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La coopération commerciale entre la Chine populaire et le Tchad: enjeux et perspective

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par Deli Laika Kalcheckbe Innocent
Université Yaoundé II SOA - DESS en Politique et Négociations commerciales, multilaterales 2008
  

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Conclusion de la première partie

Parvenus au terme de la première partie de notre étude dans laquelle nous avons présenté les effets sur la structure du commerce extérieur du Tchad qui est dominé par l'évolution du secteur agro-pastoral (1970-2003) et le pétrole depuis l'année 2003. La balance commerciale est vulnérable aux effets de la structure économique du pays dont la confirmation de l'hypothèse (H1). La diversification économique est la solution à la fois aux problèmes de l'importation et aux défis à long terme que présente l'épuisement progressif des ressources actuelles de pétrole.

Nous nous proposons dans la deuxième partie de présenter les impacts et les perspectives de la coopération commerciale Sino-tchadienne sur le développement économique.

IMACTS ET PERSPECTIVES DE LA COOPERATION

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU TCHAD

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La précédente partie nous a permis de passer en revue le mode d'insertion traditionnelle du Tchad dans le commerce internationale et ses limites.

Afin de lever les équivoques sur les différentes hypothèses formulées, les développements qui vont suivre seront principalement axés sur la présentation de l'ensemble de coopération commerciale Sino-tchadienne. Enfin, s'en suivra la présentation des impacts de la coopération Sino-tchadienne sur le développement économiques.

En clair, la présente et dernière partie est constituée de deux grands ensembles. Le premier sera axé sur les opportunités offertes par la coopération commerciale Sino-tchadienne (chapitre III). Le second sera consacré à l'impact de la coopération chinoise sur le développement économique du Tchad et ses perspectives (chapitre IV).

CHAPITRE III :

OPPORTUNITES OFFERTES PAR LA COOPERATION
COMMERCIALE ENTRE LA CHINE ET LE TCHAD

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Pour soutenir la croissance quasi- exponentielle de son économie qui est boulimique en matières premières, la Chine a besoin de l'Afrique. C'est dans la même logique que le Tchad est devenu un pays stratégique pour la Chine.

Dans ce chapitre, il est nécessaire et même profitable de présenter les gains potentiels pour le Tchad dans sa coopération avec la Chine d'une part et d'autre part les expériences de la coopération chinoise vécues par les autres pays africains.

SECTION I : GAINS POTENTIELS POUR LE TCHAD DANS LA
COOPERATION AVEC LA CHINE

Afin de mieux cerner les gains potentiels que tire le Tchad dans sa coopération avec la Chine, il est important pour nous de faire ressortir les fondements de cette coopération (A) et les différents gains potentiels auquel elle peut bénéficier (B).

A- FONDEMENTS DE LA COOPERATION SINO-TCHADIENNE

Il est question ici de présenter d'abord les principes fondamentaux de la coopération sinotchadienne et ensuite les différents axes de la coopération Sino-tchadienne.

1- Principes fondamentaux de la coopération Sino-tchadienne

Depuis 1953, la Chine fonde ses relations extérieures sur cinq principes qualifiés de « principes de la coexistence pacifique »10 qui sont le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la non agression mutuelle, la non ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, l'égalité et la réciprocité des avantages et la coexistence pacifique. Parmi ces principes, il ressort que trois (3) sont les plus fréquemment évoqués dans les relations sino-

10 Il faut signaler que ces principes ont été exprimés pour la première fois par Chou En-lai, alors Premier Ministre de la RPC, lorsqu'il recevait une délégation indienne. Il les a réitérés deux ans plus tard à la conférence de Bandoeng

tchadiennes : il s'agit notamment des principes de la non ingérence ; le respect mutuel de la souveraineté ainsi que le principe de l'égalité et des avantages réciproques.

1.1 Les principes de la non ingérence

Ce qui caractérise la coopération sino-tchadienne et la distingue des autres axes de coopération, est la non intervention dans les affaires intérieures des Etats. La Chine n'a jamais tenté d'imposer sa vision politique, sociale ou idéologique, contrairement aux pays occidentaux qui posent de multiples conditions dont entre autres, la bonne gouvernance et la démocratie depuis la disparition du bloc de l'Est. Pour Jiang Zemin, ex-Président de la RPC « aucun pays n'a le droit d'imposer aux autres son système social et son idéologie et encore moins, de les accuser à tord et à travers pour ce qui est de leurs affaires intérieures »11.

1.2 Le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale

Dans ses relations avec le Tchad, la Chine respecte la particularité de chaque pays, les aidants à aller vers le développement sans pour autant leur indiquer ou leur imposer une voie à suivre. Elle laisse ainsi à ses partenaires la liberté de définir leurs priorités en fonction de leurs besoins et de leurs réalités sociales12. Elle s'est toujours opposée, dans les arènes multilatérales, à toute forme d'ingérence dans les affaires intérieures des pays pauvres.

Pour la Chine, la souveraineté est sacrée et elle n'hésite pas à placer son respect comme l'un des paradigmes dominants de son rapport avec le Tchad. Les principes de la souveraineté et de la non ingérence sont le prolongement d'un autre principe, celui de l'égalité et des avantages réciproques.

1.3 Le principe de l'égalité et des avantages réciproques

Le respect de ce principe d'égalité par la Chine dans ses rapports avec le Tchad, tranche avec l'orthodoxie habituelle des relations internationales. Pour la Chine « le nouvel

11 Allocution prononcée à la cérémonie d'ouverture du forum sur la coopération sino-africaine à Beijing, le 10 Octobre 2000.

12 La non ingérence et l'absence de conditionnalité de l'aide chinoise sont souvent décriées par la communauté internationale et surtout par les pays occidentaux, comme une prime ou un encouragement de la mal gouvernance en Afrique. Cependant, il est permis de se demander si la `'démocratisation à pas forcé" et l'imposition d'un modèle stéréotypé de gouvernance occidentale à l'Afrique, n'est pas pour quelque chose dans la déstructuration des sociétés africaines. Les conditionnalités de l'aide publique au développement (APD) occidentale ne sont-elles pas un moyen pour l'Europe d'avoir à sa merci les dirigeants des pays africains ?

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ordre politique et économique international doit garantir aux divers pays le droit de participer, sur un pied d'égalité, aux affaires internationales »13.

Le respect par la Chine du principe d'égalité dans sa coopération avec le Tchad donne à celui-ci le sentiment que la Chine est beaucoup plus sincère. En effet, la Chine s'inscrit dans une approche `'gagnant gagnant" ou `'win-win" qui permet d'escompter des avantages mutuels et réciproques.

Le livre blanc sur la politique africaine de la Chine publié par le Gouvernement chinois au mois de Janvier 2006 le précise. Cette approche favorise le développement rapide de la coopération sino-africaine. Ainsi, « La Chine oeuvre à établir et à développer un nouveau type de partenariat stratégique avec l'Afrique, marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique ».

2- Les grands axes de la coopération Sino-tchadienne

Dans le souci du renforcement de l'amitié traditionnelle et de la solidarité entre les deux pays en développement, la République populaire de Chine, avec ses ambitions clairement affichées de devenir collaborateur du développement du Tchad, n'hésite pas un seul instant à établir des accords spécifiques.

Ainsi, animés du désir de promouvoir une coopération multiforme sino-tchadienne, de développer et d'intensifier les relations amicales entre eux, le Gouvernement de la République du Tchad et le gouvernement de la République populaire de Chine ont signé des accords d'une importance capitale qui vont servir de cadre juridique dans la relance de leurs relations diplomatiques stratégiques.

Le 06 août 2006 à Beijing, est convenu de reprendre à compter de cette date du rétablissement de leur relation diplomatique, tous les accords signés avant la suspension des relations diplomatiques et de relancer leur partenariat dans tous les domaines notamment :

- l'éducation et la formation des ressources humaines ;

13 Allocution du Président Jiang Zemin, Op.Cit

- les échanges culturels ; - la santé ;

- l'industrie et le commerce ; - l'agriculture ;

- les ressources naturelles et énergétiques ;

- les affaires militaires ;

- les autres secteurs de développement économique et social.

Les dispositions de l'article 2 dudit Protocole d'Accord apportent une précision en ce sens que « pour donner corps à leur coopération les deux parties (le Tchad et la Chine) mettront l'accent sur la réalisation des projets d'infrastructures dans les secteurs économique et social définis par le présent Accord » (voir annexe 6). C'est dans cette logique que les deux pays se sont engagés à développer leur coopération sur le plan commercial en signant un Protocole d'Accord cadre à Ndjamena le 04 janvier 2007.

Cependant, il n'est pas inutile de supposer que le Tchad n'aura pas d'opportunité dans cette coopération.

B- DIFFERENTS GAINS POTENTIELS DE LA COOPERATION SINO-
TCHADIENNE

Dans le cadre de la coopération sino-tchadienne, les deux (2) Etats ont des intérêts partagés. Si la Chine gagne beaucoup de cette coopération, le Tchad n'en attend pas moins. Cette coopération lui offre l'avantage d'avoir des ressources additionnelles pour financer son développement. Elle permet également le contournement des circuits commerciaux traditionnels.

1- Contournement des circuits commerciaux traditionnels

L'indépendance du Tchad en 1960 devrait lui permettre de discuter d'égal à égal avec ses partenaires sur la scène internationale et beaucoup plus sur le marché international.

Tel n'est cependant pas le cas. Le Tchad se retrouve dans un schéma de fidélisation du colonisateur d'hier devenu aujourd'hui son client privilégié (ceci explique le fait qu'en 2004 la France est le deuxième pays dans les importations du Tchad avec 55 335,8 millions de FCFA

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et occupe le premier rang dans les exportations avec 47 342 millions de FCFA pour les produits hors pétrole)14. Certes, il est souvent reproché à l'Afrique et particulièrement au Tchad de n'exporter que des matières premières sans réelle valeur ajoutée mais la vente de ces matières aurait pu être rentable s'il lui était donné de discuter librement les cours sur le marché international et de les vendre à qui il voudrait.

Il s'est au contraire instauré des circuits commerciaux qui lient chacun des pays africains à son ancienne puissance colonisatrice ; ce qui n'est pas à l'avantage de ces pays. La France par exemple est le premier partenaire commercial du Tchad. Non pas que le Tchad n'a pas la volonté d'essayer d'autres partenaires mais il pèse sur lui une sorte d'épée de Damoclès qui menace la stabilité des régimes en place.

L'arrivée de la Chine au Tchad offre au pays la possibilité de choisir ses partenaires et de contourner ainsi ces circuits commerciaux traditionnels qui ne sont libéraux que de façade. Ceci est plus ou moins profitable pour le Tchad que de vendre son coton à un pays comme la France qui dicte elle-même son prix d'achat (plus de 71% de coton du Tchad est vendu à la France et aussi la gomme arabique). Avant l'arrivée du dragon asiatique sur le continent noir, le Tchad n'avait d'autres choix que ceux offerts par les occidentaux qui ont en réalité un véritable monopole sur le commerce africain. Ces derniers achètent les matières premières telles que : le coton, la gomme arabique... au prix qu'ils arrêtent eux-mêmes. Aujourd'hui, l'entrée de la Chine15 sur le marché tchadien permet au Tchad de pouvoir comparer les offres (puisqu'ils continuent à nous dicter les termes du commerce et de la

«Coopération»). Comme cela se dit vulgairement, "c'est dans la multiplicité que le choix est possible". Cette situation contribue à la réelle indépendance économique des pays africains.

Le commerce sino-tchadien a eu pour conséquence majeure d'entraîner une hausse sensible des prix des matières premières et offre la chance aux ménages tchadiens de s'offrir certaines marchandises qu'ils ne pourraient avoir même s'ils accumulaient les économies de toute une vie de travail.

Pour le Tchad, la Chine constitue une nouvelle destination pour les matières premières dont la hausse des coûts est liée à la forte demande de l'économie chinoise. Aujourd'hui, la Chine figure parmi les premiers partenaires commerciaux du Tchad.

14 INSEED op, cit

15 Non seulement elle mais aussi l'Inde, le Brésil, bref, tous les pays émergents.

On peut illustrer ses propos par des contrats signés entre le Tchad et les sociétés chinoises dans le cadre du pétrole. Dés le 12 janvier 2007, la Chine s'est intéressée au pétrole tchadien et rachète par l'intermédiaire de la China National Petroleum Corporation (CNPC), l'ensemble des permis d'exploitation pétrolière de la société canadienne ENCANA. Ce permis couvre une superficie de 220 000 km2 et compte une partie du bassin du lac Tchad, le bassin de Madiago, le bassin de Bongor, une partie du bassin à la frontière de la République centrafricaine et aussi tout le bassin du Salamat.

Outre le pétrole, la Chine peut acheter également d'autres matières premières à savoir le cuivre, le cobalt, l'uranium, la bauxite, le fer, l'or etc. Ce que la France avait refusé d'exploiter. Mentionnons aussi les effets induits de l'appétit de la Chine pour les matières premières tchadiennes, ce qui tire leurs prix à la hausse. La Chine se pose de surcroît en prêteur de premier ressort pour leur exploitation, notamment le cas du Gabon où elle a misé entre 4 et 8 milliards de dollars pour le gisement de fer de Belinga, en RDC où elle a investi plus de 5 milliards de dollars dans le domaine minier.

2- Apport de ressources additionnelles pouvant financer le développement

Depuis son accession à l'indépendance, le Tchad cherche des pistes pour amorcer son processus de développement mais les résultats obtenus jusque là sont décevants, du moins pas très concluants. L'aide publique au développement octroyée par les pays occidentaux et qui a été présentée comme devant apporter au pays les ressources financières indispensables à sa relance économique n'ont accouché que d'une souris. Elle a été insuffisante ou dans certains cas, tellement liée et accompagnée de conditionnalités qu'elle n'a près que pas profité aux pays bénéficiaires. Selon Antoine Glaser, Directeur du journal la Lettre du continent : « jusqu'en 2000, sur 100 francs français donnés à un pays africain, 61 reviennent dans l'hexagone sous forme de commande »16.

La percée chinoise est aussi perceptible dans le secteur financier. Par l'entremise de certaines de ses institutions financières, pour la plupart nées en 1994 dans la foulée de la réforme du système bancaire, la Chine s'est imposée dans le financement d'importants besoins tchadiens. C'est ainsi qu'en 2005, la banque d'export import Exim a financé pour 15 milliards de dollars de projets, soit plus de trente fois que ses partenaires occidentaux, ont pu

16 Antoine Glaser et Stephen Smith, Comment la France a perdu l'Afrique, Ed. Hachette Littérature, col. Pluriel, Paris, 2006, p. 103

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offrir. D'ici l'an 2011 la même institution s'engage à investir 20 milliards de dollars dans des infrastructures africaines. La Banque de développement de Chine, elle aussi née il y a moins de quinze ans dispose avec 440 milliards de dollars de plus d'actifs que la banque mondiale et la banque asiatique réunies.

Dans ce contexte, l'aide chinoise est la bienvenue au Tchad qui du reste, est en rupture de paiement vis-à-vis des institutions financières internationales. En effet, les investissements de la Chine au Tchad s'accroissent de façon régulière et les champs de la coopération sinotchadienne ne cessent de s'élargir. Durant les six premiers mois de l'année 2007, quelques investissements ont été lancés.

Producteur du brut depuis 2003, le Tchad produit actuellement environ 8 millions de tonnes de pétrole chaque année. Faute de raffinerie, ce pays de l'Afrique centrale dépend de l'importation de produits pétroliers. Ainsi, la Chine souhaitant exploiter le pétrole tchadien, construit actuellement une raffinerie ( dont un créancier commercial qu'elle a financé à un prêt de 232 millions d'euros au taux du LIBOR majoré de 3 %, avec un différé de 5 ans et une échéance de 10 ans.) qui se trouve à 40 kilomètres de N'Djamena (Djarmaya). Cette raffinerie sera la propriété de la CNPC à 60% et de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) à 40%. Elle sera alimentée par la production des gisements de Sédigui et du MayoKebbi en phase d'exploration par la CNPC.

Cette raffinerie doit permettre d'intégrer sur le marché local des produits finis à bas prix, de favoriser la consommation domestique de butane (souvent importé du Cameroun et du Nigeria) et d'électricité à des tarifs susceptibles de les substituer au bois de chauffe dont l'exploitation intense accroît les problèmes de désertification, et aussi de réduire substantiellement le prix du kWh d'électricité. Elle est une avancée pour le développement de ce pays. Elle sera équipée d'une centrale électrique autonome, qui pourra satisfaire non seulement sa propre consommation, mais aussi de distribuer environ 20 mégawatts pour la ville de N'djamena qui est souvent dans le noir.

Tableau 7 : Estimation moyenne par an de gain potentiel de la coopération sinotchadienne (cas de la construction de la raffinerie) en 2006.

 

Importations

Production nationale future

Tonnes

valeur en millions FCFA

Tonnes

valeur en millions FCFA

Essence, Gaz oïl

126 266

52 777

700 000

280 000

Pétrole lampant

1 492

554

20 000

7 400

TOTAL

127 758

53 331

720 000

287 400

Source : INSEED du Tchad

Le tableau ci-dessus nous permet d'explorer les importations totales de carburant consommé au Tchad, soit 127 758 tonnes/an avec une valeur de 53 331 000 FCFA/an estimé en moyenne. La capacité de la production nationale est estimé à 720 000 tonnes/an soit 287 400 000 FCFA. Une partie de cette production sera exportée soit une estimation de 592 242 tonnes/an et rapportera des revenus supplémentaires pour le développement du pays.

La cimenterie, récipiendaire d'un investissement de la China CAMC Engineering Ltd, dispose d'un atout majeur dans la perspective économique actuelle. En effet, le gouvernement tchadien a retenu, entre autres, de renforcer le cadre macroéconomique par la diversification de l'économie et surtout l'intensification des investissements dans les secteurs porteurs de la croissance. Le développement des infrastructures de base (routes, habitats, écoles, centres de santé, aménagements hydro-agricoles...) est donc fortement recherché, ce qui constitue un atout majeur pour la future cimenterie. Le démarrage officiel des travaux de construction de cette usine a eu lieu le 17 décembre 2007. Nous pouvons illustrer ses propos par tonnes de ciments importés en moyennes à 175 999 tonnes/an et la production nationale qui est estimée à 200 000 tonnes/an pour le futur. Le Tchad peut déjà escompter plus de 24 000 tonnes/an pour les exporter etc.

Le Fonds de Développement Chine-Afrique, qui est devenu opérationnel depuis juin 2007, vise à encourager les entreprises chinoises performantes et crédibles à investir au Tchad et à s'engager dans les projets permettant d'élever son niveau technologique, de créer des emplois et de promouvoir le développement socio-économique de ce dernier (dont un créancier officiel à un prêt de 300 millions de dollars EU lui a été accordé en 2009 à titre d'appui budgétaire, comportant un élément don de 15 % environ, avec un différé

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d'amortissement de 21/2 ans et une échéance de 6 ans)17. Le gouvernement chinois a mis à la disposition de ce fonds 5 milliards de dollars.

Pour ce qui est de l'aide publique au développement, il y a lieu de mentionner que le gouvernement de la RPC a fait des dons considérables au Tchad (dons estimé à 433,39 millions de dollars). Toutes ces aides constituent des moyens avec lesquelles le Tchad pourrait se servir pour relancer son économie et amorcer son développement.

Le risque de surendettement du Tchad reste modéré, pour autant que les autorités alignent l'orientation budgétaire sur la baisse de la production de pétrole. Un tel scénario de référence ne provoque pas de dépassement des seuils d'endettement. Mais si les politiques actuelles sont maintenues, la trajectoire de la dette monterait en flèche, aboutissant à un niveau de dette et de service de la dette non viable. Si le risque de surendettement reste modéré, l'augmentation des ratios d'endettement plus rapide que celle des projections de la précédente est préoccupante.

SECTION II : QUELQUES EXEMPLES UTILES POUR LE TCHAD DE LA
COOPERATION CHINOISE

Il est question dans cette section de montrer les gains de la coopération chinoise dont quelques pays africains ont eu à bénéficier. Ces gains seront illustrés par les flux commerciaux (A) et les IDE (B).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon