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Formation de la personnalité des enfants de la rue à  Port-au-Prince

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par Dieuveut GAITY
Université d'Etat d'Haiti - Licence en Psychologie (Bachelor Degree) 2009
  

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CHAPITRE VII : LES CONDITIONS QUI DEFINISSENT L'ENFANT DE LA RUE

1- Âge, sexe et nombre d'enfants de rue par zones d'observation

Les sujets sur lesquels cette recherche est menée représentent la catégorie des enfants de la rue63(*) de la zone Métropolitaine, plus précisément ceux de Carrefour de l'Aéroport et de Champ de Mars. Ils ont entre quatre (4) et douze (12) ans, cependant notre échantillon se limite aux enfants qui ont entre dix (10) et douze (12) ans. Ces enfants, généralement, sont très nombreux si l'on se réfère aux estimations que l'UNICEF avait faites grâce à l'enquête menée par l'Université Quisqueya64(*). Par conséquent, nous avons observé pendant la période de notre recherche une trentaine d'enfants de la rue environ pour les deux localités, soit une quinzaine au Carrefour de l'Aéroport, soit une vingtaine au Champ de Mars et, de ce fait, par rapport à ce nombre, tous sont en réalité de sexe masculin65(*).

2- Caractéristiques Physiques de ces enfants

Généralement le profil de l'enfant qui vit de la rue correspond fidèlement aux conditions matérielles qui définissent son existence. Engendré par des manques fortement ressentis et par des besoins insatisfaits, l'enfant de la rue peut être présenté ainsi.

2.1.- Etat du corps : l'enfant de la rue est généralement musclé et dur, certains sont apparemment minces et d'autres sont très chétifs. Le corps de l'enfant qui vit de la rue est généralement sale, criblé de plaies et de blessures ; il est très facile de remarquer des cicatrices dans toutes les parties de son corps, de la tête aux pieds. De plus, l'odeur de son corps ne peut pas se distinguer de celle de ses vêtements, elles sont toutes deux désagréables. Fort souvent, l'enfant de la rue marche pieds nus, certains portent des paires de baskets usagés et, d'autres, des sandales. Ils ne portent pas de sous vêtements, ses maillots et chemises, ses pantalons et jeans sont souvent sales, déchirés et maculés de boues, d'essence, de rhume, de graisse et de poussière.

- Les cheveux de l'enfant de la rue sont crépus, roux, mal coiffés, sales et très poussiéreux.

- Pendant les observations, un fait est à remarquer, les dents de l'enfant qui vit de la rue sont, pour la

plupart, cariées, tartrées, édentés et surnuméraires.

- Généralement, les enfants qui vivent de la rue ont les ongles mal nivelés et couverts de crasse.

2.2.- Etat de la voix et des regards : la voix de l'enfant de la rue est grave, rigide et, certaines fois, enrouée sous un ton généralement agressif et autoritaire. Avec les yeux un peu rougeâtres, ses regards miment fort souvent la colère et la frustration. Cependant, dans certains cas particuliers, il se sert d'une voix souple et d'un regard pitoyable, surtout quand il veut obtenir quelque chose de quelqu'un.

3- Caractéristiques des milieux :

Les milieux dans lesquels l'enfant de la rue réalise ses différentes activités paraissent un peu complexes quant à l'ampleur du champ de déambulation66(*) de ce dernier. Ce qui veut dire que, l'enfant qui vit de la rue est capable de fréquenter une dizaine d'espaces dans une seule journée. Donc, pour cela, nous avons élaboré des cartes de déambulation qui nous ont permis de cerner les trajectoires ou les activités les plus récurrentes réalisées par ce dernier dans une zone bien précise.

3.1.- Carrefour de l'Aéroport et sa carte de déambulation

Graphique 6.- Carte de déambulation de l'enfant de la rue : Carrefour de l'Aéroport

3.2.- Champ de Mars et sa carte de déambulation

Graphique 7.- Carte de déambulation de l'enfant de la rue : Champ de Mars

Légendes

4- La rue : un espace et une réalité pour des centaines de vie bafouée

Dans les pages précédentes (49 et 50), nous avons présenté, grâce aux réflexions de Stéphane Tessier67(*), quelques points qui peuvent définir la notion de la rue en tant que telle. Cependant, cet espace peut bien représenter davantage de choses pour un groupe de gens bien spécifiques qui y vivent en permanence. Alors, comment ce groupe s'imprègne-t-il de ce dit espace ?

4.1.- Logement

L'enfant de la rue, comme son nom l'indique, est une catégorie de gens pour lesquels la rue est le principal garant qui leur offre les maigres possibilités de survivre avec toutes les conséquences que cela puisse entraîner. Dans la rue, ils grandissent, ils dorment, ils travaillent, ils mangent et ils jouent.

Au Carrefour de l'Aéroport, la majorité des enfants de la rue s'hébergent dans une petite pièce qui a été construite comme dépôt de matériels de nettoyage des places publiques. Transformé en site d'hébergement, ce dit espace dénommé ZAKAT ZANFAN accueille une quinzaine d'enfants environ. Cet espace est insalubre et malsain, la présence des eaux usagées est très fréquente, l'odeur des immondices est battante, car la pièce (ZAKAT ZANFAN) est construite en croisée sur un ravin dans lequel la population avoisinante fait la décharge des détritus. C'est dans cet espace que l'enfant de la rue s'héberge au Carrefour de l'Aéroport. Espace dans lequel il fait la conservation de ses affaires (vêtements, dentifrices, chaussures, savons, etc.) et, aussi, dans lequel il passe généralement ses nuits ; il dort sur des draps, de petits matelas ou sur des morceaux de cartons, soit aux alentours de la pièce, soit sur le toit ; car, par défaut d'aération, ils sont beaucoup trop nombreux pour la petite pièce. Cependant, quand il pleut, ils sont obligés de se faire entasser ou de se faire empiler dans cette dite pièce, ou bien ils se dispersent sur une autre place publique (PAVILLON) ayant de toit pouvant les protéger contre la pluie.

Fort souvent, au Carrefour de l'Aéroport, l'enfant de la rue dort un peu tard entre 10h30 et 11h du soir. Avant de dormir, il se discute et raconte des histoires farouches et amusantes de ses différentes aventures ; s'il y a de l'électricité, il fait de la télé ; il peut même cuisiner, en faisant la collecte du gain de la journée en se servant des ustensiles de cuisine des marchands (es). Enfin, sans se laver le corps, sans se brosser les dents et sans changer de vêtements, l'enfant de la rue est plongé dans son profond sommeil. Écrasé de fatigue, il perd presque totalement le contact avec son entourage ; à ce moment, toutes sortes de trucs sont possibles : il peut être brûlé, battu, volé et il peut être retiré du morceau de carton ou du matelas pour le placer directement sur le sol.

Tôt dans la matinée, on peut les retrouver, tous ensemble, allongés les uns à côté des autres couverts de mouches. Ce qui attire autant de mouches, c'est l'odeur de leurs vêtements, la saleté de leur corps, les blessures qu'ils portent et l'insalubrité du milieu.

Généralement, l'enfant de la rue, au Carrefour de l'Aéroport, se lève entre 6h30 et 7h du matin. Pour se lever, le premier qui s'est réveillé donne des fessés et des coups de pieds aux autres ou bien il leur crie après de cette façon, suivons ces bribes : «  kò karang, leve » ; « san benyen, jou bare w » ; « grapyay, men y ap fè foto w ». Au réveil, la majorité d'entre eux se brossent mais, parfois, il prend un bain dans la matinée. Il fait pipi au même endroit dans lequel il prend son bain, c'est-à-dire aux alentours de la pièce où il dort ; cependant, pour aller à la selle, il le fait directement dans le ravin.

Par contre, au Champ de Mars, il n'y a pas un site spécifique à l'enfant pour se loger ; il dort sur toutes les places publiques de ce dit espace. A vrai dire, nous pouvons retrouver l'enfant de la rue en train de dormir plus exactement sous le Quiosque, par devant l'amphithéâtre REX, devant le collège St Pierre et dans bien d'autres endroits. Il se couche, à même le sol, sur le ciment dur et froid ; généralement, il dort tard dans la soirée entre 11h et 12h et se lève entre 8h et 10h le matin. Quand il se réveille, il se lave le corps dans l'eau des égouts et ne fait que peu de souci pour le brossage des dents. Ainsi, l'enfant de la rue se prépare pour aller travailler jusqu'à la tombée de la nuit.

4.2.- Travail

Les travaux que l'enfant de la rue réalise quotidiennement rentrent dans le cadre de ses pratiques économiques à partir desquelles il s'affiche et se sent existé. Qu'elles soient rémunérées ou non, il s'en sert pour gagner sa vie. En ce sens, l'enfant de la rue travaille du matin au soir, il passe la majeure partie de son temps sous le soleil au milieu de la rue et, certaines fois, nous pouvons le retrouver sous la pluie en train de réaliser les mêmes activités. Dans la rue, comme pratiques, l'enfant essuie les voitures qui s'arrêtent devant le feu rouge de la circulation ou bien il court après elles en attendant que le chauffeur donne en échange une ou deux pièces de monnaie. Et, dans le cas contraire, au lieu d'en recevoir une ou deux pièces, l'enfant peut recevoir de la déception, du mépris, de l'humiliation, de l'agression, etc.

Dans ce milieu bruyant, mouvementé, et plein de risques, l'enfant de la rue s'adonne à d'autres activités qui sont dans l'ordre suivant : mendicité, portefaix, essuyage des souliers, lavage de voitures en stationnement, cirage des voitures en pleine circulation, vol, etc. Plus précisément, au Carrefour de l'Aéroport et au Champ de Mars, l'enfant de la rue offre d'autres types de services aux marchands qui font l'étalage de leurs marchandises au bord de la rue et pour lesquels il reçoit en contrepartie, soit de la nourriture, soit de l'argent ou d'autres formes de satisfaction.

4.3.- Nourriture

Pour rester en vie, du matin au soir, l'enfant de la rue se défonce pour se nourrir. Au bord de la rue, sur les trottoirs, dans les coins de la rue nous les voyons généralement en train de manger. Alors, comment l'enfant de la rue trouve-t-il à manger ?

En réalité, l'enfant de la rue a plusieurs sources et moyens de consommation alimentaire. D'abord, il peut acheter sa nourriture suivant ce qu'il gagne par moments de travail, par exemple au Carrefour de l'Aéroport, tôt dans la matinée, l'enfant de la rue achète du café et du pain ou des pâtés ; il boit souvemment de l'eau et, certaines fois, il fait de la consommation de l'alcool (clairin Asowosi) et des cigarettes. Ensuite, dans l'après-midi, le coût des plats est un peu élevé, il est très difficile pour l'enfant de s'en procurer. Dans les restaurants en plein air, aux environs du Champ de Mars, il s'adonne à la mendicité, il fouille dans les poubelles pour obtenir le reste des mets. Souvent, les consommateurs demande aux enfants de danser ou de se battre entre eux, avant de leur donner un morceau de viande. Dans cette même optique, il existe certains d'entre eux qui, soit au Champ de Mars, soit au Carrefour de l'Aéroport, travaillent avec les marchands (es) comme portefaix ; des fois ils font le nettoyage de l'espace, des chaudières et vaisselles dans l'après midi ; ainsi, ils pourront bénéficier d'un plat gratuit. Enfin, dans la soirée, l'enfant de la rue reste plus proche des marchands (es) de poulets grillés (barbecue), de bégats, de spaghetti, etc. et, en même temps, il mendie auprès des acheteurs quelques pièces de monnaie ou de lui faire goûter la saveur de ce plat.

4.4.- Santé

Privé de soins sanitaires, l'enfant de la rue se bat jour et nuit pour être physiquement performant et capable de répondre à toutes les exigences de son milieu et aux dynamiques de ses pratiques. La plupart du temps, les malaises physiques, organiques ou physiologiques que l'enfant de la rue, sujet de notre échantillon, ressent, sont : la grippe, les céphalées, le fièvre, des sensations de brûlures à l'appareil génital ( kanal brile, la douleur la gorge, des sensations de brûlures aux yeux et des blessures de toutes sortes. Tous sont relatifs aux conditions du milieu : la poussière, la chaleur, la fatigue, la nutrition, le type d'alimentation et ses conditions hygiéniques (nourriture et boissons) et les conflits dans le groupe. Ces malaises en réalité n'affectent pas les activités de l'enfant de la rue, car il doit se débrouiller et rester actif chaque jour pour gagner sa vie dans la rue, c'est l'une des exigences du milieu.

4.5.- Politique

En fait, l'enfant de la rue est fils des conditions politiques en Haïti. A nous rappeler que le phénomène de l'enfant de la rue, tel qu'il est conçu aujourd'hui, est un épiphénomène accouché par des phénomènes de migration urbaine causés par la politique en Haïti (1957- 1971, 1986- 1994... 2004), ce qui fait qu'au départ, l'enfant de la rue était le fils de celui ou de celle qui était venu (e) s'installer dans la capitale. Jusqu'à aujourd'hui, l'enfant de la rue est affecté de loin ou de près par la politique. Dans un sens large, l'enfant de la rue est victime des politiques sociales et économiques de la société qui le prive de tous ses droits ; l'éducation, la nourriture, le logement, la santé lui font défaut depuis sa naissance. Dans un sens restreint, il jouit ou, certaines fois, il est victime des crises et des démonstrations politiques diverses : manifestation, grève, conflits politiques, élection, etc. ; soit qu'il est sollicité, soit qu'il participe volontairement pour ses besoins (vols, divertissement, etc.), soit qu'il reste sans rien faire précisément puisque ses activités habituelles sont paralysées. Cela se produit généralement dans les cas d'élection et de grève. Au Carrefour de l'Aéroport, dans ces cas, il passe la journée à dormir, à regarder la télévision, à se regrouper au bord de la rue et il fait, certaines fois, de la cuisine grâce aux cotisations qu'il réalise en groupe, etc. au Champ de Mars, il passe la journée à dormir, il se promène et, en même temps, il cherche des objets et de monnaies perdus sur la chaussée et sous la chaussée, dans les égouts. Il se regroupe dans la rue en bande en attendant les heures des repas des policiers au Champ de Mars et des gardes du Palais national, espérant recevoir quelques plats.

4.6.- Divertissement

Se divertir est pour l'enfant de la rue une activité qui, dès fois, est au même titre que les activités grâce auxquelles il gagne de l'argent. Ce qui veut dire que l'enfant qui vit de la rue s'adonne à deux catégories de pratiques récréatives ; la première est pratiquement sans enjeux , elle concerne les jeux de football, de cerf-volant, de combat corps à corps, de patin (skate), etc. ; la seconde est pleine d'enjeux, face auxquels celui qui gagne reçoit de l'argent ou d'autres formes de satisfaction ; elle en compte : les jeux de carte ( Albou, bèf toufe, baccara, etc.) le pike kole, la loterie (borlette) , les jeux de billes, pédales, le pari « gè domi », le lagot de fonds, etc.

L'enfant de la rue, pour se recréer, fait usage de tout l'espace de la rue ; sur les trottoirs, dans les coins de rue, au beau milieu de la rue et sur les places publiques nous pouvons les remarquer en train de mener leur petit jeu. Au Carrefour de l'Aéroport et au Champ de Mars, l'enfant de la rue joue à toute heure (matin, midi et soir), il n'a pas un temps précis alloué à son jeu. Il ne définit pas sciemment son temps suivant des plages d'horaires organisées. C'est ce qui permet, d'un moment à l'autre, on a la parfaite impression qu'il est en train de travailler en jouant.

En somme, l'enfant se défonce à travers les pratiques de la rue pour satisfaire ses besoins les plus élémentaires comme se nourrir, se loger, se divertir, s'habiller, s'instruire et se soigner. En fait, tous ces besoins auxquels il a droit à temps voulu lui échappent la plupart des temps. Il se livre dans des combats pleins d'enjeux et de risques qui, au moins, le raffermissent dans la position qu'il occupe dans la société. Ce qui revient à dire qu'en d'autres mots, cette position se retrouve jumelée aux conditions de son existence, lesquelles définissent son parcours social et économique à travers ce qu'il fait, ce qu'il mange, la façon dont il s'habille et à travers le jeu et le travail qu'il fait. Tout ce que nous venons de citer n'est pas une question de choix délibéré, ni une question de volonté propre de l'enfant qui vit de la rue, tout se réfère aux conditions matérielles dans lesquelles il vit, qui limitent ses moyens et privilèges par un certain nombre de contradictions liées à cette réalité dès son émergence. Lesquelles contradictions augmentent les tensions physiologiques et psychosociales chez l'enfant de la rue à chaque fois que les besoins (nourriture, sommeil, jeux, etc.) se font sentir. En effet, l'emprise est tellement forte qu'une quelconque satisfaction d'un de ses besoins ne dépend pas directement ou totalement de l'enfant, mais du niveau de tension qui le tenaille et des situations auxquelles il fait face. D'où, dans un tel contexte, il sera toujours impossible pour l'enfant de se réaliser pleinement, car il n'est pas maître de la satisfaction de ses besoins.

En fait, satisfaire ses besoins de base est, pour l'enfant de la rue, un exercice quotidien qui se fait généralement en groupe. Tout ce qu'il fait, il le fait pratiquement en compagnie de ses paires. De toute évidence, le groupe est comme une petite famille pour l'enfant de la rue, dans laquelle il a appris à définir ses différents rapports social et économique dans le souci de rester en vie et, de surcroît, d'affronter la réalité de la rue et de produire un sens à cette réalité. Comme le dit Pierre TAP dans son ouvrage la société Pygmalion :

« Par la socialisation, l'individu va s'insérer dans le système complexe de relations, par engagements, par affiliation à des groupes, par adhésion à des organisations, s'identifier à des personnes valorisées, s'approprier par incorporation ou intériorisation les modes d'action, les normes et les valeurs propres à son groupe »68(*)

A bien remarquer, l'enfant de la rue grâce à ses différentes appartenances groupales arrive vraiment à définir ses façons d'agir, de parler, ses façons de voir les choses qui répondent proprement à son ou ses milieu(x) de vie qui est la rue, son ou ses groupe(s) d'appartenance qui sont les groupe de paires et à son ou ses groupe(s) de référence qui sont les aînés de la rue ou tout autre significatif de son environnement et de la société globale. A cela, nous reconnaissons que le cours de la vie de l'enfant de la rue se déroule dans un ensemble d'interactions significatives, notamment les groupes de paires, quant à ce qu'il est, ce qu'il veut être et ce qu'il devient en conséquence. Ce qui fait que la socialisation de l'enfant de la rue passe fondamentalement dans sa vie de groupe lui permettant de répondre à ses différents besoins et lui facilitant l'incorporation de l'ensemble des pratiques de son milieu.

Donc, il est évident de comprendre que la réalité de la rue définit forcément la vie de cette catégorie d'enfants. Sans la rue, plus précisément sans les activités de rue, ce groupe d'enfants qui vivent dans ces conditions, soit au Champ de Mars, soit au Carrefour de l'Aéroport, aura un autre profil psychosocial ; car, la réalité dans laquelle il vit pèse d'un lourd poids sur son développement intégral, si elle n'en est pas son essence. Par conséquent, quel est donc actuellement le profil personnalisant l'enfant qui vit de la rue de Port-au-Prince ?

* 63 _ Cf. Voir Définition aux pages 17 et 50

* 64 _ Cf. Voir les pages 17 et 55

* 65 _ Cf. Voir la page 9 et les notes de bas de page)

* 66 _ Cf99. Péneff Jean, les sociétés contemporaines/ mesures et contrôle des observations dans le travail de terrain, 1995

* 67 _ Cf. Op cit. Voir les pages 49 et 50

* 68 _ Cf. Pierre Tap, Société Pygmalion, Dunod, Paris, 1988

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein