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Analyse de dépenses de santé des Entreprises en République Démocratique du Congo.:Cas de l'Office National des Transports


par Eric MAFUTA
Ecole de Santé Publique , Université de Kinshasa - Spécialiste en Santé Publique Option Economie de la Santé 2007
  

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1 PROBLEMATIQUE

1.1.1 CONTEXTE GENERAL

La République Démocratique du Congo (RDC) est un état démocratique, subdivisé en 11 provinces dont la ville province de Kinshasa. Elle est le troisième pays le plus vaste d'Afrique avec une superficie de 2.345.410 Km2 et a une population estimée à environ 62.660.551 habitants, une densité démographique de 26,7 habitants par Km2 et un taux d'accroissement de la population moyen de 3,07. En 2005, 47,4 % de la population avait un âge inférieur à 15 ans et 2,5 % au- delà de 65 ans. Le taux de natalité et la mortalité générale étaient respectivement de 43,69 pour 1000 et 13,27 pour 1000. Selon les estimations, la population urbaine représente 30 % de la population totale (1). Son climat est équatorial, chaud et humide au centre, tropical vers le nord et le sud.

De part sa situation géographique, le pays recèle d'immenses ressources naturelles. En dépit de ces potentialités, la population est loin de jouir de ce patrimoine du fait d'une mauvaise gouvernance dont souffre le pays. Depuis 1975, le pays connaît une crise socio-économique qui n'a cessé de s'accentuer. L'économie du pays est caractérisée par une croissance faible, souvent négative, une inflation récurrente et profonde. En relation avec l'indice de développement humain (IDH), la République Démocratique du Congo se situe parmi les pays à faible développement humain avec un indice de 0,385 (2). La population économiquement active du pays n'est pas connue. L'espérance de vie à la naissance était pour la période 2002-2005 de 43,1 années (1). Le pays a commencé un processus de démocratisation depuis les années 1990 avec une longue transition politique ayant conduit à l'élaboration d'une nouvelle constitution et aux premières élections pluralistes. Cependant, la contre- performance économique s'est accompagné entre autre de la baisse drastique du budget alloué à la santé, situation qui conduit la population et le secteur privé à supporter une part relativement importante des dépenses de santé.

1.1.2 ENONCE DU PROBLEME

Dans le monde entier, les systèmes de santé s'efforcent à augmenter leur capacité d'améliorer le bien-être des populations desservies. Ces efforts entraînent aussi une augmentation appréciable des dépenses. Dans les pays de l'Organisation de Coopération et du Développement Economique (OCDE) entre 1970-1982, les dépenses de santé ont augmenté de 5,3%(3). Cette hausse rapide de dépenses de santé, à un rythme annuel dépassant les prévisions a conduit à la mise en oeuvre des reformes structurelles de nature à les limiter. Par exemple dans les pays de l'OCDE et aux Etats-Unis, ces mesures ont permis une réduction de dépenses de santé de 3,3% entre 1990 et 1999 (3). Elle a aussi conduit à l'élaboration des outils susceptibles de fournir de meilleures informations sur le financement de système de santé ainsi que sur le suivi des dépenses. Parmi ces outils, il y a le Système de Comptes de la Santé (SCS).

Les Comptes Nationaux de la Santé, une adaptation du SCS, constituent un outil accepté à l'échelle internationale pour collecter, résumer, décrire et analyser le financement de système de santé. Il est essentiel pour apprendre à mieux utiliser les informations sur le financement de la santé afin d'en améliorer la performance.

Or les pays en voie de développement sont caractérisés par une insuffisance de données sur les dépenses de santé. Au moment où les dépenses de santé sont en hausse, ces pays connaissent une stagnation ou même une baisse de dépenses de santé. Au Togo, par exemple, les crédits alloués par le secteur public à la santé ont connu une réduction régulière passant de 12,3% en 1990 à 5% en 2002. Rapportée en Produit Intérieur Brut (PIB), ils ont chuté de 6,8 à 3,6% (4). En République Démocratique du Congo, les dépenses publiques de santé ont stagné autour de 1,4 % du PIB de 1997-2001(5).

Cette situation était due à la forte récession économique consécutive à la chute des cours de matières premières minérales, à la crise pétrolière et aux différentes crises socio-économiques. (6)

Ce déficit du secteur public à assurer le financement de la santé a conduit à rechercher des alternatives de financement dans le secteur privé, communautaire ou non. Les études faites par l'Organisation Mondiale de la Santé laissent penser que le rapport entre les dépenses nationales du secteur public et celles du secteur privé est de l'ordre de 1-4 (7). Le budget du secteur public pour la santé ne dépasse pas 2-4 % du PIB et que les dépenses de santé par habitant varient entre 0,58 et 27 dollars américains. Ainsi le secteur public de la santé couvre rarement les besoins essentiels de la population (7)

En RDC, les dépenses de santé ont été estimées à 4% du PIB et les dépenses privées de la santé en ont constitué 71,3 % en 2002(8). Les agents financiers privés les plus importants sont les ménages par paiement direct, les employeurs et les partenaires internationaux. Les dépenses de ménages ont été évaluées par l'Etude sur l'accessibilité financière des communautés aux soins de santé, réalisée par la Direction d'Etude et Planification du Ministère de la santé en 2004. Les données sur les dépenses de santé des employeurs manquent.

Comme pour les autres pays africains, les informations sur la taille, la composition et l'intervention des entreprises dans le secteur de la santé sont minimes et fragmentaires. Cette situation est due à la prépondérance du secteur public dans la prestation de soins de santé avant les années 1980. Mais suite à la récession économique que connurent les pays africains et aux politiques d'ajustement structurel, caractérisées entre autre par la réduction de dépenses de santé, le secteur privé prit son essor. De sorte que vers les années 1990, les entreprises en RDC étaient en mesure de contribuer au financement de soins de santé pour environ 27% de la population et dépensaient en moyenne 20 $ par personne par an contre 0,33 $ par personne et par an pour l'Etat (9).

Depuis 1990, l'environnement économique peu propice marqué par les pillages et les guerres a amené la réduction des activités des entreprises, rendant difficile la prise en charge de soins de santé des employés et de personnes sous leur tutelle (10). Aussi est-il difficile d'avoir une idée précise du niveau réel de leur contribution dans le domaine de la santé (11).

C'est la raison qui a motivé ce travail. Il a été initié pour répondre aux questions suivantes :

Quel est le niveau d'intervention actuel du secteur privé, en général et en particulier des entreprises dans le financement de la santé ?

Pour quels types de prestations ce financement est-il réalisé ?

Comment les fonds sont-ils repartis ?

Qui bénéficie des dépenses de santé des employeurs ?

Comment est organisé le système de santé des entreprises ?

Permet-il de réaliser les objectifs essentiels d'un système de santé à savoir l'accessibilité, l'équité, l'efficacité, l'efficience et la liberté thérapeutique ?

Pour répondre à ces questions, l'approche de Comptes Nationaux de la Santé a été utilisée. Le but de cette étude était de contribuer à une meilleure utilisation des outils de collecte, d'organisation et de description des informations relatives au financement du secteur de la santé afin d'en améliorer les performances.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore