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La lutte contre la criminalité financière au Cameroun

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par Arsène Gérard ESSONO EDOU
Université de Yaoundé II - Diplôme dà¢â‚¬â„¢Etudes Approfondies 2012
  

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A- La ténacité du comportement délictuel

Malgré la lutte engagée par les autorités camerounaises afin d'éradiquer la criminalité financière, force est de constater que plusieurs infractions persistent et donnent même l'impression de ne pas subir les effets du système pénal camerounais. En effet, alors que des actions sont menées contre la corruption, le blanchiment des capitaux, etc., le constat est que, le plus souvent, ce sont les infractions les plus combattues qui persistent et se développent.

Une première raison qui puisse être avancée pour justifier cet état de choses, est le fait que certaines infractions semblent s'être ancrées dans les mentalités des camerounais. Elles deviennent plus une habitude qu'un acte d'occasion, ce qui les rend presque « légales », en ce sens que, vu que tout le monde semble vouloir adopter cette pratique, elle tendrait à être considérée comme normale. Cet état de choses semble donner raison, en ce qui concerne un tel type d'infractions, à la maxime de SENEQUE : « Quaefuerantvitia, mores sunt »101(*). Ce constat s'opère de plus en plus en ce qui concerne l'infraction de corruption.

La corruption, telle qu'elle a été définie102(*), est de plus en plus considérée par la majorité des camerounais comme un éventuel mal nécessaire. Alors que tous la décrient et subissent ses effets, il est étonnant de constater que, même dans la pratique courante, des actes de corruption sont commis. L'habitude semble être établie que, pour tel ou tel service à rendre, l'on soit amené à verser une cote part. Aussi, une fois que l'on se retrouve à la place d'un fonctionnaire, il semblenormal pour beaucoup ayant dû monnayer afin de jouir de cette position, de percevoir aussi leur pourcentage sur toute opération soumise à leur approbation. Le même constat s'opère pour des infractions telles que le trafic d'influence. A ce niveau, il est nécessaire d'allier à l'instauration d'un système répressif, une rééducation de la population dès la base.

Une autre raison à la résistance des infractions financières serait la légèreté de la répression de certaines infractions. En effet, l'étude du système pénal camerounais en matière de lutte contre la criminalité financière révèle que celle-ci est plus orientée vers la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux, auxquels on pourrait ajouter le détournement des deniers publics. Ces infractions bénéficient d'organes spécialisés (CONAC, ANIF, Chambre des Comptes de la Cour Suprême), ce qui conduit à minimiser les autres infractions, qui nécessitent aussi une attention particulière. Il est vrai que les infractions sus citées portent directement atteinte aux intérêts de l'Etat, mais il n'en demeure pas moins que certains actes délictueux tels que les infractions d'affaires ou la concussion, devraient aussi bénéficier d'une attention particulière. En effet, ils faussent tout autant le jeu du libre marché et encouragent la faillite des sociétés et donc de l'économie nationale, la frustration des populations, ...

* 101 Trad. : Les vices d'autrefois sont les moeurs d'aujourd'hui, célèbre maxime de Sénèque, (v. 55 av. J.C.- v

39 apr. J.C.), écrivain latin, auteur de Controverses

* 102 Cf. p.12

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