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La question prioritaire de constitutionnalité et le droit des étrangers

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par François KONGA
Université Paris VIII - Master 2 droit comparé systèmes de droit contemporains et diversité culturelle 2012
  

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B. Le refus de transmettre la QPC peut générer un contentieux sur le plan

européen

Aucune décision QPC ne fait obstacle au requérant à recourir aux juridictions européennes pour défendre ses droits. A ce jour, aucun refus de transmission de QPC n'a fait l'objet d'un recours soit devant la CJUE, soit devant la CEDH. Cependant, les juridictions françaises ont saisi la CJUE à titre préjudiciel notamment le Conseil constitutionnel sur l'interprétation des articles 27 et 28 de la décision cadre relative au mandat d'arrêt européen (Conseil constitutionnel, décision n° 2013-314 QPC du 4 avril 2013, M. Jérémy F).Cette décision du Conseil constitue un pas décisif non seulement dans le dialogue entre les juges nationaux et européens mais aussi dans la volonté du Conseil de participer à ce dialogue.

Dans sa décision QPC du 16 avril 2010, Melki et Abdeli, la Cour de cassation avait saisi la CJUE à titre préjudiciel sur la question de la conformité de l'article 23-2 de la loi organique au traité sur le fonctionnement de l'union européenne. Bref la question a porté sur l'euro-compatibilité du caractère prioritaire de la QPC. La CJUE souligne «qu' afin d'assurer la primauté et l'efficacité du droit de l'union, le juge national doit être libre de saisir, à tout moment de la procédure qu'il juge approprié tant avant qu'à l'issue d'une procédure incidente de contrôle de constitutionnalité, la CJUE d'une question préjudicielle» 96 . Rappelons que la Cour de cassation avait estimé inutile de transmettre au Conseil constitutionnel cette question au motif que la CJUE saisie d'une question préjudicielle

95.D.SIMON, «Directive retour «et sanctions pénales du séjour irrégulier », le Conseil constitutionnel dans sa décision du 3 février 2012 refuse de censurer la loi française, Europe 2012/3, repère 3.

96CJUE, 22 juin 2010,Melki et Abdeli,C-188/10 et C-189/10.

avait répondu que ce contrôle était contraire aux dispositions du traité sur fonctionnement de l'union européenne car susceptible de revêtir un effet équivalent à celui des vérifications aux frontières.

Cette analyse de la CJUE apparaît proche de la méthode adoptée par le Conseil d'État dans la jurisprudence «Arcelor»97. Face à la délicate question de contrôle des lois de transposition, le Conseil d'État avait estimé qu'en cas d'équivalence de protection au plan constitutionnel que communautaire, le juge national doit privilégier le contrôle de conformité de la directive au droit primaire et en cas de difficulté sérieuse, il pourra saisir la CJUE d'une question préjudicielle.

Dans sa décision QPC 2010-79 M. KAMEL. D (transposition de la directive), le Conseil s'est déclaré incompétent en ce sens que le respect de l'exigence constitutionnelle de transposition des directives ne relève pas des droits et libertés que la constitution garantit, et ne saurait, par la suite, être invoqué dans le cadre d'une QPC. Ce dernier avait saisi la CEDH (Daoudi C/.France, CEDH, 5e sec t. 3 décembre 2009, n°19576/08).

Le requérant est français d'origine Algérienne, déchu de sa nationalité française avec interdiction définitive du territoire français pour association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste. Il fit l'objet d'une procédure d'expulsion vers l'Algérie où il risque d'être soumis au traitement inhumain, ce qui emporterait une violation de l'article 3 de la CEDH par la France. La CEDH a demandé à la France de surseoir à l'expulsion vers l'Algérie le temps d'examiner sa requête. Il est actuellement assigné en résidence en Auvergne.

Pour la CEDH, les agissements de la personne sont sans pertinence sous l'angle de la protection de l'article 3 de la CEDH. Ici, la Cour refuse d'évaluer le risque de mauvais traitement que le requérant allègue avec sa dangerosité pour la collectivité.

Ainsi, chaque fois qu'une difficulté sérieuse se présente, rien ne pourra empêcher le juge national de saisir la CJUE d'une question préjudicielle en vue d'une interprétation d'une disposition communautaire ou dans le cas échéant de la validité d'un acte. Le juge national dispose donc de la faculté de poser une question préjudicielle à tout moment qu'il juge approprier sans être empêché. C'est à cette condition que la QPC devient euro-compatible.

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97CE, ASS 8 février 2007 n°287110

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle