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L'intégration et le dynamisme de la paix dans la zone de la CEMAC

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par Abdel Salam MAHADI AMIR
Université de Bangui (RCA) Faculté de Droit et Sciences Economiques (Departement de Droit Public) - Maitrise en Droit Public Option Relations Internationales 2008
  

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Paragraphe 2 Les procédures instituées

L'exigence du consentement des parties et les modalités de constitution de l'organe de règlement expliquant la conclusion de nombreux accords, traités (exemple : conclusion de la convention de la Haye 1907 acte général d'arbitrage, 1928. Convention européenne pour le règlement pacifique des différends 1957).

Alors que l'enquête et la conciliation ne sont que des procédures préliminaires, l'arbitrage est une procédure définitive.

20 Cf. Affaire Rainbow Warrior (médiation du Secrétaire Général des Nations Unies)

A) L'enquête et la conciliation a- Enquête

1- L'enquête est un moyen de règlement non juridictionnel, consistant dans une recherche portant sur des faits présentés comme à l'origine d'un litige, en vue de constater leur matérialité, leur nature, les circonstances qui les accompagnent, et dans la fourniture d'un rapport aux parties. Cette tâche est le plus souvent confiée à un organe collégial dit commission d'enquête qui consiste à la fois dans son déclenchement et dans sa portée en vertu d'un accord spécial entre les parties en litige, qui précisera la mission qui lui est confiée. Il indique les faits à examiner, les modalités de composition et le délai de la constitution, l'étendue des pouvoirs de la commission.

Le rapport de la commission d'enquête n'a aucun caractère obligatoire : les parties restent entièrement libres de suites à lui donner. D'autant que la commission doit s'en tenir à tirer la moindre conclusion, même lorsque celle-ci découle nécessairement des faits.

Ces caractéristiques font que l'enquête ne se suffit à elle-même comme moyen de règlement. Elle est complémentaire des procédés de la négociation ou du règlement juridictionnel ou arbitral.

L'institution de l'enquête, dans sa forme originelle est enfermée dans des limites tellement strictes qu'elles en affectent l'efficacité et l'utilité. Une fois le premier pas franchi, il n'est pas rare de voir les parties acceptées d'élargir sa portée. En outre, plusieurs conventions ont tenté de reprendre à cette critique, en perfectionnant, le mécanisme et en accroissant le domaine d'investigation de proposition de la commission, art 90 du premier protocole additionnel de 1877 aux

conventions de Genève de 194921 prévoit la constitution d'une commission d'enquête afin d'établir la matérialisation des faits.

En l'occurrence, l'enquête sous les auspices des organisations internationales, régionales et sous-régionales, le bilan de l'enquête interétatique est assez mince, surtout maritime, de médiocre importance.

b- conciliation

La conciliation est l'intervention d'une commission afin d'examiner un différend national ou international, préconstituée ou acceptée par les parties à l'occasion d'un litige qui fera de celles-ci des propositions en vue d'un arrangement. La conciliation est d'origine récente (au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'idée de Nicolas POLITIS, juriste Grec). Cette procédure s'est développée après 1945 notamment sous l'influence de la diplomatie Suisse.

Elle a été retenue par plusieurs conventions de codification (droit de traité, succession d'Etat, droit de mer). Elle nécessite le consentement des parties d'oül'exigence d'une convention (tout acte juridique).

En raison de ce fonctionnement conventionnel, les solutions sont trop diversifiées pour que l'on puisse parler d'un régime unique et uniforme de la conciliation.

Malgré l'étendue de ses pouvoirs et la procédure suivie, la commission reste un organe non juridictionnel et la solution qu'elle propose ne s'impose aux parties en litige. La procédure de conciliation parfois teintée d'une procédure d'arbitrage (Cf. la sentence fut notifiée aux parties le mai 1977. le Chill fit publies de nouvelles cartes portant la délimitation décidée, sans attendre les neuf mois qu'accorde le tribunal pour exécuter la sentence)22.

21 Cf. Droit humanitaire dans les conflits armés internationaux que nationaux

22 Canal de Beagle (Argentine c. Chili), Sentence arbitrale, 22 avril 1977, ILM 1978, p, 364

Ce mode de règlement a paru aux Etats un compromis satisfaisant si l'on en juge par le très grand nombre de traités qui contiennent un engagement d'y recourir. Mais à considérer que la faible densité de son application fut surtout un moyen hypocrite pour les Etats d'échapper à des procédures plus contraignantes.

B) L'arbitrage

Plus respectueux de la souveraineté de partie que le règlement juridictionnel, l'arbitrage l'a précédé dans l'histoire des relations internationales.

La souveraineté implique le droit de refuser d'être devant un tiers ; elle implique tout au tant le droit de faire exception à ce refus par un engagement conventionnel23.

Ce consentement à l'arbitrage doit être suffisamment clair et précis pour constituer une véritable obligation juridictionnelle (Art 38 de la convention 1 de la Haye de 1907).

Les conventions d'arbitrage ou clause d'arbitrage d'un accord dont l'objet principal n'est pas le règlement des différends peuvent être conclues après un litige. Cette solution présente des inconvénients politiques et juridiques. Pour les éviter les parties peuvent exprimer l'application d'une convention, sur l'arbitrage préalable aux litiges éventuels et organiser à l'avance la procédure.

L'accord des parties sur le recours à l'arbitrage, à l'occasion d'un litige, s'exprime par voie des accords. Les conventions ayant cet objet sont dénommées compromis d'arbitrage. L'acceptation de l'arbitrage pour les litiges encore éventuels est un progrès du droit de l'arbitrage en ce qu'elle permet de définir la portée de ce

23 Cf. C'est le cas du pacte de 1945 pour les Etats de la ligue arabe et des protocoles de 1964 pour les membres de l'OUA.

mode de règlement en l'absence de tension politique, à l'issue d'une négociation diplomatique, mais surtout en ce qu'elle autorise le déclenchement de la procédure d'arbitrage. La CIJ a rappelé la portée de cette obligation dans son avis consultatif du 26 avril 1988. (Applicabilité de l'obligation d'arbitrage en vertu de l'accord du 26 juin 1947 relatif au siège de l'ONU). Le nombre de tels engagements a augmenté régulièrement au XXe siècle, tant par voie de traité multilatéral que par voie de convention bilatérale ; tant au plan universel qu'à l'échelon régional pour de règlement des différends en général, aussi que pour le règlement de litiges spécifiques.

L'engagement d'arbitrage peut être contenu dans une clause d'un traité dont l'objet appartient en général au groupe des clauses finales du traité (le traité d'arbitrage précis le droit applicable au différend. Cette solution implique que la décision sera fondée sur le droit international et non sur des considérations d'opportunité ou d'équité...)24.

L'engagement d'arbitrage obligatoire est une portée plus large quand il est contenu dans un traité ou accord portant sur le règlement des différends. La négociation des accords de ce genre ne mérite en effet d'être engagée que si des catégories assez larges de différends sont concernées. Tout différend est arbitrable si telle est la volonté des parties. La pratique de l'arbitrage est stratégique dans des intérêts d'enjeux politiques, sans le caractère très technique du différend. Selon le dictionnaire de la terminologie du droit international, un différend est arbitrable si :

· la question est posée en terme général en raison du fait qu'il est susceptible d'une décision sur la base du droit international ou régional ;

· la question est posée par rapport à une clause compromissoire ou à un traité d'arbitrage en raison du fait que les différends rentrent dans les prévisions de cette clause ou de ce traité.

24 Cf. Alabama (Etats-Unis c.Grande-Bretagne), sentence arbitrale, 14 septembre 1872, RAI, t. II, p. 713

Le procédé arbitral se déroule, en principe conformément aux règles de procédure établies par les parties dans le compromis d'arbitrage ou des autres instruments conventionnels qui les lient. Les règles proposées par les textes généraux tels les conventions de la Haye de 1899 et de 1907 ou l'acte général de 1928, ne présentent donc qu'un caractère supplétif. A défaut des règles écrites l'organe arbitral a compétence pour préciser le déroulement de l'instance.

L'instance se clôture par la décision finale des arbitres, c'est-à-dire le prononcé de la sentence si elle est le fait d'organe collégial, il suffit qu'elle ait obtenu une majorité de ses membres.

Comme toutes les décisions des tribunaux, le fait que la sentence soit définitive n'interdit pas toute contestation à son égard. Cependant, l'exercice des voies de recours contre la sentence rencontre certains obstacles tenant à la non permanence de l'organe arbitral.

Section 2 : Les moyens armés pour le maintien de la paix dans la sous région

La CEMAC joue un rôle dans le maintien de la paix dans la région par le déploiement, sous sa direction depuis le 04 Décembre 2002, de la FOMUC, mandaté par l'Union Africaine avec l'approbation de l'ONU.

Le 21 Juin 2008, la force deviendra Mission pour la Consolidation de Paix en Centrafrique (MICOPAIX), et passe sous l'autorité de CEEAC. Constituée de quatre (04) contingents militaires, elle, comprend désormais une branche civile destinée notamment à aider au démarrage du dialogue politique en Centrafrique.

Les chefs d'Etat de la CEMAC ont par ailleurs signé lors de leur conférence de Brazzaville, le 28 Janvier 2004, un pacte de non agression, de solidarité et d'assistance mutuelle entre les pays membres de la communauté.

L'étude de cette section nous amènera à voir les actes créateurs de la force multinationale ou multidimensionnelle (paragraphe1), ensuite, nous étudierons le mandat de la mission et l'attribution à la force (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les actes créateurs de la force pour le maintien de la paix dans la CEMAC

A) La force multinationale de la CEMAC

La force multinationale de la communauté est l'ensemble des personnels civils et militaires, ainsi que le matériel constituant le commandement et les unités engagées dans l'opération conformément aux décisions prises par les chefs d'Etats de la CEMAC à Brazzaville, le 21 Mars 2003.

La FOMUC est née le 02 Octobre 2002, lorsque les chefs d'Etat des pays membres sont réunis à Libreville au Gabon pour trouver une solution face à la situation qui prévalait entre la République du Tchad et la République Centrafricaine. Trois (03) mesures étaient prises : une au plan politique, une autre au plan sécuritaire et militaire, une autre encore au plan de la coopération

? Sur le plan sécuritaire et militaire, il a été décidé que le Tchad et la RCA devraient déployer leurs armées respectives chacun de son coté le long de la frontière entre les deux pays et devraient effectuer de patrouille mixte.

Dans un délai d'un mois et pour une durée de six (06) mois renouvelable, un contingent de 300 à 350 hommes devrait être déployé en RCA. Une compagnie spéciale était chargée d'assurer la sécurité du chef de l'Etat centrafricain (Ange Félix Patassé).

Des observateurs quant à eux étaient chargés de l'observation de la sécurisation de la frontière tchado centrafricaine et devraient prendre part à la restructuration des forces armées centrafricaines (FACA). Par la suite, du 23 au 25

Octobre 2002 s'est tenue une réunion des chefs d'Etat major des pays de la CEMAC à Libreville pour déterminer les caractéristiques de cette force, la contribution des Etats en personnel et faire une analyse des questions liées à sa mise en oeuvre. C'est au cours de la restitution de leurs travaux devant le ministre gabonais des affaires étrangères, le 25 Octobre 2002 que les chefs d'Etat major entendront la première attaque de Bangui par les éléments du général Bozizé.

Cette attaque n'ayant été modifiée sur le plan politique, la mise en place de la force va se faire progressivement comme suit :

· Le sept (07) Novembre 2002, mise en place de la partie des précurseurs ;

· Le dix neuf (19) Novembre 2002, mise en place de la deuxième partie des précurseurs ;

· Du 04 au 09 Décembre 2002, projection du premier échelon de la force ;

· Le 21 Décembre 2002, fonds de la projection et relève des éléments de CENSAD qui se sont désengagés du 02 au 27 Décembre 2002.

La date du 15 Mars 2003, suite de coup d'Etat militaire orchestré par le Général François BOZIZE a été important dans l'histoire de la RCA et également un tournant dans celle de la force multinationale de la CEMAC, les choses ont-elles été réengagées ?

La force comptant alors 310 militaires dont 153 gabonais, 126 congolais et 31 équato-guinéens et 10 blindés, cette force, en dépit d'un vide juridique notoire a pu avec le moyen dont elle dispose, participer à la sécurisation de la ville de Bangui avec de patrouilles nocturnes jusqu'au 15 Mars 2003. A l'issue des événements du 15 Mars 2003, pendant 6 jours, la France est en attente d'instruction. Le 21 Mars 2003, s'était tenu à Brazzaville au Congo un sommet des chefs d'Etat de la CEMAC

qui prend les décisions, pour le maintien de la force en RCA et une intégration d'un contingent tchadien sera effectif début Mai 2003, le contingent équatoguinéens aura été désengagé entre temps à la fin du mois de Mars suite à une décision purement souveraine du gouvernement de la Guinée Equatoriale.

B) De la force multinationale de la CEMAC à la MICOPAX

Après l'activité menée par le secrétaire général de la CEEAC particulièrement sur l'étude et la validation à tout les niveaux des statuts du conseil de paix de la mission de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) vers la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC).

En Février 2007, une délégation conjointe après une mission de contrôle à Bangui de l'opération du maintien de la paix dans la sous région de la CEMAC, a demandé une audience et a été reçue par le secrétaire général de la CEEAC.

L'objet de cette rencontre était de demander à la CEEAC d'entrevoir la possibilité d'un transfert d'autorité de la CEMAC vers la CEEAC de la mission de la paix en RCA pour raison de conformité juridique internationale.

Le secrétaire général de la CEEAC a donné la mission d'étude des conditions permissibles de transfert d'autorité à l'état major régional. Une première validation interne entraînant des conditions permissives a été opérée au niveau du secrétaire général avant d'être soumise à la réunion de la commission de défense et de sécurité (CDS).

Le 31 Août 2007 à Malabo, les membres de la CDS ont, « après avoir réaffirmé l'obligation de solidarité avec la RCA pour des raisons d'efficacité et de conformité juridique accueilli favorablement la proposition de transfert de la

CEMAC vers la CEEAC (de la FOMUC vers la FOMAC) >>. Par ailleurs, ils se sont rendus « disponible à structurer dans ce sens la décision des instances supérieures du COPAX >>.

La conférence des chefs d'Etat et du gouvernement à Brazzaville, ont « donné mission au comité des ambassadeurs d'étudier toutes les conditions de transfert d'autorité entre la CEMAC et la CEEAC en ce qui concerne la mission de la paix en RCA >>.

Après une première réunion de tour d'horizon sur la question de transfert

d'autorité le soutien du secrétariat général a réalisé deux missions à Bangui :

- première mission de transmission des lettres d'information aux institutions de la RCA et aux acteurs de la mission de paix sur la tenue prochaine d'une expertise de théâtre par une délégation du comité des ambassadeurs assistée par des cadres du département d'intégration humaine, paix et sécurité, stabilité du secrétariat général de la CEEAC ;

- deuxième mission d'expertise de théâtre. La base des travaux du comité des ambassadeurs, les caractéristiques générales de la mission ont été examinées par le conseil des ministres du COPAX, fin Février en Libreville et valides le 10 Mars 2008 par la session extraordinaire de la conférence des chefs d'Etat et des gouvernements à Kinshasa.

Le détail de la composition de son élément militaire et policier a été arrêté début Mai 2008 par la commission de défense et de sécurité, qui a aussi proposé le nom de code de la mission « MICOPAX 1>> soit la première du COPAX.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault