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La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso

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par Issa BANCE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006
  

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introduction generale

La coopération multilatérale1(*) prend son essor après la Première Guerre mondiale, quand la création de la Société des Nations (SDN) traduit l'espoir qu'une diplomatie publique et collective apportera une paix définitive. Le mouvement s'accélère dans la seconde moitié du siècle, et plus encore sous nos yeux. Il répond en effet, à une double tendance de notre temps : les affaires internationales sont de plus en plus liées entre elles, et elles concernent toujours davantage plusieurs pays, sinon tous. Désormais, devant une situation nouvelle, le réflexe est d'établir un groupe informel des États les plus intéressés à la traiter. C'est dans cette perspective que s'est inscrite la question de la sécurité alimentaire2(*) dans le monde.

La sécurité alimentaire mondiale est devenue un objectif incontournable de la communauté internationale. Dans sa conception élargie, unanimement acceptée aujourd'hui, la sécurité alimentaire mondiale a pour finalité « d'assurer à tous l'accès aux aliments de base indispensables »3(*). Autant dire que ce concept a radicalement modifié la manière dont la société internationale prend en charge le problème de la faim. Certes, le souci qu'il exprime se confond à l'histoire de l'humanité. Néanmoins, aucune réflexion d'ensemble n'avait été entreprise sur la question, sur le plan international, avant la création de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO)4(*). Malgré d'énormes difficultés inhérentes à un ordre international plus soucieux de préserver les intérêts des grandes puissances, cette organisation a pu mener des activités dans le « tiers monde »5(*) en général et en Afrique en particulier.

En faveur de l'inscription du problème de la faim dans l'agenda international, la FAO a été fondée le 16 octobre 1945 lors d'une conférence des Nations Unies au Québec (Canada). Cette création s'inscrit dans le but d'améliorer l'état nutritionnel, le niveau de vie, la production agricole et la condition des populations rurales. De nos jours, elle est la plus grande institution spécialisée des Nations Unies, chef de file dans les domaines de l'agriculture, de la pêche et du développement rural.

Organisation intergouvernementale, la FAO, depuis sa création, s'est assignée l'ambition de lutter contre la pauvreté et la faim dans le monde en oeuvrant pour le développement agricole, l'amélioration nutritionnelle et la sécurité alimentaire. Selon Assia BENSALAH-ALAOUI6(*), le concept de sécurité alimentaire a été créé par la FAO et est étroitement lié à la notion de crise. Il va intégrer la dimension économique et plus spécifiquement la question de l'alimentation.

L'Organisation soutient en priorité l'agriculture et le développement rural durable comme stratégie à long terme pour augmenter la production en vue d'assurer la sécurité alimentaire. Dans cette optique, la FAO a une démarche peu habituelle qui intègre les stratégies de lutte pour la conservation des ressources naturelles. L'objectif est de satisfaire les besoins des populations actuelles et ceux des générations futures par des programmes qui ne dégradent pas l'environnement, et qui soient techniquement appropriés, économiquement viables et socialement acceptables.

Tribune politique internationale pour les consultations entre pays, conseiller des gouvernements, chercheur, analyste, diffuseur de renseignements et fournisseur d' assistance technique, la FAO a utilisé ses fonctions essentielles pour que soit reconnu aux pays à faible revenu et à déficit vivrier, un statut différencié. C'est dans ce cadre que s'inscrit sa coopération avec le Burkina Faso.

Le Burkina Faso est en effet, un pays sahélien en quête de sécurité alimentaire, dans certaines régions tout au moins. Son économie est fondamentalement liée à l'agriculture et 70% de sa population active se consacre à cette activité7(*). Pourtant, l'agriculture burkinabè reste fortement tributaire des aléas pluviométriques. Cette irrégularité pluviométrique dans le temps et dans l'espace est très souvent à l'origine de crises alimentaires. Depuis cinq ans environ, la récolte est comprise entre 2 et 2,6 millions de tonnes et le disponible céréalier pour l'alimentation des populations, quant à lui est compris entre 1,7 et 2,2 millions de tonnes8(*). Lorsque la pluviométrie est normale, le pays dispose donc d'un potentiel de production juste pour satisfaire sa demande intérieure en céréales traditionnelles (mil, sorgho, maïs). La plus grande partie de la production est consommée (80% à 85%) par les producteurs eux-mêmes. Le développement de la production céréalière représente donc un enjeu croissant dans l'économie agricole et constitue un élément essentiel des politiques de sécurisation alimentaire.

En conséquence, il s'avère nécessaire de mettre en exergue les activités de la FAO au Burkina Faso. Depuis le début de sa coopération avec ce pays, qu'a t-elle entrepris dans la perspective de permettre à tous les Burkinabè d'avoir accès, à tout moment, à la nourriture indispensable à une vie saine et active ? Quels sont les domaines d'intervention de cet organe spécialisé des Nations Unies au Burkina Faso ? En somme, en quoi l'oeuvre de la FAO participe t-elle au mieux être des Burkinabè et plus largement au développement rural du pays ?

Notre objectif, dans le cadre de cette étude, n'est surtout pas de nous ériger en défenseur de la FAO ou en pourfendeur de ladite institution, mais de mettre en lumière sa contribution dans le développement rural au Burkina Faso. Il s'agit aussi de mettre en évidence les acquis et les faiblesses des projets et programmes mis en oeuvre par elle. Enfin, il sera question de ce que l'organisation entrevoit dans le nouveau contexte international caractérisé par le thème de la lutte contre la pauvreté.

Pour atteindre ces objectifs, la quête et l'exploitation d'ouvrages, de thèses et mémoires, d'articles de presse, de sites Internet, traitant du thème du développement rural, de la lutte contre la pauvreté se sont avérées indispensables.

Notre travail sera élaboré autour de deux axes principaux. Dans un premier volet, il sera question de cerner la coopération multilatérale entre la FAO et le Burkina Faso. Dans le second volet, nous mettrons en relief la contribution de la FAO au développement rural du Burkina Faso.

* 1 On peut trouver aux négociations multilatérales des précédents aussi lointains que ceux des négociations bilatérales : les souverains envoyaient des ambassadeurs aux conciles dès le XVe siècle. Mais ce n'est guère avant le milieu du siècle que les États ressentent le besoin de se réunir, en dehors de circonstances politiques exceptionnelles, pour traiter ensemble de questions d'intérêt commun portant sur des domaines nouveaux : par exemple la création de l'Union Postale Universelle en 1874. La coopération multilatérale est en substance la coopération entre plusieurs Etats, la coopération dans le cadre d'une organisation internationale.

* 2 Le Sommet Mondial sur l'Alimentation qui s'est tenu à Rome en 1996 estime que « la sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ».

* 3 Assia BENSALAH-ALAOUI.- La sécurité alimentaire mondiale, LGDJ, Paris, 1989,p.1

* 4 En anglais, Food and Agricultural organisation, elle est née le 16 octobre 1945

* 5 L'expression tiers monde a été utilisée pour la première fois le 14 août 1952 par Alfred SAUVY dans une chronique du journal français L'observateur. Il regroupe aujourd'hui l'ensemble des pays en voie de développement

* 6 Assia BENSALAH-ALAOUI, op.cit, p.24

* 7 FAO/Burkina Faso .- Aide mémoire pour l'interview de Mme Marie Noëlle KOYARA, Représentant de la FAO au Burkina Faso, 11 mai 2005, p.1

* 8 Ambassade de France au Burkina Faso .- Coopération dans le domaine de la sécurité alimentaire, 26 juin 2005, p.1

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