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La participation électorale au Burkina Faso

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par Jean-Pierre VOGNA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Administrateurs Civils 2010
  

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Section II : Les implications sur l'ancrage de la gouvernance

démocratique

Dans le contexte actuel d'exigence de la bonne gouvernance qui implique une gestion participative des affaires publiques, une participation minoritaire des citoyens à la désignation de leurs mandataires pose deux problèmes majeurs au processus démocratique. L'un renvoie à la problématique de l'alternance politique qui est un élément essentiel en démocratie (§I). L'autre consiste en la non-effectivité du principe de la majorité démocratique (§II).

Paragraphe I : L'hypothèque de l'alternance démocratique

Considérée comme une conséquence de la faible participation, l'hypothèque de l'alternance démocratique pourrait se traduire par l'hégémonie de la classe dirigeante (A) et sa volonté persistante de clôturer le jeu électoral (B).

A- L'hégémonie de la classe dirigeante

Il s'avère utile de préciser que l'hégémonie ici évoquée renvoie à la logique d'accaparement de la vie démocratique nationale, du point de vue de l'expression des suffrages des citoyens. Le refus de l'alternance démocratique aboutit alors à la transformation de la démocratie en une élitocratie dans la mesure où la classe dirigeante, du fait du désintérêt des citoyens, finirait par se croire inamovible.

En effet, les leviers de tout le processus démocratique se trouvent abandonnés à une minorité élitiste au comportement majoritaire comme le remarque le Pr Laurent BADO90. Une analyse de l'appartenance politique des élus à la représentation nationale, permet de constater aisément que la majorité relève toujours du parti au pouvoir qui dispose d'ailleurs d'une majorité confortable. Ainsi, l'application d'un mode de scrutin proportionnel

89 Indépendant n° 864 du 30 /03/2010 ; p. 4

90 BADO L. op. cit, p. 322.

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a donné les mêmes effets qu'un scrutin majoritaire sous la 2ème législature où le CDP s'en est sorti avec 101 des 111 sièges de députés à l'Assemblée Nationale.

Cette confirmation continue et durable de l'hégémonie du parti au pouvoir, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) s'explique selon le Pr LOADA91, par trois facteurs. Il s'agit notamment de l'organisation du parti, de ses ressources humaines et matérielles et de sa capacité d'innovation auxquelles il convient d'ajouter sa forte implantation sur toute l'étendue du territoire et sa grande capacité de redistribution. A ces facteurs, s'ajoutent surtout le mode de découpage électoral qui a consisté à abandonner la région au profit de la province comme ressort principal pour les élections des députés et le mode de répartition des sièges qui n'est pas toujours équitable. En outre, la volonté d'hégémonie du CDP se traduit par les révisions opportunistes des règles du jeu électoral. Ce qui aboutit à l'instauration d'une démocratie factice.

La mainmise du CDP sur le système électoral lui permet davantage de réussir la clôture du jeu électoral.

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