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La participation électorale au Burkina Faso

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par Jean-Pierre VOGNA
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature - Administrateurs Civils 2010
  

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B- Les élections présidentielles sous la 4ème République

A la lecture des résultats des trois consultations présidentielles organisées sous la 4ème république (Voir tableau ci-dessous, p 13), il apparaît un niveau de participation très faible lors de la première.

En effet, ce scrutin a fait l'objet de boycott par l'opposition qui, par la revendication préalable d'une Conférence Nationale Souveraine, espérait établir un équilibre de forces entre elle et le pouvoir dans la compétition électorale, ou bien plus, de se mettre en meilleure posture.

C'est ainsi que considérant, de facto, que l'échec de la revendication amenuisait ses chances, elle s'est retirée de la compétition, laissant le candidat Blaise COMPAORE seul en lice.

Ainsi, pour un corps électoral évalué à 3.466.54832 électeurs inscrits, seuls 870.707 citoyens exerceront leur droit de vote. Soit un taux de 25,12% de participation des inscrits contre 74,88% d'abstention.

Ce niveau de participation a été diversement interprété. Pour l'opposition, c'est le résultat de son appel au boycott et conteste la légitimité du président élu tandis que pour le pouvoir, «la candidature unique a fait croire aux militants que le vote n'était pas nécessaire puisque, de toute façon, l'élection de Blaise COMPAORE ne posait a priori aucun problème»33.

32 Résultats définitifs du référendum, présentés par YE (B.A), op. cit, p.156.

33 YE (B.A), idem.

12

Mais, à la différence de ce scrutin, celui de 1998 ne sera pas boycotté par toute l'opposition. Le président sortant, candidat à sa propre succession aura deux (02) concurrents34 qui entreront en compétition sous l'égide de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les auspices de la nouvelle loi portant code électoral au Burkina Faso35. Le niveau de participation des citoyens aura plus que doublé. Le taux d'inscription passe de 77,02% en 1991 à 84,52% en 1998 comme le montre le tableau récapitulatif, ci-dessous, sur la participation aux scrutins présidentiels.

Toutefois, cette dynamique participative des citoyens à l'expression du suffrage aux élections ne sera pas observée à l'élection présidentielle de 2005, et ce, malgré une participation inédite de l'opposition. Il s'agit de l'élection présidentielle qui a le plus mobilisé la classe politique car treize (13) candidatures, y compris celle du président sortant, ont été enregistrées. Mais le treizième choisira de ne pas participer.

Le corps électoral composé de 3.924.328 électeurs inscrits36 sur un potentiel d'un peu plus de 6 millions37 régresse de 302.030 électeurs par rapport au précédent scrutin présidentiel. Ce recul du taux d'inscription s'explique par l'adoption du principe de la libre inscription par la loi portant code électoral, alors que l'inscription fut précédemment systématique.

En définitive, la participation des citoyens à ce dernier scrutin présidentiel en date est en net recul puisqu'il passe de 47,39% en 1998 à 37,71% en 2005. A ce faible niveau de participation, s'ajoute l'augmentation significative du nombre de bulletins nuls qui atteint le chiffre record de 196 629: ce qui suscite bien des interrogations, dans la mesure où le bulletin unique avait déjà été expérimenté lors du scrutin législatif de 2002.

En outre, cette faible participation permet d'établir un lien de comparaison avec les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 1978 pour déduire que plus le nombre de candidats en lice est élevé, moins participent les électeurs. Autrement dit, les électeurs burkinabè semblent, au regard des statistiques, plus réticents à exprimer leur suffrage dans des situations de candidatures assez diversifiées. C'est pourquoi, il s'avère légitime d'étendre cette analyse aux résultats de la participation aux scrutins législatifs, en vue d'en savoir plus.

34 Il s'agit des candidats Ram OUEDRAOGO de l'UDVB et Frédéric GUIRMA du Front de Refus/RDA.

35 Loi N°21-98/AN du 07 mai 1998 qui consacre l'indépendance, de la structure en charge de l'organisation et de la gestion des élections, à savoir la CENI.

36 Cf. décision N°2005-011/CC/EPF du 25 novembre 2005, portant proclamation des résultats définitifs de l'élection du Président du Faso du 13 novembre 2005.

37 Estimation réalisée sur la base des résultats du RGPH 1996.

13

2.Tableau récapitulatif du niveau de participation aux scrutins présidentiels.

Années

Potentiel électoral

Nbre d'inscrits

TI

Nbre de

votants

Suff. Exp.

Bulletins nuls

TP

TPR38

1978 1er

Tour

 

2.889.312

 

1.029.404

1.000.788

28.616

35,19%

 

2nd Tour

 

2.972.526

 

1.279.008

1.255.841

23.167

43,55%

 

1991

4.500.000

3.466.548

77,02%

870.707

750.473

120.234

25,28%

19,28%

1998

5.000.000

4.210.134

84,52%

2.361.294

2 264 293

97.001

56,09%

47,39%

2005

6.000.000

3.924.328

65,40%

2.262.899

2.066.270

196.629

57,66%

37,71%

Sources :-Avis juridiques de la Cour Suprême de 1970 au 30 mars 1984.

-Décisions de la Cour Suprême et du Conseil Constitutionnel portant proclamation des résultats définitifs d'élections présidentielles.

Légende: TI= taux d'inscription; TPR= taux de participation réelle

Section II : Le niveau de participation électorale dans les scrutins
proportionnels

Il s'agira, dans cette rubrique, d'examiner les résultats de la participation lors des élections législatives (§I) et des élections municipales (§II) en vue d'une analyse comparative avec le niveau de participation au cours des scrutins majoritaires et référendaires.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld