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La lutte contre la criminalité financière au Cameroun

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par Arsène Gérard ESSONO EDOU
Université de Yaoundé II - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Approfondies 2012
  

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A- La fragilisation du climat politique

Le développement de la criminalité financière au Cameroun cause des dommages conséquents au climat politique du pays. En effet, le fait pour les populations de voir se proliférer des cas de corruption, de détournements et autres entraine une certaine perte de confiance en leurs autorités étatiques.

Selon certains auteurs, des « responsables politiques et économiques parlent à leur aise de lutter contre ces phénomènes, mais les mesures envisagées ne visent habituellement qu'à corriger les abus les plus gênants, voire à simplement amuser l'opinion. Cela revient à accepter de pérenniser le système, à le valider en prétendant corriger ses dérives, alors que c'est son principe même qu'il faut condamner »96(*) C'est dire, que les populations prennent de plus en plus les mesures gouvernementales pour des faire valoir. L'impression donnée est celle selon laquelle la solution ne pourrait pas venir des autorités publiques, qui n'en font pas assez. Ce qui amène certains camerounais à se désintéresser de la vie politique, persuadés de ne pas pouvoir y trouver de solutions à leurs problèmes, ni de solutions aux inégalités sociales.

Toujours sur le plan politique, particulièrement sur le plan international, la persistance de certaines infractions porte préjudicie aux intérêts politiques extérieurs du pays. En effet, le Cameroun, pays en voie de développement, entend être classé au rang des pays émergents d'ici l'horizon 2035. Pour ce faire, plusieurs conditions sont requises au Cameroun, parmi lesquelles la lutte contre la corruption. Aussi la prolifération des cas de commission d'infractions financières retarde considérablement l'atteinte des objectifs politiques du pays.

Au delà de la fragilisation du climat politique camerounais, la criminalité financière entraine de plus en plus une certaine perte de confiance des camerounais en leur ordre juridique interne.

B- La crise de confiance en l'ordre juridique

Selon un rapport d'enquête publié en 1999 par le groupe GERDDES - Cameroun, la majorité des personnes estiment que le développement de la corruption au Cameroun est lié à l'impunité, car le gouvernement n'aurait pas combattu vigoureusement le problème.97(*) De plus, Jean De MAILLARD, dans un article, estime que « le marché de la loi rend les criminels prospères ». C'est dire que, l'exploitation de toutes les failles que procure la loi entraine la prolifération des criminels. Cet auteur pense que le crime a été le premier marché mondial à s'être organisé. Devant cette situation, les Etats auraient ouvert leurs barrières économiques afin de profiter des retombées économiques de ce marché, et favorisant la prolifération de cette criminalité organisée qui exploitait les failles de la loi, dès lors qu'elle rapportait des capitaux. Cet état de choses a été encouragé par les « paradis financiers », Etats qui donnent l'impression de vouloir conserver leur souveraineté mais favorisent au contraire la violation des lois d'autres pays, et organisent ainsi une dérégulation totale. « Ils édictent, en effet, des législations dont la seule finalité est de permettre d'échapper, quel qu'en soit le mobile, aux normes légales des autres pays. »98(*)Cependant, à l'échelle nationale, les populations sont au contraire persuadées que, loin de subir ce type de criminalité, les dispositions législatives et judiciaires permettent plutôt à la criminalité financière de se développer, au détriment de ceux qui ne la pratiquent pas.

Cette situation, loin de permettre la réduction de la criminalité financière, favorise plutôt son expansion. En effet, les citoyens, perdant de plus en plus confiance en leurs juridictions, sont tentés de se tourner vers des solutions de facilité. Ayant constaté que le « système » permettait en quelque sorte que la criminalité financière perdure, la pratique d'un tel type de criminalité constitue dans bien des cas la norme, et le fait de s'y opposer constitue l'exception.

Enfin, la crise de confiance en l'ordre juridique étatique s'illustre aussi par la croyance en une inégalité créée par le système judiciaire, en faveur des criminels et au détriment de certaines personnes. Cet ainsi que, dans un communiqué paru dans le journal Le Grand Soirendate du 05 Octobre 2003, le groupe ATTAC dénonce l' « accélération d'une justice à deux vitesses de plus en plus répressive à l'égard de certaines catégories, toujours aussi tolérante et laxiste à l'égard d'une délinquance (...) dont les méfaits (...) s'étendent à l'ensemble de la planète, en accroissant le nombre de victimes indirectes. Au niveau national, rien n'est fait, au contraire, pour mieux circonscrire les risques de corruption, (...) fraude fiscale, pour détecter les opérations de blanchiment. » Ce sentiment de manque de confiance à la Loi se fait de plus en plus ressentir actuellement au Cameroun. Car en effet, la réponse des autorités judiciaires au phénomène grandissant de la criminalité financière semble ne pas satisfaire une bonne tranche de l'opinion publique.

En conclusion, la criminalité financière se présente au Cameroun sous plusieurs faces. Elle est constituée d'infractions ayant trait à la manipulation des fonds, que ce soit ceux de l'Etat ou les fonds privés. De plus, elle peut faciliter ou compléter la commission d'autres infractions. La criminalité financière a aussi de graves conséquences au Cameroun, que ce soit sur le plan politique, économique, politique ou juridique. Aussi est-il important de savoir comment est organisée la répression de cette criminalité financière au Cameroun.

* 96 Cf. Guide CHAMBOST des paradis fiscaux, 8e édition, FAVRE, p.119

* 97 GERDDES - Cameroun, Friedrich Ebert Stiftung : De la corruption au Cameroun, sous la direction de Pierre TITI NWELL, Ed. SAAGRAPH, Yaoundé, 1999, 269 pages

* 98 J. De MAILLARD, « criminalité financière », www.wikipedia.fr

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