2. LES FAIBLESSES OU INSUFFISANCES DU SYSTEME NATIONAL
D'INFORMATION SANITAIRE DES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT.
Ici, nous allons donner les difficultés que rencontre
la mise en place d'un Système National d'Information Sanitaire efficace
dans les pays en voie de développement. Ainsi, nous pouvons citer :
Les systèmes d'information sanitaire périodique
dans la région subsaharienne sont principalement axés sur les
maladies infectieuses et les services de santé.
Dans la plupart des pays, la qualité des données
souffre de l'insuffisance du soutien diagnostique dans les centres de
santé périphériques. Les professionnels de santé
qui doivent assurer la qualité des données sont souvent
découragés par le grand nombre de formulaires qu'ils
reçoivent, la plupart n'étant accompagnés d'aucune fiche
explicative. Le retour d'informations de la part du système central est
souvent insuffisant, ce qui est d'autant plus décourageant. Les
professionnels de santé sont nombreux à se demander si les
rapports qu'ils soumettent sont exploités et, s'ils le sont, à
quoi ils servent. (15)
(14) Burkina Faso - Ministère de la santé-
Direction générale de l'information et des statistiques
sanitaires : op.cit, p.16
(15) OMS : Développement du Secteur Sanitaire : Bases
factuelles et information sanitaire à l'appui des politiques, p.
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Le système de santé du Burkina Faso a
révélé les faiblesses suivantes dans l'application du
SNIS, nous citons :
«Les principales insuffisances et difficultés
rencontrées dans la mise en Suvre d'un système performant
d'information sanitaire sont :
a) Au niveau central:
- la faible coordination entre les sous-systèmes ;
- la diffusion insuffisante des données ;
- l'irrégularité des supervisions à
l'endroit des acteurs opérationnels ;
- l'inadéquation du matériel informatique ;
- l'inadéquation des canaux utilisés pour la
collecte des données (utilisation possible de réseaux) ;
- la faiblesse dans l'analyse des données de laboratoires
;
- l'insuffisance de feed-back à l'endroit des agents sur
le terrain ;
- l'insuffisance du personnel chargé du SNIS au niveau
central ;
- la rupture des supports de collecte ;
- l'insuffisance de l'analyse de la qualité des
données des formations sanitaires.
b) Au niveau intermédiaire :
- le faible niveau de compétence des agents
chargés de la collecte des données ;
- la faible contribution des services de santé
privés, des forces armées et de la Caisse nationale de
sécurité sociale (CNSS) dans la collecte des informations
sanitaires.
c) Au niveau périphérique :
- la multiplicité des supports de collecte de
données ;
- les faibles taux de promptitude et de complétude des
rapports de certaines formations sanitaires ;
- la faible qualité du remplissage des supports ;
- l'insuffisance de compétences des agents en
matière de collecte et d'analyse des données ;
- l'insuffisance d'analyse au niveau périphérique
pour la gestion et la planification ;
- l'irrégularité et la non-exhaustivité des
données transmises par les acteurs au niveau communautaire ;
- l'absence de feed-back. (14)
Les systèmes d'information sanitaire ont connu des
améliorations remarquables, mais il existe encore de sérieuses
lacunes, et beaucoup reste encore à faire pour améliorer leur
qualité et leur opportunité. Peu de pays sont dotés de
systèmes d'information sanitaire suffisamment efficaces même pour
maîtriser parfaitement les objectifs du Millénaire pour le
développement. Les systèmes d'information sanitaire ont
été victimes d'un sous investissement chronique pour ce qui est
de la collecte, de l'analyse, de la diffusion et de l'utilisation des
données. Même quand elles sont disponibles, les données
sont souvent dépassées et peu fiables.
Les efforts visant à améliorer les
systèmes d'information sanitaire ne peuvent pas porter uniquement sur
les pays ou sur quelques partenaires de développement. Le programme de
réforme et d'amélioration du système doit se fonder sur
l'engagement et les efforts du pays, et accroître la demande et l'offre
des informations. Il doit comprendre tous les éléments
ci-après :
· Création de la demande et engagement national ;
· Prise en compte des besoins des utilisateurs ;
· Développement d'un plan pluriannuel global ;
· Evaluation des capacités existantes ;
· Formation du personnel et utilisation de nouveaux
instruments de collecte et d'analyse des données ;
· Accroissement du financement ;
· Amélioration de la coordination.
Il y a lieu d'insister sur le respect de la
périodicité définie pour la transmission des informations
à l'échelon supérieur. Des informations approximatives
fournies à temps valent mieux que des informations précises
fournies trop tard. Il faut prendre les moyens d'assurer aux producteurs de
données ou d'informations l'accès à l'information retour.
Les collecteurs d'informations doivent savoir l'usage qui est fait des
données et des informations qu'ils fournissent et comprendre
l'importance de leur travail.
La rétro-information ne saurait donc être une simple
synthèse ou un résumé de l'ensemble des informations dans
la prise des décisions. (16).
Si cela peut être une répétition, nous
disons qu'il s'impose encore un problème d'ordre matériel dans la
gestion du système national d'information sanitaire dans les pays en
voie de développement. C'est ainsi que l'on peut citer les faiblesses
suivantes :
- absence d'un plan stratégique ;
- ruptures de stocks des supports ;
- absence de locaux adaptés surtout dans certains
hôpitaux ; - insuffisance du parc informatique ;
- problème de maintenance du parc informatique ;
- faiblesses de la production statistique et de la diffusion.
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