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La participation électorale au Burkina Faso

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par Jean-Pierre VOGNA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Administrateurs Civils 2010
  

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TITRE I : ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA PARTICIPATION

ELECTORALE.

Pour appréhender la participation des citoyens aux scrutins, il paraît nécessaire d'aborder deux points importants que sont l'examen du niveau de la participation (chapitre I) et les déterminants qui concourent à l'explication des différents niveaux de participation (chapitre II).

Chapitre I : Le niveau de la participation électorale

L'étude du niveau de la participation des citoyens aux scrutins électoraux sera organisée, ici, en deux volets.

Il s'agira notamment d'examiner ce niveau de participation dans les scrutins majoritaires d'une part (section I) et d'autre part dans les scrutins proportionnels (section II).

Section I : Le niveau de participation électorale dans les scrutins

majoritaires.

L'analyse de cette rubrique sera ordonnée autour de deux points. Avant d'examiner le niveau de participation des Burkinabè au cours des scrutins majoritaires à deux tours (§II), il importe de se pencher sur leur participation aux scrutins référendaires (§I).

Paragraphe I : Au cours des scrutins référendaires

Au Burkina Faso, le processus classique de démocratisation est toujours intervenu «sous tutelle militaire»11. Les référendums de 1970 et 1977 (A) furent préparés et organisés respectivement par le Gouvernement Militaire Provisoire (GMP) et le Gouvernement du Renouveau National (GRN) et celui de 1991 (B) par le Front Populaire (FP).

A- Les référendums de 1970 et 1977

La période de transition militaire qui a suivi la chute de la 1ère République le 03 janvier 1966, devait permettre à l'armée d'organiser le retour à une vie constitutionnelle normale.

11 MUASE (C.K), Syndicalisme et démocratie en Afrique noire: l'expérience du Burkina Faso, Paris, Karthala, 1989, p.126

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A cet effet, un projet de Constitution fut élaboré par un Comité Consultatif12 composé uniquement des membres du Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA).

L'opinion publique nationale prise de court par ce projet de Constitution l'accueille favorablement, estimant qu'il améliorait le système précédent13.

C'est ainsi que l'ensemble des acteurs politiques ont invité leurs militants et sympathisants à voter pour le «Oui» au référendum du 14 juin 1970, au sortir duquel la nouvelle Constitution est adoptée à 98,41% des suffrages exprimés. La participation du corps électoral qui comptait 2.390.735 électeurs inscrits s'élevait à 75,92%.

Mais le blocage institutionnel né des rivalités au sein du RDA14 allait finir par emporter la 2ème République après quatre (4) ans de vie15.

L'avènement de la 3ème République a été le résultat de la pression des syndicats sur le Gouvernement du Renouveau National (GRN) qui avait mis fin à la 2ème République16. En effet, le GRN contraint d'écourter son règne a entrepris des consultations avec les différentes composantes de la société afin d'étudier le contexte politique et proposer un avant-projet de texte constitutionnel. A ce titre, une commission spéciale de trente deux (32) membres fut mise en place par décret N°76-133/PRES du 22 avril 1976.

L'avant-projet de Constitution élaboré par cette commission spéciale est ensuite examiné par une Commission Constitutionnelle de neuf (09) membres créée par décret N°77-121/PRES du 14 avril 197717.

Toutefois, il faudra l'ordonnance N°77-38/PRES du 30 septembre 1977, abrogeant l'ordonnance N°74-35/PRES du 30 mai 1974 portant dissolution des partis politiques en Haute Volta18, pour libéraliser les activités politiques avec la précision que les partis politiques devaient se constituer ou se reconstituer légalement avant le 10 novembre 1977 pour pouvoir participer à la campagne référendaire19. C'est ainsi qu'à la date du 10

12 Le Comité Consultatif a été créé par décret N°66-37/PRES du 8 décembre 1966.

13 MUASE (C.K), op. cit, p.126

14 LOADA (A.M.G) & IBRIGA (L.M), op. cit, p.332

15 Dans sa déclaration du 8 février 1974, le Général LAMIZANA en sa qualité de «Chef de l'armée et des Forces de l'ordre» suspend les institutions de la 4ème République et annonce la naissance d'un Mouvement pour le Renouveau.

16 Les dysfonctionnements de la 2ème République, suite à la menace de blocage des institutions du fait de la crise éclatée au sein du parti majoritaire (UDV-RDA), avaient conduit le Président LAMIZANA à mettre fin à l'expérience du multipartisme pour tenter l'instauration d'un régime d'exception à parti unique.

17 YAMBA (D.H), Régimes constitutionnels et Etats d'exception au Burkina Faso, ENAM, 1992, p.39

18 Cf. J.O.H.V N°45 du 10 novembre 1977 (Numéro spécial).

19 Article 1er de l'ordonnance N°77-39/PRES du 21 octobre 1977, fixant un délai pour la déclaration des partis politiques et portant dérogations provisoires à certaines dispositions de la loi N°18AL/59 du 31 août 1959 qui stipule que: «pourront seuls participer à la propagande en vue du référendum constitutionnel, les partis politiques qui auront

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novembre 1977, sept (07) partis politiques étaient reconstitués et reconnus20. Il appartenait à ces formations politiques d'expliquer aux électeurs le projet de Constitution et les institutions qu'elle mettait en place afin que leur participation au scrutin et leur vote soient conséquents.

A l'issue du scrutin qui est intervenu le 27 novembre 1977, le projet de Constitution fut adopté à 98,70% des suffrages exprimés avec une participation des inscrits égale à 71,45%. Pour ce scrutin les régions du Centre-Est, de l'Est et du Centre-Nord ont respectivement enregistré 78,73%; 76,11% et 73,76% de taux de participation tandis que la ville de Ouagadougou, les régions des Hauts-Bassins et du Centre ont respectivement enregistré les plus faibles taux de participation qui sont de 50,73%; 65,11% et 66,65%21. Il ressort donc que les régions du Centre et des Hauts-Bassins qui abritent les plus importants centres urbains où l'activité politique est plus développée enregistrent paradoxalement les taux de participation les moins élevés.

Cet aperçu sur les référendums constitutionnels de 1970 et 1977 fait ressortir une participation massive des inscrits (plus de 70%). Si ces scrutins se sont déroulés dans des conditions similaires, au regard des animateurs de la vie politique, il n'en a pas été de même pour le scrutin référendaire du 02 juin 1991 qui s'est déroulé dans un contexte de renouvellement quasi-total de la classe politique.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore