Apport de la radio communautaire FM Nonsina de Bembereke dans la sensibilisation environnementale

CHAPITRE PREMIER :

CONCEPTION ET MISE EN APPLICATION

DU CADRE THEORIQUE ET

METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Réalisé et soutenu par A. Vincent AGUE SALOMON

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SECTION 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

PARAGRAPHE 1 : OBJECTIFS, HYPOTHESES, REVUE DE LA LITTERATURE ET TABLEAU DE BORD

A- Objectifs et hypothèses de l'étude

1- Les objectifs

Les objectifs sont de deux niveaux : un objectif général lié au problème général de l'étude et des objectifs spécifiques correspondant aux problèmes spécifiques. Ainsi les objectifs sont fixés comme suit :

- Objectif général : Améliorer l'apport de la radio communautaire FM NONSINA de Bembéréké dans la sensibilisation environnementale ;

- Objectif spécifique 1 : Proposer une méthode de réalisation d'émissions radiophoniques sur les changements climatiques ;

- Objectif spécifique 2 : Réaliser des émissions sur la désertification ;

- Objectif spécifique 3 : Suggérer aux responsables de la radio et de la SCEPN un mécanisme de vulgarisation des savoirs traditionnels environnementaux.

2- Les hypothèses

Dans une étude scientifique, l'hypothèse est une proposition de réponse anticipée et provisoire au problème étudié. Elle sera ultérieurement vérifiée pour être confirmée ou infirmée. A chaque problème spécifique correspond une hypothèse.

Hypothèse 1 : L'inexistence d'émissions sur les changements climatiques s'explique par la complexité du phénomène.

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Hypothèse 2 : Le manque d'informations précises sur la désertification justifie l'inexistence d'émissions réalisées sur la question.

Hypothèse 3 : L'absence de productions radiophoniques sur les approches traditionnelles de protection de l'environnement est due à la non prise en compte des savoirs traditionnels dans la définition des sujets de sensibilisation environnementale.

B- Revue de la littérature et tableau de bord

1- Revue de la littérature

Le développement durable est depuis quelques décennies le modèle de progrès prôné par les experts en développement. Ce concept décrit :

le besoin d'établir un équilibre entre deux objectifs qui sont parfois conflictuels. D'un côté, il y a un désir

justifié, en particulier des pays en voie de développement,

d'exploiter leurs ressources naturelles pour créer la richesse et améliorer le niveau de vie de leurs populations. Au même moment, il y a un besoin d'assurer le difficile équilibre écologique devant régir le maintien de l'environnement global aujourd'hui et pour les générations futures. (YAO, A. 1995 : p76)

Résumé en peu de mots, le développement durable est « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »⁴. L'homme du 21^ème siècle doit donc exploiter les ressources disponibles tout en pensant assurer la survie de la postérité. Il s'avère alors impérieux d'attirer l'attention des populations des villes et des campagnes sur les conséquences fâcheuses d'une utilisation incontrôlée et irrationnelle des ressources naturelles. C'est pourquoi il est nécessaire de considérer dorénavant l'impact environnemental de tout projet de développement.

⁴ Définition proposé en 1987 par la Commission mondiale pour l'environnement et le développement dans le rapport Brundtland

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Les institutions internationales et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) travaillent pour éveiller la conscience des populations sur les dangers qui menacent notre environnement. Mais leurs actions ont besoin d'être intensifiées. C'est alors que les médias doivent venir en renfort pour mieux porter auprès du public l'information environnementale. Le rôle des médias dans la sensibilisation du public sur les questions environnementales a été reconnu depuis longtemps. La même manière dont les médias influencent l'opinion publique sur le plan politique doit pouvoir les amener à former chez les populations et les décideurs une conscience environnementale.

Selon Peter DESBARATS (1993 p. 07),⁵ la manière dont le public réagira aux problèmes environnementaux dépendra pour une large part de l'information qui lui sera communiquée. À cet égard, les médias d'information jouent un rôle important, puisqu'ils influencent nos réactions aux problèmes environnementaux sur le plan personnel (individuel) et sur le plan politique (niveau des centres de décisions).

Pour Michael KEATING (1993 p. 13)⁶, les médias font face à de lourdes responsabilités du fait qu'ils constituent, pour la majorité des gens, la principale source d'information en matière d'environnement. Les reportages sur l'environnement ont des incidences sur les politiques gouvernementales, les investissements des entreprises, les programmes éducatifs et les choix de biens de consommation de millions de personnes.

Mieux, selon Mike SHANAHAN (2010 p.01)⁷, la lutte contre les changements climatiques pourrait être gagnée ou perdue dans les pages des journaux, à la télévision, à la radio, et sur Internet. Le public a besoin de bonnes informations pour pouvoir prendre des décisions efficaces à son niveau ou à

⁵ Dans la préface de Reportages sur l'environnement : Guide à l'intention des journalistes en environnement de MICHAEL KEATING. Page 07

⁶ Dans Reportages sur l'environnement : Guide à l'intention des journalistes en environnement. Page 13

⁷ Climate change media partnership: Note de synthèse ( www.climatemediapartnership.org) Page 01. Consulté le 13 octobre 2012

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l'échelle mondiale, et la grande majorité des personnes s'informe sur les changements climatiques par les médias. Les journalistes peuvent prévenir le public des événements climatiques extrêmes, lui fournir des explications sur des politiques complexes. Ils peuvent également lui proposer des stratégies d'adaptation qui fonctionnent sur le terrain, jouer ainsi le rôle d'organes de surveillance pour protéger l'intérêt public et promouvoir les actions nécessaires des consommateurs, des entreprises et des gouvernements, afin de bâtir des économies vertes.

L'UNESCO, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et les Unions régionales de radiotélévision, a organisé les 4 et 5 septembre 2009 à son siège à Paris, une conférence internationale sur le thème : « Radiotélévision et changement climatique : une mission de service public ». A cette occasion, les participants ont affirmé le rôle essentiel que les médias audiovisuels doivent jouer dans la sensibilisation du public et des dirigeants aux changements climatiques. C'est Steve BUCKLEY, président de l'Association Mondiale des Radiodiffuseurs communautaires (AMARC) qui a pris l'engagement au nom des médias communautaires en ces termes :

Sur le sujet du changement climatique, les médias communautaires sont en première ligne. Ils ont des rôles multiples à jouer : proposer une plateforme de discussion et de débats, faciliter l'acquisition d'informations et de connaissance, l'appréhension des contextes inter-locaux et de différentes cultures, mais ils sont aussi une force de proposition et d'influence. Les médias communautaires permettent aux communautés locales de responsabiliser les décideurs et d'appeler à l'action lorsque c'est nécessaire.⁸

La responsabilité des médias dans la lutte pour la préservation de l'environnement n'est plus à démontrer au regard de la richesse des études des auteurs précités. Au Bénin, le rôle que les médias ont à jouer dans le processus de développement durable a aussi étudié. Issakou YAGUI ASSOUMA (2012)⁹ soutient que les

⁸ Source : www.unesco.org/fr/climatechange consulté le 20 janvier 2013

⁹ YAGUI ASSOUMA, I. Savoir écologique endogène : Quels défis pour les radios communautaires dans le nord et le centre du Bénin ?

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journalistes de radio, notamment ceux des radios communautaires ont une large partition à jouer dans la promotion et la préservation des savoirs traditionnels respectueux de l'environnement détenus par les paysans.

Le média radio est le plus accessible de tous les médias dans le contexte africain en général et béninois en particulier. En milieu rural, la radio se révèle un outil efficace de communication participative. La radio communautaire fournit souvent aux communautés, une information sur les difficultés qu'elles rencontrent au quotidien et que les stations nationales ne couvrent pas. Elle éduque, sensibilise et informe la population sur les questions qui la touchent directement : santé, éducation, eau potable, agriculture, environnement...

Pour définir ce qu'est une radio communautaire, il est plus aisé de dire ce qu'elle n'est pas : il ne s'agit ni d'une radio publique, ni d'une radio privée. Trois aspects fondamentaux caractérisent une radio communautaire: elle est non lucrative ; elle est contrôlée par la communauté qui en est propriétaire ; enfin elle est participative, soit directement, soit à travers des radios-clubs (YAGUI, A. 2012 : p37).

La radio communautaire FM NONSINA de Bembéréké, en raison de sa proximité avec les populations de sa zone de couverture, prend part au développement local. C'est pourquoi nous avons choisi d'étudier son apport dans la sensibilisation environnementale.