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Ciblage d'inflation versus ciblage de niveau des prix : avantages comparés dans l'UMOA

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par Alain BABATONUDE
Université d'Abomey-Calvi - Diplome d'études approfondies 2009
  

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CHAPITRE II

RESULTATS ET ANALYSES EMPIRIQUES

Après l'exploration des cadres théorique et méthodologique de la recherche, ce chapitre présente les résultats empiriques dont l'analyse permettra d'infirmer ou de confirmer l'hypothèse de l'étude, nécessaire pour la réalisation de l'objectif défini. Dans cette partie empirique de l'étude, les différents résultats sont exposés suivant l'un ou l'autre des deux régimes de ciblage : le niveau des prix et l'inflation.

SECTION I : PROPRIETES STATISTIQUES DES VARIABLES

Au regard de l'importance des caractéristiques intrinsèques des variables retenues dans le modèle empirique, il est apparu nécessaire de procéder à l'étude statistique des observations afin de valider au mieux les résultats du modèle dans le cas spécifique de l'UMOA. Il est passé en revue, pour chacune des observations, l'évolution dans le temps puis les tests de normalité et de stationnarité sans omettre la caractérisation du processus autorégressif des variables.

I.1- Le niveau des prix (IHPC)

L'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) mesure le niveau général des prix dans l'ensemble des pays de l'UMOA depuis Janvier 1997, date de son adoption. Le graphe II.1 retrace l'évolution de la variable sur la période d'étude.

L'envolée des prix consécutive à la dévaluation du franc CFA de Janvier 1994 explique l'ascendance de la courbe dès cette année, avant de connaître une relative stabilisation autour de 1996, l'année de base. Un accroissement du niveau des prix suivant une tendance est remarquable de 1997 à 2007, justifiant ainsi une relative maîtrise des variations des prix dans l'espace. L'année 2008 a enregistré un dépassement du niveau de 140 points avec donc une forte variation des prix par rapport aux périodes précédentes : la triple crise énergétique, alimentaire et financière à l'échelle mondiale est la cause de cette nouvelle envolée des prix.

Graphe II.1 : Trajectoire du niveau des prix (IHPC)

1990 1995 2000 2005 2010

time

Comparativement à décembre 2007, soit en glissement annuel, le niveau général des prix a progressé de 8,5 % ; les types de consommation qui ont influencé à la hausse le niveau général des prix sont principalement les produits alimentaires, les services de logement et ceux des transports dont les contributions à l'inflation se sont établies à 5,4 points, 0,7 point et 0,8 point, respectivement20. Le premier trimestre de l'année 2009 augure des perspectives meilleures quant à la décrue du niveau général des prix dans l'espace.

Le test de normalité de la variable est fait avec la statistique JB. Le résultat se présente ainsi :

Skewness/Kurtosis tests for Normality

joint

Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

+

ihpc | 0.298 0.305 2.23 0.3278

20 Commission de l'UEMOA : Note IHPC décembre 2008

La probabilité du test est de 0.32 ; on ne peut donc rejeter l'hypothèse nulle de normalité au seuil de 5%. La variable de niveau des prix (ihpc) présente en conséquence une distribution normale, se prêtant alors aux hypothèses requises pour l'estimation du modèle.

Deux tests standards ont été utilisés pour l'étude de la stationnarité des séries : le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF), et le test de Philips-Perron (PP) pour la solidité du résultat. Ils sont effectués avec ou sans inclusion de constante et de tendance déterministe sous l'hypothèse nulle de la présence d'une racine unitaire ou la non stationnarité. Les tables 1 et 2 de l'Annexe I présentent les résultats de ces tests pour la série de niveau des prix sur la période 1993.4 - 2008.4. Les résultats des différents tests sont unanimes : la variable de niveau des prix (ihpc) est stationnaire sans tendance ni constante au seuil de 1%, avec k = 3 nombre de retards21. Les tests sont globalement favorables à la stationnarité de la série ; le niveau des prix est intégré d'ordre 0. Par ailleurs, l'analyse du corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle révèle bien la représentation du mécanisme générateur de la série par un processus autorégressif AR(4) ; ceci renforce bien l'approche du taux d'inflation en glissement annuel retenue.

I.2- Le taux d'inflation

Svensson (1999) et les autres auteurs qui abordent l'étude des règles de ciblage dans le cas des économies intégrées (USA, Canada, UE) considère le taux d'inflation comme la variation des indices de prix entre deux trimestres consécutifs. L'inflation en glissement annuel est retenue dans le cadre de cette étude afin de minimiser l'effet des variations erratiques parfois importantes entre deux mois dans l'espace UMOA.

inft = log(ihpct) -log(ihpct_4) (2.1)

Le graphe II.2 retrace la trajectoire de la variable de taux d'inflation sur la période d'étude, calculé selon les deux approches. Il transparait alors de manière claire que l'inflation en glissement annuel représentée par la courbe « infglis » connaît moins de

21

Le critère reposant sur le choix optimal à partir de la valeur k max est retenu avec des estimations successives jusqu'au dernier k significatif (Ng et Perron, 1995).

variations transitoires que l'inflation mesurée entre deux trimestres consécutifs représentée par la courbe « inf ». Ce qui confirme l'hypothèse de travail convenue à ce propos et qui milite en faveur de l'inflation en glissement annuel retenu. Les effets inflationnistes de la dévaluation de 1994 ont persisté jusqu'à 1996 avec un fort taux d'inflation au-delà de 10 points de pourcentage. Tout comme l'indique l'évolution du niveau des prix, l'inflation a été modérée entre 1997 et 2007, avant d'enregistrer une forte élévation en 2008 du fait de la survenue des crises.

Graphe II.2 : Trajectoire du taux d'inflation

1990 1995 2000 2005 2010

time

inf

infgl

is

Deux pics sont cependant remarquables en 2003 et 2005 au-delà de la norme communautaire de 3% : par rapport à juin 2004, les prix à la consommation ont augmenté de 4,5 % en rapport avec la progression du niveau des prix des produits alimentaires et des services liés aux transports et au logement. En 2008, le taux d'inflation s'est établi à plus de 10%, compte tenu des crises ayant touché notamment les secteurs de l'énergie et des aliments dans l'ensemble des pays de l'union.

Le test de normalité de la variable est fait avec la statistique JB. Le résultat se présente ainsi :

Skewness/Kurtosis tests for Normality

joint

Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

+

inf | 0.000 0.000 56.90 0.0000

infglis | 0.000 0.000 52.82 0.0000

Il s'en dégage, qu'au seuil de 5%, les deux mesures de l'inflation présentent une distribution non normale au sens du test de Jarque-Bera, leur probabilité étant inférieure à 0,05 ou de manière équivalente, JB > 5,99. L'hypothèse de normalité de la série est en conséquence rejetée ; toutefois, l'asymétrie présente une bonne distribution (skewness = 0).

De la même manière que le niveau des prix, deux tests standards ont été utilisés pour l'étude de la stationnarité des séries : le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et le test de Philips-Perron (PP) pour la solidité du résultat. Ils sont effectués avec ou sans inclusion de constante et de tendance déterministe sous l'hypothèse nulle de la présence d'une racine unitaire ou la non stationnarité. Les tables 3 et 4 de l'Annexe I présentent les résultats de ces tests pour la série de taux d'inflation mesuré en glissement annuel sur la période d'étude. Les résultats des différents tests sont unanimes : la variable de taux d'inflation en glissement annuel (infglis) est stationnaire avec constante mais sans tendance au seuil de 5%, avec k = 1 nombre de retards. Le test de Perron est apparu plus favorable à la stationnarité de la série au seuil de 1% ; le taux d'inflation est intégré d'ordre 0. Par ailleurs, l'analyse du corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle révèle bien la représentation du mécanisme générateur de la série par un processus autorégressif AR(2).

I.3- L'output gap

L'écart de production ou l'output gap mesure la différence entre le produit effectif et le produit potentiel. L'obtention des fréquences trimestrielles implique une désagrégation, donc une méthode adéquate d'estimation pour générer des valeurs trimestrielles équivalentes à l'agrégat annuel. Dans cette perspective, l'algorithme d'interpolation de

séries trimestrielles à partir de données annuelles pour générer des PIB trimestriels proposé par Golstein et Khan (1976) est utilisé (voir Annexe II). Seulement si cette trimestrialisation est possible pour la série du PIB effectif, il n'en demeure pas de même du produit potentiel non observable, correspondant à un équilibre de plein emploi dont l'appréciation et l'évaluation restent complexes. L'approche statistique du filtre Hodrick-Prescott est utilisée pour évaluer la production potentielle22. Comme dans la plupart des études, la mesure de l'output gap est appréhendée par,

ys = log (outputs) - log (output potentiels) (2.2)

Le graphe II.3 retrace la trajectoire de la variable de l'écart de production sur la période d'étude.

1990 1995 2000 2005 2010

ti me

Graphe II.3 : Trajectoire de l'output gap

22Les autres différentes méthodes achoppent au manque de données statistiques fiables lié à l'indétermination du seuil de plein emploi pour les pays à économie sous développée notamment.

Deux périodes peuvent être distinguées dans la trajectoire de l'écart de production. La sous période de 1994 à 1999 est caractérisée par un écart de production positif signifiant un dépassement du niveau potentiel de l'output dans l'espace UMOA : les effets de relance imputables à la dévaluation peuvent bien expliquer cette dynamique productive des économies étudiées. Les capacités productives sont apparues insuffisamment utilisées sur la période 2000 à 2006, impliquant une sous production par rapport au niveau potentiel. Par ailleurs, la relance de 2007, caractérisée par un écart positif a été très brève avec la baisse de la production estimée de l'année 2008 liée à la triple crise précédemment évoquée.

Le test de normalité de la variable est fait avec la statistique JB. Le résultat se présente ainsi :

Skewness/Kurtosis tests for Normality

joint

Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

+

outputgap | 0.300 0.000 27.02 0.0000

Au terme du test de Jarque-Bera, l'hypothèse de normalité ne peut être acceptée au seuil de 5% au regard de la probabilité ainsi affichée ; notamment, le coefficient d'aplatissement de la série (Kurtosis = 0) étant nul en comparaison à la valeur normale (K = 3). Ce résultat n'est pas néanmoins loin d'être imputable au processus qui a permis de générer la composante potentielle.

L'étude de la stationnarité de la variable est faite avec les deux tests standards utilisés précédemment : le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF), et le test de Philips-Perron (PP) pour la solidité du résultat. Ils sont effectués avec ou sans inclusion de constante et de tendance déterministe sous l'hypothèse nulle de la présence d'une racine unitaire ou la non stationnarité. Les tables 5, 6 et 7 de l'Annexe I présentent les résultats de ces tests pour la série de taux d'inflation mesuré en glissement annuel sur la période d'étude. En niveau, les résultats des différents tests sont unanimes : la variable de l'écart de production (outputgap) est non stationnaire. L'output gap s'est révélé un processus Differency Stationary : seule la première différence de la série est stationnaire sans tendance ni constante au seuil de 1%

pour les deux tests. L'écart de production est un processus intégré d'ordre 1. Par ailleurs, l'analyse du corrélogramme des fonctions d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle révèle bien la représentation du mécanisme générateur de la série par un processus autorégressif AR(2). Ainsi se trouve confirmée partiellement, l'hypothèse de persistance de l'écart de production, laquelle est fondamentale pour construire la courbe de Phillips de type néoclassique23.

Le modèle d'analyse inclut d'une part la fonction d'offre globale représentée par une courbe de Phillips avec persistance puis d'autre part, une fonction quadratique de perte sociale de la Banque Centrale ayant pour arguments, l'écart de production et l'inflation. Les résultats empiriques vont concerner ces deux composantes des stratégies de ciblage suivant que la cible est l'inflation ou le niveau des prix. La méthode d'optimisation permet de dériver les différentes règles pour en juger les efficacités respectives dans l'UMOA.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry