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Les fonds nationaux de promotion de l'emploi et les jeunes diplômés: défis et perspectives

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par Issa ZONGO
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Conseillers en Emploi et en Formation Professionnelle 2009
  

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INTRODUCTION GENERALE

Le Burkina Faso est un pays enclavé de l'Afrique occidentale. Il a engagé des réformes économiques qui ont permis de poser les bases d'une croissance rapide de l'ordre de 6% en moyenne par an de 2001 à 20081(*). Cependant, les performances enregistrées ne sont pas suffisantes pour améliorer significativement le bien-être de la population, car en 2008, 44,8% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté2(*).

La recherche de solutions à cette situation est devenue une préoccupation nationale. C'est ainsi qu'à l'occasion de la relecture du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), les questions d'emplois, notamment « l'élargissement des opportunités d'emplois et d'activités génératrices de revenus pour les pauvres »,3(*) ont été priorisées.

En effet, la création d'emplois décents permettra aux jeunes d'avoir des revenus et de se hisser au dessus du seuil de la pauvreté. Pour ces derniers, c'est surtout le chômage qui est à l'origine de leur pauvreté. Cela rejoint une des convictions du Bureau International du Travail (BIT) qui affirme que : « réaliser l'objectif du travail décent pour les jeunes est un élément crucial de l'élimination de la pauvreté et du développement durable. C'est un défi pour le monde entier...»4(*).

Le chômage au Burkina Faso touche fortement la frange jeune de 15 à 35 ans dont 33,33% des 15 à 24 ans et 16,5% des 25 à 35 ans sont sans emploi. Selon l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), « une autre caractéristique forte du chômage est l'accroissement de celui-ci en fonction du niveau d'instruction »5(*).

En réalité, la hausse des effectifs et les politiques d'ajustement structurel ont entraîné la suppression de l'embauche automatique de l'Etat, et par conséquent, le blocage du recrutement des jeunes diplômés. Ainsi, la garantie d'un emploi n'existe plus et des milliers de diplômés sont au chômage.

L'espoir d'une insertion socioprofessionnelle des sortants du système éducatif se fonderait sur le secteur privé. Mais dans son état encore embryonnaire, il ne peut absorber qu'un faible effectif. Dans ce secteur, ce n'est pas seulement le niveau des connaissances qui est en jeu, la vie professionnelle est de plus en plus placée sous le signe de l'expérience professionnelle.

En outre, la problématique de l'emploi sur le marché du travail se pose avec plus d'acuité au fil des années chez les diplômés. La création d'emplois est très faible et moins proportionnelle à l'offre de travail des diplômés. La crise de l'emploi s'intensifie, ce qui présage une situation moins reluisante pour les jeunes diplômés.

Etant dans l'impossibilité de se faire employer, la chance pour eux de s'insérer dans la vie active reste les initiatives d'auto emplois, pourtant considérées par la majorité d'entre eux comme la solution du désespoir, quand on sait qu'ils ne pensent à entreprendre que lorsqu'ils n'ont rien trouvé sur le marché du travail; souvent après plusieurs années de chômage. Le manque de culture entrepreunariale, d'expérience dans les activités d'auto emplois, la faiblesse du financement, les conditions d'accès au crédit, le manque de services non financiers, etc, sont autant d'éléments qui concourent aux échecs des projets financés par les fonds nationaux qui, ayant des contraintes de résultats, se méfient des financements risqués à l'égard des diplômés.

Dans la vision de répondre aux défis globaux de l'emploi, une politique nationale de l'emploi a été adoptée par décret N°2008-271/PRES/PM/MJE le 15 Mai 2008 dont l'objectif principal est « d'accroître les opportunités d'emplois décents afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso »6(*). La promotion des activités génératrices de revenus et d'emplois, les actions ciblées de microfinancement en faveur des jeunes sont des stratégies de cette politique. Les fonds nationaux de promotion de l'emploi ont été créés dans ce but, et sont destinés à promouvoir les activités génératrices de revenus et d'emplois des couches sociales exclues des financements classiques.

L'une des difficultés majeures rencontrée par les fonds est surtout l'insuffisance des ressources de financement. Cette situation va les contraindre à faire des choix sur la base de la garantie qui exclue les pauvres dont les diplômés sans emploi. En effet, les difficultés des jeunes diplômés de s'insérer dans la vie active par l'emploi indépendant ou salarié et à accéder au microfinancement ont inspiré notre étude portant sur «les fonds nationaux de promotion de l'emploi et les jeunes diplômés: défis et perspectives».

L'objet de notre étude, c'est de contribuer à la réflexion sur la problématique de l'emploi et de l'accès au crédit par des propositions de solutions susceptibles d'absorber les flux des diplômés. Principalement, à travers la promotion de l'emploi indépendant, en facilitant l'accès de ces jeunes promoteurs à un large éventail de services financiers et non financiers.

La question de l'emploi des jeunes diplômés, au regard des statistiques actuelles, s'intensifie au fil des années malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics.

Cette situation nous amène à nous poser un certain nombre de questions.

Qu'est ce qui peut expliquer le chômage des jeunes diplômés? Les fonds nationaux de financement permettent-ils de résoudre la problématique du chômage et la pauvreté des jeunes? En quoi ces fonds de promotion de l'emploi peuvent-ils répondre efficacement aux défis de l'emploi des diplômés?

Les réponses à ces interrogations constitueront l'ossature de notre étude qui pourrait être d'emblée placée sous l'angle des concepts de la pauvreté et du chômage, mais cela n'est pas l'objet principal de notre réflexion. L'analyse se veut donc d'exposer l'ampleur des difficultés des diplômés à trouver des emplois, d'analyser les causes principales et de proposer des stratégies susceptibles d'améliorer leur employabilité et leur accès aux fonds nationaux de promotion de l'emploi pour dynamiser l'activité économique et créer des emplois.

Notre analyse se fonde sur une série d'hypothèses que la confrontation avec les données statistiques aura à vérifier.

H1 : L'inadaptation de la formation à l'auto emploi, l'inexpérience professionnelle et l'inaccessibilité au financement expliquent le chômage des diplômés.

H2: Les fonds nationaux de promotion de l'emploi par l'offre de crédit et des services non financiers aux diplômés stimulent la création des emplois aux fins de réduire le chômage et la pauvreté.

Plusieurs fonds nationaux interviennent dans le microfinancement de l'économie et partant à la création d'emplois, on dénombre parmi eux le Fonds d'Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes (FAARF), le Fonds National d'Appui aux travailleurs Déflatés et Retraités (FONA-DR), etc. Cependant, notre analyse se focalisera sur les fonds nationaux de promotion de l'emploi du Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE) notamment le Fonds d'Appui à la Promotion de l'Emploi (FAPE), le Fonds d'Appui au Secteur Informel (FASI) et le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ).

Nos données statistiques sont recueillies auprès de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), de l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (ONEF), de l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE), des ministères (MFPRE, MJE, etc)7(*) et du Centre d'Information des Nations Unies (CINU). En outre, nous avons exploité d'autres documents et publications.

Dans la démarche, nous avons été confrontés à des difficultés d'informations statistiques sur les taux de chômage des diplômés. Cette situation nous a amené à utiliser, pour nos analyses, les proportions des diplômés sans emploi par rapport à l'ensemble des demandeurs d'emplois au cours des différentes années.

Notre étude se scinde en deux parties de deux chapitres chacune.

La première partie traite de la situation du chômage des jeunes diplômés à travers l'analyse de l'état des lieux des diplômés sur le marché du travail (chapitre1) et les déterminants de leur chômage (chapitre 2).

La seconde partie traite des perspectives des fonds nationaux de financement de l'emploi entrant dans le cadre de la politique de promotion de l'emploi (chapitre 1) et de l'apport de ces fonds en matière de création d'emplois (chapitre 2).

* 1 MESSRS, Politique Nationale d'Enseignement et de Formation Techniques et professionnels, 2008, P 1

* 2 http://www.oecd.org/

* 3 MEF, Cadre Stratégique de lutte contre la pauvreté, 2004, P. 12

* 4 OIT, Conclusion de la Réunion tripartite sur l'emploi des jeunes : mesures à prendre, Genève, 13-15 Octobre 2004, P.1

* 5 INSD, EA-QUIBB 2005, P. 141

* 6 MJE, Politique Nationale de l'Emploi, 2008, P. 22

* 7 Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme de l'Etat (MFPRE), Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (MJE).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld