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Ciblage d'inflation versus ciblage de niveau des prix : avantages comparés dans l'UMOA

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par Alain BABATONUDE
Université d'Abomey-Calvi - Diplome d'études approfondies 2009
  

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II.3- Nature et source de l'avantage gratuit

Comme le mentionnent Parkin (2001) et Svensson (1999), la source de l'avantage est facile à déceler. Lorsque le taux d'inflation est pris pour cible, la règle de décision fait en sorte qu'il réagisse à l'écart de production. En conséquence, la variance du taux d'inflation est proportionnelle à celle de l'écart de production. Par ailleurs la ligne (6) du tableau récapitulatif en annexe V établit l'équation du niveau des prix suivant les deux régimes. Lorsque le niveau des prix est ciblé, il réagit directement à l'écart de production, de sorte que le taux d'inflation réagit alors à la variation de l'écart de production. Or, il est

établi qu'à condition que le choc d'offre soit suffisamment persistant (.1. > 0.5), comme

c'est le cas dans l'espace UMOA étudié, la variance de la variation de l'écart de production est inférieure à la variance de l'écart lui-même.

Plus pratiquement, en régime de ciblage du niveau des prix, le niveau des prix est un processus stationnaire avec une tendance, celle de pi*, avec une variance finie égale à celle de l'inflation (voir ligne (7) du tableau récapitulatif). A l'opposé, lorsque l'inflation est ciblée, le niveau des prix est un processus non stationnaire mais plutôt intégré d'ordre 1 : il y a donc sous ce régime, une dérive du niveau des prix avec une variance infinie. Et c'est parce que cette dérive n'est pas corrigée périodiquement que la variabilité de l'inflation est plus forte. Du point de vue de la vérification factuelle de ce résultat de l'avantage gratuit, Parkin (2001) note qu'il est toujours difficile de répondre à la question ; mais aussi, la réponse dépend essentiellement de la crédibilité de la Banque Centrale qui met en oeuvre la règle dans un cadre discrétionnaire.

La règle de ciblage du niveau des prix qui permet l'avantage gratuit, est une solution à l'existence tant du biais inflationniste que du biais de stabilisation résultant d'une politique discrétionnaire de la Banque Centrale peu crédible dans la réalisation de l'objectif d'inflation du fait de l'incohérence temporelle. Kydland et Prescott (1977) montrent en effet que, si les attentes sont rationnelles, un décideur agissant de façon discrétionnaire est incité à renier le

plan optimal précédent pour en adopter un nouveau (passer par exemple de y* = 0 à y* >

0) et influencer ainsi dans le mauvais sens les attentes avec un biais inflationniste : la situation d'équilibre s'apparente au dilemme du prisonnier.

Les économistes sont loin de s'entendre sur le régime --engagement ou cadre discrétionnaire -- qui décrit le mieux le problème d'optimisation de la Banque Centrale (Barnett & Engineer, 2000, pp 134-135). Selon McCallum (1996), cité par Barnett et Engineer (2000), les Banques Centrales peuvent très bien s'engager à suivre une politique déterminée. Svensson (1999) réplique que l'engagement envers une politique donnée ne permet pas d'obtenir des équilibres parfaits pour des sous-jeux dans des modèles de type standard. La vérité se trouve probablement entre les deux options : la Banque Centrale doit user de son pouvoir discrétionnaire, mais peut se voir attribuer une fonction de perte qui combat les effets sous-optimaux d'un comportement discrétionnaire. Souscrivant à ce raisonnement, Svensson (1999) et d'autres auteurs des théories du ciblage du niveau des prix, préconisent pour la Banque Centrale une fonction de perte liée à un objectif de niveau des prix qui a l'avantage de réduire la variabilité de l'inflation et effacer le biais inflationniste. Cet effet recherché dans l'adoption d'une règle de ciblage du niveau des prix dans l'UMOA est plausible car comme il transparaît dans la ligne (4) du tableau récapitulatif annexé,

E(irt) - n* = 0

Si dans la présente étude qui suppose, y* = 0, le biais inflationniste est

systématiquement nul pour les deux régimes, la solution plus générale de Svensson (1999)
permet de discriminer. Lorsque la Banque Centrale cible un écart de production positif,

(y* > 0), outre « l'avantage gratuit », seule la règle de ciblage du niveau des prix permet

d'éliminer le biais inflationniste. Dittmar et Gavin (2000) ainsi que Vestin (2000) confirment cette conclusion avec une analyse générale dans le cadre du modèle keynésien : ils montrent qu'une persistance endogène dans la courbe de Phillips n'est pas toujours nécessaire à l'obtention de l'avantage gratuit ; de plus, la fonction de perte assortie d'un objectif de niveau des prix n'a pas seulement l'avantage de réduire le biais de stabilisation lorsque

y* = 0 mais élimine également le biais inflationniste quand y* > 0. En attribuant à la

Banque Centrale une fonction de perte assortie d'un objectif de niveau des prix, la BCEAO peut améliorer le bien-être social en réduisant la variation de l'inflation sans pour autant accroître celle de la production. Cet avantage gratuit en terme d'amélioration du bien être, ainsi étudié et vérifié dans l'espace UMOA, tient au fait que la stationnarité des prix

contribue à atténuer la variabilité de l'inflation, ce qui contribue à corriger le biais inflationniste et le biais de stabilisation en régime discrétionnaire.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld