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Analyse de dépenses de santé des Entreprises en République Démocratique du Congo.:Cas de l'Office National des Transports


par Eric MAFUTA
Ecole de Santé Publique , Université de Kinshasa - Spécialiste en Santé Publique Option Economie de la Santé 2007
  

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CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'étude réalisée au niveau du service médical de l'ONATRA est une analyse des dépenses de santé des entreprises en République Démocratique du Congo. Elle a utilisé la méthodologie de Comptes Nationaux de la Santé pour collecter, organiser, présenter, décrire et analyser les dépenses de santé de ce géant du portefeuille de l'Etat congolais.

Cette étude de cas a permis d'aboutir aux constats ci-après.

A l'instar de beaucoup d'entreprises en République Démocratique du Congo, l'Office National des Transports prend en charge les soins de santé de son personnel et de personnes à leur charge. Il réalise cette prise en charge en grande partie grâce à un service médical propre. Ce dernier se structure en un réseau de formations médicales regroupées en fonction des pools d'exploitation de cette entreprise en secteurs médicaux avec une coordination centrale.

Chaque secteur médical fonctionne de façon indépendante.

Le service médical de l'Office possède des infrastructures suffisantes quoique souvent vétustes et inégalement reparties. L'Office emploie pour animer son service médical un personnel de santé qui répond en général aux normes sanitaires nationales pour les médecins et les infirmiers mais qui présente des insuffisances pour les autres catégories professionnelles.

Les indicateurs d'activités sanitaires montre une sur-utilisation de services de santé curative, situation qui est habituellement rencontrée lorsque le paiement de soins de santé est assuré par un tiers-payant. Elle peut aussi traduire une capacité insuffisante des structures de soins. Cependant les prestations de la médecine préventive telles que la médecine du travail et l'hygiène et assainissement du milieu ne sont pas bien assurées. Cela confirment le constat selon lequel le financement privée assure plus les soins curatifs que les soins préventifs, promotionnels ou réadaptatifs.

Sur le plan du financement de soins proprement dit, l'Office supporte les activités de sa Direction médicale par un budget de fonctionnement souvent insuffisamment exécuté comme dans le secteur public d'ailleurs. Cependant, les indicateurs du financement de soins ont montré que la dépense de santé moyenne par bénéficiaire est similaire à celle que les entreprises allouaient durant les années 1980. Cette dépense moyenne est supérieure à celle allouée par les ménages en République Démocratique du Congo et suffisante pour permettre le financement du coût de services de santé de base dans les pays à faible revenu. Mais, elle est insuffisante par rapport au minimum requis pour couvrir les interventions essentielles dans le domaine de la santé. Au total, les dépenses de santé de l'ONATRA ont représenté 10 % de la masse salariale et 3 % de son chiffre d'affaires en 2005.

L'analyse de comptes de la santé a montré que l'ONATRA a financé les dépenses de santé de son personnel et ayants droit à partir des fonds propres. Il  est la seule source de financement et le seul agent financier. Les bénéficiaires ne participent pas au sens large du terme au financement de soins de santé.

En fonction de prestataires, l'administration de services de santé est le prestataire qui a bénéficié de plus du financement, suivie des maisons médicalisées et autres établissements avec hébergement, catégorie dans laquelle se repartissent la majorité des structures de santé de l'ONATRA. De l'autre coté, les prestataires pouvant avoir un impact important dans l'amélioration de la santé comme les prestataires de la médecine du travail et les institutions de formation et d'enseignement n'ont bénéficié que d'un financement minime. Fait déplorable aussi à souligner est qu'environ 6 % de dépenses de santé ont été allouées pour les soins à l'étranger. Ces constats posent avec acuité le problème de l'affectation des ressources de santé mais aussi le problème de l'investissement dans le secteur de la santé en République Démocratique du Congo.

La faible participation et collaboration des services de santé des entreprises dans le financement du système national de la santé ont aussi été ressorties au travers de cette étude.

En rapport avec les prestations financées, les activités administratives ont consommé la plus grande partie de dépenses suivies de prestations de soins curatifs alors que les prestations de services de prévention et de santé publique n'ont presque pas eu de financement.

Concernant les coûts de production de soins de santé, aspect de comptes nationaux de la santé qui examinent les ressources utilisées pour produire les biens et services de santé, les dépenses courantes, comme la rémunération de salariés et de propriétaires, les fournitures et services de santé, ont constitué le poste le plus important au dépens de dépenses en capital. Cela peut expliquer la vétusté et l'obsolescence des infrastructures et équipements du service médical ainsi que la tendance de certains employés et bénéficiaires de se prendre en charge en dehors de structures de l'ONATRA et de se faire rembourser.

Cependant l'étude de comptes de la santé de l'ONATRA n'a pas permis de saisir la ventilation des dépenses de santé en rapport avec les bénéficiaires, ni en rapport avec les pathologies. La matrice de flux financiers de prestataires de soins aux fonctions n'a pas été réalisée car elle nécessite une enquête au niveau de prestataires.

Pour conclure, il apparaît que les Comptes Nationaux de la Santé peuvent être utilisés comme une approche pour collecter, organiser, présenter et analyser les dépenses de santé des entreprises et que celles-ci représentent une source de financement un agent financier non négligeable dans les pays africains où le secteur des entreprises emploie beaucoup de personnes comme en République Démocratique du Congo et surtout en absence de tout système de couverture universelle de soins de santé.

Prises sous forme d'un agrégat, les dépenses de santé des entreprises peuvent contrebalancer la faible performance du secteur public et alléger le poids de soins de santé pour les ménages.

Compte tenu des informations recueillies, nous pouvons émettre les recommandations suivantes :

1. A la Direction médicale de l'ONATRA de :

- Veiller à la tenue correcte et régulière des outils de gestion des informations sanitaires et financières ;

- Adopter pour plus de conformité aux normes sanitaires de la République Démocratique du Congo le canevas du Système National d'Informations Sanitaires ;

- Tenir une comptabilité propre pour permettre l'enregistrement régulier et transparent des transactions financières de la Direction ;

- Travailler de façon à accroître les capacités humaines et matérielles ainsi les équipements du service médical pour réduire un flux important vers extérieur ;

- Améliorer les prestations de la Médecine du travail et des autres domaines de santé préventive et promotionnelle ;

2. A l'Office National des transports et aux autres entreprises de :

- Encourager les agents et ayants droit à consulter les institutions de santé de l'entreprise ;

- Approvisionner celles-ci en médicaments et matériels pour en faciliter l'accessibilité et réduire le coût de remboursement aux ménages de dépenses de santé ;

- Investir dans l'infrastructure et l'équipement ;

- Réduire le poids de service administratif qui accroît les dépenses de santé ;

- Exécuter avec plus de pragmatisme et réalisme le budget de fonctionnement de la Direction médicale

3. Aux Structures du Ministère de la Santé spécialement à la Direction d'Etudes et Planification et au Programme national des Comptes Nationaux de la santé de :

- Sensibiliser les entreprises ainsi que les autres agents financiers pour la transparence dans le domaine de la santé ;

- Mettre en exécution les projets portant sur les comptes nationaux de la santé

- Stimuler les programmes et partenaires ainsi que les Bailleurs de Fonds pour la valorisation de leurs activités et donations aux structures de santé.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon