la face inferieure de feuilles oil ils se nourrissent en sugant la seve des feuilles, provoquant leur jaunissement et leur enroulement et dans le cas extreme leur dessechement.

La pulverisation du dimethoate ou de pyrethrinoides deux a trois semaines apres le semis et repetee a l'intervalle d'une semaine permet de combattre les jassides.

Plusieurs autres insectes attaquent le niebe a ce stade a savoir : Les Galeruques (Ootheca s33) ainsi que les Arctiides defoliations (Amsacta meloyi, Dre).

Categoric 2 : Insectes de debut de la phase reproductive (au moment de la formation de boutons floraux et debut de la floraison) a savoir principalement :

Megalurothrips sjöstedti (tryb) : Thysanoptere : Thripides

Les thrips des fleurs sont parmi les ennemis les plus redoutables de la culture du niebe. Au Niger et dans les autres pays de l'Afrique 0ccidentale, ils sont responsables de la perte totale de la production de niebe par suite de la deformation ou l'arrOt du developpement des boutons floraux ou encore la chute de ces derniers (REDDY et al., 1988). Les larves et les adultes se nourrissent en sugant les boutons floraux ainsi que les fleurs. Il resulte de cette succion l'assechement des parties attaquees d'oil leur brunissement. La croissance vegetative prend l'avantage avec une production abondante de feuillage sur celle de gousses (AN0NYME, 1989).

L'utilisation des pyrethrinoïdes de synthese dont la deltamethrine, la cypermethrine et la
lamda-cyalothrine sont efficaces contre les Thrips. Les pulverisations doivent debuter des

la formation des premiers boutons floraux. Une seconde application est recommandee 7 a 8 jours plus tard.

Maruca vitrata (Geyer), Lepidoptere : Pyralides

Maruca vitrata ou Foreuse de gousses du niebe est l'un des ennemis les plus redoutables, pouvant occasionner de tres graves degats a cette culture notamment la mort de boutons floraux et de fleurs, la destruction massives de graines dans les gousses.

L'utilisation de pyrethrinoïdes de synthese est particulierement efficace pour lutter contre les Foreuses de gousses, mais il est deconseille d'utiliser les organo-phosphores si les gousses sont consommees vertes (ANONYME, 1989).

A ces insectes, on peut noter aussi la presence de Meloïdes (Mylabris spp, Coryna spp).

Catégorie 3 : Insectes de fin de la phase reproductive (fin floraison jusqu'à la formation de gousses).

Ces ravageurs comprennent principalement le complexe de punaises nuisibles auquel appartiennent deux Coreïdes :

Clavigralla tomentosicollis F, Heteroptere : Coreïdes

C'est une espece tres frequente en Afrique tropicale. Les degats qu'elle occasionne sont importants et dans certains cas, on observe des pertes de rendement proches de 90%(ANONYME, 1989). L'adulte comme les larves et les nymphes, attaquent les jeunes gousses du niebe en sugant leur seve entrainant ainsi le dessechement et l'arrOt du developpement des graines.

L'utilisation des pyrethrinoïdes de synthese, ainsi que le fenithrothion peut etre efficace pour lutter contre cet insecte mais les pulverisations doivent commencer au debut de la fructification.

Photo 1 : Clavigralla tomentosicollis sur les gousses du niebe

Anoplocnemis curvipes

Cet insecte est l'un des principaux ennemis du niebe en Afrique tropicale (SINGH et ALLEN, 1979). En cas des attaques severes, la production peut etre reduite dans les proportions allant de 60 a 90% (REDDY et al. 1988). Les larves et les adultes de cet insecte sucent la seve des plantes hotes en piquant les tiges et les petioles des feuilles qui se dessechent et fletrissent (Photo 1). Mais ce sont surtout les adultes qui attaquent les gousses du niebe en sugant leur seve, entrainant ainsi le dessechement et l'arrOt du developpement des graines.

A ce stade, on peut noter aussi la presence des Alydides (Mirperus jaculus, Riptortus dentipes.), Pentatomides (Ne*ara viridula), Lepidopteres (Heliothis armigera), les foreuses de gousses (Cydia ptychora, Mey) et les charangons de gousses (Apion viruis, Wagner).

Catégorie 4 : Les ravageurs des stocks:

Deux especes sont particulierement rencontrees sur le niebe, il s'agit :

Bruchidius atrolineatus

Cette espece est repandue en zone sahelienne et se developpe aux depens des Vigna
sauvages et cultives. Cet insecte pond ses ceufs sur les gousses en voie de maturation ou
mares. Les larves se developpent dans les graines. Ces dernieres contiennent donc de

larves de B. atrolineatus qui emergent dans le stock et se reproduisent a nouveau (ALZOUMA et al. 1985)

Callosobruchus maculatus.

L'infestation du niebe par cet insecte debut au champ sur les gousses en cours de maturite. La larve penetre dans la gousse puis dans la graine ou elle se nourrit ; l'adulte emerge soit dans les cultures soit dans le grenier apres la recolte (ALZOUMA et al., 1985).

Pour lutter contre ces especes diverses alternatives peuvent etre adoptees dont entre autre :

Les recoltes et les battages doivent etre rapides, car celles ci reduisent les possibilites de

ponte des Bruches sur les gousses d'une part et leur penetration dans les graines d'autre

part.

Selon SEEK (1988) rapporte par BAL (1992), la conservation en fats metalliques hermetiquement fermes assure une bonne protection contre la Bruche avec des pourcentages d'attaque tres infimes apres huit mois de stockage en milieu paysan. L'utilisation des vegetaux a pouvoir insecticide ou insectifuge peut etre developpee tels que : Bossia senegalensis qui a un effet ovoïcide et insecticide puissant (ALZOUMA et al., 1985).

Selon REMBOL (1984), l'utilisation des feuilles de neem (Aadirachta indica) qui contiennent en effet une substance, l'azadirachtine, presentant des proprietes anti appetantes inhibe la croissance des larves et la reproduction. Ainsi, selon SAGNIA (1993), l'utilisation de Uscana lar~ophaga, Eupelmus vuilleti et Dinarmus basalis contribue a la reduction de dommages imputables aux bruches car le niveau de parasitisme atteint par ces parasitoïdes sont souvent significatifs

Il faut neanmoins noter que mis a part ces insectes evoques, il existe divers autres insectes qui sont nuisibles au niebe et dont les degAts qu'ils infligent a ce dernier pourraient compromettre les rendements.

b) Les agents pathogenes du niebe

Selon SINGH et ALLEN (1980), la culture du niebe souffre d'au moins 35 maladies importantes qui sont le fait des champignons, des virus, des bacteries et des nematodes. Ces agents sont responsables de la deterioration de la qualite des semences, de pourriture des semences, de la fonte des plantules et d'autres maladies de tiges et de racines. Les pertes de rendement infligees par ces parasites dependront essentiellement du lieu de la culture et de la maladie.

Au Niger, des etudes ont permis d'identifier quatre pathogenes a savoir : Macrophomina phaseolina, Xanthomonas vignicola, Siriga gesnerioides et diverses viroses (ADAM, 1986).


· Macrophomina phaseolina : Deuteromycetes, Sphaeropsidales

Ce champignon est tres repandu au Niger car toutes les conditions de son developpement sont reunies (temperature elevee, secheresse prolongee) (ADAM ,1990). Il est devenu ces dernieres annees l'un des obstacles majeurs a la production du niebe au Niger. Ces degits sur le terrain ont souvent atteint 100% de mortalite des plantules ou la sterilite des plants ages (ADAM, 1986). C'est un champignon polyphage. Sur le niebe, il est responsable de la fonte de semis oil il engendre une pourriture noire charbon naissant le plus souvent au point d'attache des cotyledons et une pourriture cendree des tiges (Ashy stem blight). Cette maladie est tres dangereuse surtout pendant la floraison et la fructification. Il faut noter que M. phaseolina se conserve dans le sol et les semences. Il attaque a partir du sol ou il detruit le systeme racinaire et progresse vers le haut entrainant ainsi le fletrissement progressif de la plante (ADAM, 1986).

La solarisation consistant a exposer le sol, support important de conservation de l'inoculum, a un traitement thermique prolonge sous bâche plastique, permet de reduire les degits dus & ce parasite car apres ce traitement on constate une baisse tres importante de vigueur de l'inoculum (25 a 30%) et une nette amelioration de la germination des semences (ADAM, 1986).


· Xanthomonas vignicola, Burkholder

Cette bacterie responsable de fletrissement bacterien ou bacterial blight, est repandue en Afrique tropical, en Amerique et en Inde ou il revet beaucoup d'importance pour la culture de niebe. La maladie occasionne une fonte de semis pouvant frapper 60% des plantules & partir de semences contaminees (SINGH et ALLEN, 1979). Cette maladie est endemique aux zones semi-arides du Sahel, les symptomes se presentent sous forme des taches necrotiques de coloration ocre orange (Photo 2) avec un halo jaunes sur les feuilles et les tiges (CISSE, 2002). Si la variete est sensible, les taches confluent et on observe une importante defoliation. La bacterie est transmise par les semences, alors l'utilisation des semences saines ou resistantes permet de contrecarrer les degits de ce pathogene. L'influence de certaines pratiques culturales sur le fletrissement bacterien merite une attention particuliere. Ainsi RAO et al. (1985) rapporte par SINGH (1998) ont montre qu'en Inde l'application de N et P augmente la severite de la maladie alors que l'application moderee de K et Mo et une forte dose de Ca et Mg diminuent cette maladie.

Photo 2 : plant du niebe atteint du fletrissement bacterien


· Viroses

Elles sont tres nombreuses et peuvent avoir des consequences catastrophiques sur la production du niebe, au nombre desquelles on peut citer :

Le virus de la mosaIque jaune, transmis par le coleoptere Ootheca mutabilis. Selon GILMER
et al. (1974) rapporte par I.I.T.A (1982), ce virus peut etre transmis par les semences mais
seulement dans un nombre limite de cas (1 a 5%). Les plants atteints de cette maladie

presentent un feuillage jaune - or generalise. Mais il faut signaler que les symptOmes de la mosaïque jaune du niebe sont tres dissemblables selon les varietes de niebe et les souches du virus. Les degits sont particulierement eleves lorsque, l'infection a lieu tres tot et les pertes imputables a ce virus varient de 80 a 100% (SINGH et ALLEN, 1979).

Aphid-born mosaic virus : Ce virus dont l'agent vecteur est le puceron (Aphis craccivora), determine une forte marbrure, une chlorose ou un jaunissement du limbe et la decoloration des nervures. La plante reste rabougrie et buissonnante. Il y'a alors un retard ou inhibition de la floraison. Cette maladie a ete particulierement severe au Niger en 1984 dans la region de Maradi et le sud-ouest de la region de Niamey. Ces zones ont en effet connu une intense pullulation de puceron spoliateur et vecteur habituel du virus implique (ADAM, 1986).

c) Striga gesnerioides

Cette Scrofulariacee est tres repandue dans les savanes soudanaises de l'Afrique Occidentale ou elle peut revetir une importance locale (SINGH et ALLEN, 1979). Selon les memes auteurs, cette plante parasite reste exclusivement dependante de son hOte durant tout son cycle (Photo 3) Il provoque le rabougrissement, le jaunissement des portions du limbe comprise entre les nervures, le fletrissement premature des plants ainsi que leur deperissement lorsque les pluies sont deficitaires. En cas de fortes infestations ce parasite pourrait entrainer de pertes de superficie pouvant excede 50% (PARKER, 1991).

Photo 3 : Plant du niebe attaque par le Striga

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote