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Impact de la performance du secteur agricole sur la performance des autres secteurs et le niveau de vie au Bénin

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par Codjo Serge ABALLO
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'ingénieur statisticien économiste  2011
  

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II. REVUE DE LITTERATURE

Plusieurs économistes du développement ont abordé le rôle que l'agriculture est censé jouer dans une économie. Après une clarification des concepts, les fondements théoriques et le résumé de quelques travaux effectués dans le cadre de l'analyse de l'impact de l'agriculture sur la croissance économique seront présentées.

2.1. Performance économique

La notion de performance économique a fait l'objet d'un long débat dans l'histoire notamment au sujet de ses instruments de mesure, leurs efficacités et leurs pertinences. Nous proposons dans cette section de faire ressortir les instruments de mesure de la richesse nationale et les politiques économiques au Bénin.

A- Le PIB et ses limites

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un indicateur économique utilisé pour mesurer l'ensemble des richesses produites dans un pays. Elle mesure la santé économique du pays.

Le PIB est un agrégat de la comptabilité nationale qui mesure la production d'un pays en additionnant toutes les valeurs ajoutées des entreprises et les services collectifs non marchands des administrations auxquelles on ajoute la TVA et les droits de douane. Afin d'éviter que la même production entre plus d'une fois dans le calcul, ne font partie du PIB que les biens et services finaux (c'est-à-dire la valeur ajoutée, soit les biens et services de consommation et les biens d'équipement), les biens intermédiaires de production étant exclus. Par exemple, la farine avec laquelle on fait le pain est exclue (car étant une consommation intermédiaire) du calcul de la richesse produite par le boulanger. Le PIB offre donc une certaine mesure quantitative du volume de la production. Comment procède-t-on pour le comparer dans le temps et dans l'espace ? La comparaison dans le temps suppose un système de prix commun, les prix constants. En effet, on ne peut additionner des quantités de voitures avec des heures d'enseignement ou avec des services de télécommunications. On ne peut additionner que des valeurs, c'est à dire des quantités multipliées par leur prix unitaire du moment, le prix courant. Cependant, d'une année à l'autre, le prix d'un bien évolue. Il devient donc impossible de comparer des productions d'années différentes car les quantités n'ont pas été évaluées avec les mêmes prix. On est donc obligé de déflater la production en multipliant les quantités de chaque année par un système de prix commun, celui d'une année de référence. On obtient ainsi le PIB réel ou en volume ou à prix constant qui sert pour les calculs de la croissance. En ce qui concerne la comparaison dans l'espace, elle suppose un système de prix commun et un taux de change réel. Les quantités produites par chaque pays doivent être évaluées avec un système de prix commun. Quel système retenir ? On calcule un système de prix fictif qui est égal à la moyenne des prix pratiqués dans chaque pays, les prix moyens internationaux. Mais, pour calculer ces prix moyens, il faut passer par un taux de change. Le taux de change du marché ne convient pas car il fluctue sans cesse au gré des offres et des demandes. On va donc calculer un taux de change réel en Parité de Pouvoir d'Achat (PPA). C'est le taux qui égalise les valeurs nationales de paniers de consommation identiques. Ainsi, au taux de change courant, le poids de l'Asie dans le PIB mondial n'est que de 16% alors qu'au taux de change en PPA il est proche de 25% car le taux de change de marché des pays asiatiques est sous-évalué. La comparaison des PIB en PPA nous donne le poids de chaque économie dans l'économie mondiale, leur capacité à s'imposer au reste du monde. Ce n'est pas un hasard si l'économie des États-Unis, qui réalise à elle seule 1/5ème de la production mondiale, est capable d'imposer sa monnaie (le dollar), ses produits (coca-cola) et sa culture (Hollywood, l'anglais) aux autres pays.

Le ratio PIB par habitant mesure, le niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant est aussi égal au revenu par habitant. Cependant, que ce soit par son évolution ou par son ratio par habitant, le Produit Intérieur Brut n'est qu'une mesure globale, une moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les inégalités sociales, ni leur évolution. On peut très bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est censé mesurer) diminuent pour une majorité de la population et augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les inégalités. En claire, le PIB est incapable de rendre compte de la qualité et des genres de vie. Il fait d'ailleurs l'objet de plusieurs critiques. Il ne nous dit pas comment il est réparti (le PIB par tête n'est qu'une moyenne qui peut masquer de profondes disparités). Il ne nous dit pas de quoi il est composé (de livres ou d'armement). Il ne nous renseigne pas sur son utilisation. Le PNUD a donc ajouté au PIB par tête, l'espérance de vie et des indicateurs de scolarisation pour construire l'IDH qui est censé mieux mesurer la satisfaction des besoins humains au delà des simples besoins matériels. Par exemple, en 2009, la Norvège est le vingt troisième pays au monde en termes de PIB réel par tête, pourtant le classement à partir de l'IDH lui donne la première place. D'autres indicateurs comme l'IPH : Indicateur de Pauvreté Humaine sont utilisés dans le cadre de la mesure du niveau de développement.

Il faut donc noter que dans un premier temps, le PIB ne tient pas compte de l'économie informelle. En effet, une grande partie de la production des pays du Tiers-Monde et une partie non négligeable de celle des pays développés se font hors marché (autoproduction des ménages agricoles, production domestique, travail au noir...) échappe donc aux statistiques. Ensuite, il prend en compte la production des services publics gratuits, sans pour autant, mesurer l'activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d'Alfred Sauvy (1952), il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin, il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle, qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Une société où il y a beaucoup d'accidents de la route, qui vont exiger des soins médicaux, des réparations de véhicules, des services d'urgence, etc., aura tendance, toutes choses égales par ailleurs, à avoir un PIB plus gros qu'une société où les gens conduisent prudemment. Plus précisément, elle aura tendance à orienter une plus grande partie de ses ressources économiques et de ses activités vers la réparation des dégâts, sans progression globale du bien-être, plutôt que vers la production de bien-être supplémentaire La contribution des services de santé à la croissance n'est mesurée (dans le meilleur des cas) que par le volume des consultations, des admissions à l'hôpital, des soins, et non pas sur la base de la contribution de ces services à l'amélioration de l'état de santé et des conditions de vie. Le PIB se distingue du Produit National qui, lui, prend en compte la nationalité des entreprises, et non leur lieu d'implantation.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams