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Contrôle de gestion bancaire dans un établissement de crédit: cas de commercial Bank-centrafrique (CBCA)

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par Ulrich Vianney Elisée KAGUENDO
Université de Dschang - Master 2 Professionnel en Banque-Assurance-Bourse 2013
  

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SECTION II : REVUE DE LA LITTERATURE

Il est important de parcourir la littérature afin de savoir ce que les praticiens et les théoriciens23 disent en ce qui concerne le contrôle de gestion bancaire afin de voir les méthodes les plus usuels pour le cas de la CBCA. Tout d'abord il faut dire qu'il n'y a pas une seule façon de concevoir le risque en milieu bancaire ; mais plusieurs. En effet le risque peut être conçu selon les différentes approches suivantes :

23 Michel Rouach et Gerard Naulleau «contrôle de gestion bancaire et direction financière» 6è ed, p39, 2012.

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 38

? Selon la capacité de la banque à faire face à ses engagements lorsque ceux-ci sont échus (risque de solvabilité) ; ou toujours dans la même rubrique selon la capacité de la banque de rembourser tous les retraits dus à sa clientèle ;

? Selon que les clients volontairement ou non ne soient pas en mesure de rembourser les engagements de la banque à leur endroit (risque de contrepartie) ;

? Selon le caractère structurel ou conjoncturel de l'économie ;

? Selon l'environnement microéconomique ou macroéconomique.

En fait, deux groupes se sont intéressés aux risques et aux outils de performance dans le domaine bancaire : les théoriciens et les praticiens qui s'intéressent aux risques liés à l'activité bancaire et les professionnels (actionnaires, dirigeants et personnels) qui ont adopté une approche différente focalisé sur les outils de la performance de stratégie pour le développement de l'établissement. Chacun de ces deux groupes ont leurs résultats bien que différents mais complémentaires. Examinons de plus près ces deux approches.

II.1. Controverse des théoriciens et les praticiens

Pour les théoriciens, ils sont basés beaucoup plus sur le bilan de la banque. Le bilan comportant l'actif et le passif, leur analyse distingue d'une part les risques de l'actif et ceux du passif.

A l'actif d'une banque, en général, nous trouvons les engagements de la banque envers le public. Ce dernier faut-il le rappeler est constitué de l'état, de la banque centrale, des entreprises (y compris les autres banques), et des particuliers. Les banques dans leur rôle d'intermédiaire financier mettent à la disposition de leur clientèles en déficit de liquidité de la monnaie .Celle ci les utilisent de manière rationnelles afin de générer un surplus qui servira à rembourser la banque. Une telle pratique c'est évident ne peux pas toujours se passer comme on l'espère. La défaillance pouvant provenir tant de la part des banques que du public. Ainsi, lorsque la banque prête des fonds à sa clientèle et que celle-ci est incapable de rembourser ces fonds, il y'a là un problème de risque de contrepartie. Ce risque peut entraîner l'incapacité de la banque à donner des crédits aux autres clients qui en manifesteront le besoin. D'un autre coté la contrepartie peut ne pas être défaillante, mais en raison d'une perte de valeur de l'actif, la banque peut se trouver en situation d'insolvabilité. On rencontre ce genre de situation dans les prêts en devises dont la valeur peut s'apprécier ou se déprécier. En règle générale les deux situations décrites ici pourraient entraîner au cas où la banque n'aurait pas constitué de provision au préalable ; une diminution des fonds propres de la banque. Etant entendu que ce sont les fonds propres qui servent à absorber les pertes de la banque.

Au passif d'une banque en général on trouve le capital et les fonds que le public met à la disposition de la banque. Ici le risque peux provenir de l'incapacité de la banque à faire face aux demandes de retrait des dépôts de sa clientèle .On parle à ce niveau de risque de liquidité ou parfois de risque de transformation lorsque la banque emprunte a court terme pour prêter à long terme et se trouve ensuite incapable de faire face aux demande de retraits de sa clientèle.

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 39

Egalement comme nous l'avons vu à l'actif ; il peut exister des risques de dépréciation ou d'appréciation de la valeur des dépôts Ainsi si une banque reçoit un dépôt en devise ; elle peut se retrouver obligé de rembourser bien plus que ce qui avais été déposé chez elle en raison d'une appréciation de la valeur de ces devises.

Par ailleurs le bilan étant communiquant ; les risques engendrés à l'actif peuvent avoir une incidence au passif. Cette situation fut notamment observées lors de la crise asiatique de 1996 ou les banques asiatiques ont empruntée en Dollars US et prêté en monnaie nationale sans se couvrir contre une éventuelle évolution défavorable du taux de change. Finalement il y'a eu une dévaluation de 20 a 50% .Celle ci a fait en sorte que les prêts remboursés par les clients étaient largement insuffisants pour rembourser l'emprunt en dollars de la banque. Les deux schémas ci après témoignent de cette situation :

Tableau 6: Bilan avant la dévaluation Bilan simplifie de la banque KUVE

ACTIF

PASSIF

Créances en monnaie locale 100

Dépôts en Dollars US 100

100

100

Source : construit par l'auteur/ CGBDF

Tableau 7 : Bilan après la dévaluation de 50% de la monnaie locale par rapports au Dollars US

Bilan simplifie de la banque KUVE

ACTIF

PASSIF

Créances en monnaie locale 100

Dépôts en Dollars US 200

100

200

Source : construit par l'auteur/ CGBDF.

Comme on le constate le fait que les créances émises par la banque aient eu une bonne fin ne suffit hélas pas pour lui permettre de faire face à la demande de Dollars US.

Il faut aussi mentionner le hors bilan qui contient a l'actif, les engagements futur de la banque et au passif les dépôts que la banque est susceptible de recevoir. Ici aussi des risques existent car à l'actif il peut arriver que la banque se porte caution pour un client qui à la fin devient incapable de fournir la prestation pour laquelle la caution a été réalisée. La banque soucieuse de sa réputation sera amenée à payer à la place du client. La encore on rencontre le risque de contrepartie et même de liquidité. La banque doit donc autant faire attention au bilan qu'au hors bilan dans son analyse du risque. Nous pouvons illustrer aussi le cas de la dévaluation en zone- CEMAC de 1994 qui avait conduit plusieurs banques de la sous-région en faillite bancaire y compris la CBCA. Elle se caractérisait par une très forte tension de trésorerie, une accumulation des soldes déficitaires de gestion, ainsi que d'importance

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 40

créances irrécouvrables24. Mais la CBCA avait bénéficiée de la privatisation de la part des investisseurs de la sous - région en 1999, d'où fermeture de l'UBAC et création de la CBCA.

Considérons maintenant le point de vue des praticiens qui vient en complément de celle des théoriciens s'appuie sur un travail effectué par la commission bancaire française et publié en 1992 dans « le livre blanc sur la sécurité des systèmes d'information ». Pour le Secrétariat General de la commission bancaire en France, les banques sont exposées à trois types de risques à savoir :

V' Les risques politiques

V' Les risques bancaires

V' Les risques techniques

Cependant, nous considérons que seul le premier et le troisième des risques sus cités valent la peine d'être considérés dans le cadre de notre analyse. La raison principale étant que les risques bancaires et les risques techniques sont similaires selon nous. Nous allons brièvement parler de chacun de ces risques de manière plus détaillés.

En général les risques politiques touchent à la manière dont la banque est dirigée en tant qu'entreprise humaine. Ainsi le management d'une banque peut être confronté aux difficultés suivantes :

- Le risque de management qui touche aux conflits possibles entre dirigeants de la banque, à une organisation défaillante, un contrôle interne insuffisants qui ne permet pas un suivi adéquat des activités de la banque. Il faut dire que si de tel disfonctionnement ne sont pas résolus a temps, ils peuvent entraîner la disparition de la banque nonobstant une conjoncture favorable ;

- Le risque de stratégie est aussi une conséquence du risque précèdent. Il touche à une mauvaise orientation stratégique des activités de la banque par les dirigeants. La stratégie peut être pauvrement organisé avec une incohérence entre les moyens et les objectifs fixés .Une mauvaise politique de communication susceptible de donner une mauvaise perception de la banque par le public ;

- Le risque éthique qui touche au respect par la banque des codes déontologique de la profession. Par exemples les banquiers sont tenus de respecter le principe du secret bancaire ou de notifier des mouvements de fonds suspect à la commission bancaire dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent. Les banques qui ne respectent pas ces principes s'attaquent aux risques déontologiques ;

- Le risque environnemental qui lui provient d'une mauvaise perception de l'environnement sociopolitique dans lequel la banque opère. Ainsi, une banque qui ne perçoit pas clairement les grandes orientations politiques ou socioculturelles de son environnement risque fort de faire des prévisions erronées.

Les risques techniques et bancaires concernent la conduite des activités journalière de la CBCA. Une banque comme nous sommes entrain de le dire est confronté a beaucoup de risque dans ses opérations. Nous énumérerons quelques uns de ces risques :

24 Luc NEMBOT NDEFFO et Paul NINGAYE « réformes financières et rentabilité du système bancaire des Etats de la CEMAC », Monde en développement Vol. 39-2011/3-n°155.

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 41

- Risques de signature ou contrepartie qui concerne ici les risques de clientèle ; les risques interbancaires et les risques pays ;

- Risques sur les biens et les personnes qui concerne le risque accidentel ou délictuel. En effet une personne peut recevoir un prêt dont le remboursement sera basé sur son revenu actuel ; si la conjoncture évolue de manière défavorable, il peut arriver que la source de revenu tarisse. Le prêt sera difficilement remboursable ;

- Risques opérationnels qui touchent entre autre au traitement des opérations et au risque informatique (la programmation doit pouvoir suivre de manière précise le déroulement des opérations sinon les informations seront erronées). Ce dernier risque est très délicat dans la mesure ou aujourd'hui dans les banques, la quasi-totalité des opérations se font via l'utilisation de logiciel informatique très sophistiqué. Il est donc particulièrement important que ce risque soit maîtrisé dans la banque ;

- Risques financiers qui fait ici allusion au `trading book' bancaire. Il concerne les risques lié aux marchés de capitaux. Ceux ci sont composés entre autre des risques de taux d'intérêt, des risques de change, des risques des titres à revenu variable.

Finalement toutes les approches des risques en milieu bancaire que nous avons sus

évoquées peuvent se résumée en deux classification à savoir : les risques microéconomique et les risques macroéconomique.

Les risques micro-économiques de la banque : Ceux ci font allusion aux situations dans lesquelles la banque est faiseuse de risques. Ce qui revient à dire que la banque ne subit pas ce risque mais au contraire elle l'anticipe et le prend. Elle doit donc par conséquent en être la seule responsable en cas de litiges. Les risques microéconomiques sont classables en deux catégories à savoir : les risques de marchés et les risques d'organisation de la banque. Nous allons brièvement parler de chacun d'eux.

Les risques de marchés : Les banques sont des entreprises dont la rentabilité est tirée de la marge d'intermédiation. Cette marge d'intermédiation est obtenue en faisant la différence entre les intérêts et commissions perçues sur les différents segments de clientèle de la banque et les intérêts et commissions versée au différent ayant droit de la banque. Cela implique que la banque a besoin de s'investir sur plusieurs marchés à la fois pour survivre. Nous pensons notamment au marchés suivants : de dépôts, de crédits, de capitaux, de changes, des engagements par signatures, monétaires, interbancaire.

Chacun de ces marchés comporte des avantages certains pour la banque. Mais toute médaille ayant un revers, il s'avère que ces marchés comportent des risques qui doivent être correctement identifié par la banque. Ces risques pour ne pas les citer concerne entre autres les risques de contreparties ; les risques de changes ; les risques de transformation (emprunter à court terme pour prêter à long terme) ; risques de liquidité ; risques de solvabilité et même risque de profitabilité....

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 42

Les risques d'organisation de la banque : La banque est une entreprise qui est gérée par des Hommes. Et en tant que tel, la qualité des compétences ainsi que des relations entre les divers acteurs de sa gestion sont des facteurs clés de son succès.

Ceux qui orientent la direction que la banque prendra dans le futur (sa stratégie) doivent être aptes à le faire. Ce doit être des personnes qui possèdent une grande expérience du monde des affaires ; et qui perçoivent assez bien les tendances de leur environnement. Ils doivent pouvoir faire une analyse objective des forces et faiblesses de la banque ; ainsi que des opportunités et dangers susceptibles de se pointer à l'horizon (SWOT analysis). IL ne nous semble pas utile de vous rappeler les conséquences néfastes qu'une mauvaise stratégie peut avoir sur la banque.

Par ailleurs ceux qui s'occupent des activités de la banque doivent avoir les compétences nécessaires afin d'éviter les surprises désagréable qu'on devine aisément (qui ne s'est jamais trouver entrain de faire quelque chose sur lequel on n'a aucune maîtrise, imaginez les gaffes commise). Bon pour être sérieux on peut citer certains des risques auxquels nous faisons allusion :

Les risques liés au système d'information ;

Les risques liés au défaut ou à l'absence de contrôle de gestion ;

Les risques liés au non-respect des règles déontologiques ;

Les risques liés au manque de professionnalisme des agents et des dirigeants.

Cependant il existe des situations pour lesquelles la banque ne choisis pas son risque mais plutôt le subit.

Les risques Macro-économique : Ce sont des risques pour lesquels la banque est risk taker c'est-à-dire qu'elle n'est pas personnellement responsable de l'occurrence de celui ci mais elle en subit les conséquences. Ces risques sont de deux ordres : interne et externe

Les risques internes : Par interne ici nous entendons propres au pays dans lequel la banque se trouve. On peut considérer ces risques selon qu'il soit conjoncturel ou structurel.

. Sur le plan conjoncturel ce risque se présente comme suit : lorsqu'il y a croissance

économique dans un pays, les banques du pays en bénéficient d'une manière ou d'une autre. Inversement lorsque la conjoncture est défavorable dans une économie, les banques en font aussi les frais. Cette situation a été observée a titre d'exemple pendant la grande crise économique qui a frappé la Centrafrique vers les années 80- 90, plusieurs banques ont fermé les portes en raison de cette situation. De plus, le Coup d'Etat de 2013 avait fragilisé le bilan de la CBCA et ralentir son projet d'ouverture des agences dans les régions du pays.

Sur le plan structurel nous faisons allusion à l'organisation générale des structures de la société dans laquelle la banque opère et à la manière dont elles fonctionnent entrent-elles. Pour être plus précis nous parlons des organes suivants :

Mémoire rédigé par KAGUENDO Ulrich Vianney Elisée, Master II professionnel B-A-B. Page 43

Le système judiciaire : (les lois sont elles respectées dans le pays ? existent ils des hommes au dessus des lois ? les textes de lois réglementant les affaires sont ils appliqués ?) ;

La stabilité politique du pays (comment se fait la passation de pouvoir dans le pays ? y'a-t-il liberté d'expression, la transparence, la corruption, la bonne gouvernance sont elles des vertus partagés dans la société ?) ;

Le système réglementaire (existe il une réglementation bancaire dans le pays ? comment est elle organisée ? les 25 principes émient par le comité de BALE pour un contrôle bancaire efficace sont ils respectés par les autorités en charge de la réglementation bancaire ?) ;

La gestion micro et macro économique de l'économie du pays est elle viable ?

Le cloisonnement entre les milieux politique et d'affaire est il assuré ?

Il est évident que la réponse qu'on donne à ces différentes questions fera en sorte qu'on ait des banques différentes les une des autres et affectera d'une manière ou d'une autre la manière dont celles-ci sont gérées.

Les risques externes ne sont pas présents à l'intérieur du pays. Cependant ils peuvent avoir un impact qu'il faut prendre en considération. Ils concernent les interrelations qui existent entre les différents systèmes bancaires. C'est par exemple la variation brutale de parité monétaire entre deux pays qui modifie la valeur en monnaie nationale des positions.

En règle générale ce qu'il faut retenir c'est que si des dysfonctionnement apparaissent dans le fonctionnement des banques des autres pays, aucune banque ne doit se sentir en sécurité. Ceci car les banques qui fonctionnent presque toutes à travers les systèmes de correspondance sont liés plus ou moins les unes aux autres. Il existe donc un risque systémique du style du `jeudi noir de Wall Street de 1929 susceptible d'affecter les banques.

Bien évidemment les risques dont nous venons de parler n'affectent pas les banques de la même manière. Cependant les risques qui au fil des ans ont conduit la plupart des banques à la faillite sont :

V' La concentration excessive des risques ;

V' La mauvaise gestion ;

V' L'absence de contrôle interne.

Cependant loin de rester passives et de subir les risques comme ils viennent ; les banques, ainsi que les autorités réglementaire des différent pays ont développé des méthodes diverses de contrôle des risques et des moyens pour les combattre.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera