WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact de la performance du secteur agricole sur la performance des autres secteurs et le niveau de vie au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Codjo Serge ABALLO
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'ingénieur statisticien économiste  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2. Analyse globale des Résultats

Le modèle VAR utilisé pour analyser l'impact de la performance du secteur agricole et les autres secteurs a relevé une relation causale unidirectionnelle entre le secteur agricole, le secteur service et le niveau de vie de la population béninoise. La performance du secteur non agricole n'a pas d'effet sur celle du secteur agricole. On note une totale indépendance entre le secteur agricole et le secteur industriel.

Les résultats montrent que le secteur agricole cause et influence positivement le niveau de vie de la population béninoise et le secteur service. Une croissance de 1% du PIB agricole au cours d'une année « n », toute chose étant égale par ailleurs, entraine une croissance de 0,320166% et 0,398734% respectivement du niveau de vie de la population béninoise et du secteur service au cours de l'année suivante. En outre la performance du secteur service a aussi une influence positive sur le PIB par habitant au Bénin. Une augmentation de 1% de la performance du secteur service au cours d'une année « n », a une influence positive de 0,386359% sur le niveau de vie de la population, toute chose étant égale par ailleurs à l'année suivante. Ce qui signifie donc que le niveau de vie de la population béninoise et la performance du secteur service au cours d'une année reste lier aux résultats obtenus dans le secteur agricole au cours de la campagne agricole antérieure. En outre, le niveau de vie de la population béninoise dépend plus du secteur service que du secteur agricole. La relation constatée entre l'agriculture, le secteur service et le niveau de vie peut s'expliquer. En effet, si l'on considère que le segment portuaire est au coeur de ce secteur on observera une augmentation de ses activités suite à un accroissement de la production notamment en ce qui concerne les produits d'exportations comme le coton qui contribue seul à près de 85% de nos recettes d'exportations. On note d'ailleurs une légère organisation de la filière noix de cajou qui devra avoir aussi son impact. Par ailleurs, l'intrant agricole est totalement importé. Plus l'activité agricole est intense, plus la quantité d'intrants à importer sera grande et donc les Droits et Taxes à l'Importation (DTI) vont s'accroitre. Selon les résultats du suivi de l'Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de Vie des Ménages (EMICoV) 2010, le seuil de pauvreté monétaire annuel est estimé à 145 279 FCFA en 2009 contre 116 545 FCFA en 2007 et connaît ainsi sur la période une hausse de 24,7%. On note sur le plan national que 35,2% de la population béninoise vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire. En milieu urbain, cette proportion est de 29,8% contre 38,4% en milieu rural. 51,8% de la population rurale dépense moins d'un dollar par jour contre 24,0% pour la population urbaine. On peut donc conclure que la pauvreté est plus rurale qu'urbaine. D'ailleurs ce rapport de suivi de EMICoV, 2010 signale que la pauvreté et l'insécurité alimentaire se sont aggravées notamment en milieu rural avec en particulier une incidence de la pauvreté monétaire qui est de 43,1% dans la branche d'activité agriculture. Or, nos producteurs sont dans les milieux ruraux. Lorsque les revenus agricoles sont accrus, toutes choses étant égales par ailleurs, cela améliore le niveau de vie dans les milieux ruraux. Cela favorise ainsi la commercialisation des denrées alimentaires, ainsi que la hausse de la demande en produits et en services intermédiaires. Ces revenus sont donc dépensés pour acheter des biens et des services qui sont pour la plupart importés, ce qui a donc un impact sur l'activité du secteur service.

Il est à noter une indépendance entre le secteur industriel et le secteur agricole. Ce résultat montre que le secteur agricole n'a pas encore totalement joué son rôle moteur de l'économie Béninoise, c'est- à dire, le secteur qui par sa performance peut induire le développement des autres secteurs. Si l'industrie était développée au Bénin, elle bénéficiera des ressources issues du secteur agricole comme le montrent les différentes théories présentées dans la revue de littérature, la productivité du secteur agricole s'améliore aussi par l'utilisation des machines et engrais issus du secteur industriel. Pourtant la contribution de ce secteur au PIB qui est environ 32%, laissait envisager qu'il serait le moteur du développement de tous les autres secteurs. En effet, le revenu tiré du secteur agricole était censé financer le développement du secteur industriel, plus apte à mettre sur pied de véritables conditions d'un développement économique, et, dans le même temps, la part du secteur agricole dans le développement était vouée à la décroissance telle que le prévoient les théories de développement. Ce résultat peut s'expliquer par la désarticulation des économies subsaharienne en général et du Bénin en particulier. En effet, l'économie Béninoise est extravertie. Les produits agricoles ne sont pas transformés, ce qui explique l'indépendance constatée entre les deux secteurs. L'intrant agricole est totalement importé alors qu'il devrait être produit sur place par nos industries pour tourner le secteur agricole. S'il l'était, on pouvait observer tout autre résultat. Par exemple, l'augmentation de la superficie emblavée dans le secteur agricole devrait avoir un impact sur la quantité d'intrant à produire dans les usines, ce qui devrait avoir un impact sur la valeur ajoutée des industries d'intrant et donc sur le PIB industriel. Le même phénomène devrait être observé dans les industries agro-alimentaires qui sont les plus utilisatrices des produits agricoles. Or au Bénin, les produits finis commercialisés sont issus des importations pour la plupart. Cependant l'agriculture étant le secteur le plus grand, elle joue un rôle important dans la fourniture de ressources pour le développement de l'économie dans son ensemble. D'ailleurs, les pays dits développés ont investi dans l'agriculture pour stimuler la croissance tout en taxant une partie des surplus générés afin de financer le développement industriel. Dans son rapport sur le développement dans le monde 2008, la banque mondiale a noté « La croissance agricole a préludé aux révolutions industrielles qu'a connues le monde tempéré, depuis l'Angleterre au milieu du XVIIIème siècle jusqu'au Japon à la fin du XIXème siècle. Plus récemment, en Chine, en Inde et au Viêt Nam, une croissance agricole rapide a précédé le développement de l'industrie. L'accroissement de la productivité agricole qui a entraîné un surplus agricole (en partie taxé pour financer le développement industriel) et permis une baisse des prix de l'alimentation a été à la base des succès de la transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu'une croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la croissance économique en général, ce qui a ensuite causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB) ».

On peut aussi noter qu'au vue de ses résultats, l'activité industrielle due à la production cotonnière au Bénin n'est pas significative dans le cadre de l'analyse du secteur.

L'absence d'une relation de cointégration entre les séries montre une non stabilité de l'économie béninoise à long terme. Ainsi, dans le long terme, la structure économique a changé. On entend par structure la part de chaque secteur dans l'économie. Ce résultat est tout de même surprenant car cette part n'a pas forcement changé de façon significative de 1970 à 2011 pour les trois secteurs.

L'analyse des résultats des fonctions de réponse impulsionnelle permet de noter encore que le secteur agricole reste au centre de tous les autres secteurs. Un choc sur ledit secteur se répercute immédiatement sur les autres secteurs malgré l'indépendance constatée entre le secteur industriel et le secteur service. Par contre l'effet sur les autres variables n'est pas instantané quand on produit un choc sur le secteur service et le secteur industriel sauf que le choc du secteur industriel sur le secteur service est immédiat. Ces résultats confirment que l'amélioration du niveau de vie au Bénin passe par l'accroissement de la performance agricole. Aussi faut-il noter le résultat important observé au niveau du secteur service qui peut connaître un accroissement sur plusieurs périodes suite à un choc positif sur le secteur industriel. Donc une meilleure politique industrielle peut permettre d'avoir un meilleur résultat dans le secteur service.

Tous ces résultats ont été confirmés par l'analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. Un choc sur le secteur agricole a plus d'impact sur les autres variables, ce qui signifie donc que le décollage dans tous les secteurs et du niveau de vie au Bénin, toute chose étant égale par ailleurs reste liée à l'activité économique dans le secteur agricole.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius