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Efficacité de la collecte des déchets ménagers et agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Yaoundé

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par Joel Sotamenou
Université de Yaoundé II - Soa, Cameroun - DEA 2004
  

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III-1-2. Lien entre déchets ménagers et agriculture urbaine et périurbaine

a- L'utilisation agronomique des déchets ménagers

Il est connu que depuis très longtemps, les déchets animaux et végétaux sont utilisés dans l'agriculture pour améliorer les terres arables. Ces déchets peuvent être utilisés dans les exploitations agricoles à l'état frais (ordures de cuisine composées fraîches) ou décomposés (compost). Selon Mustin (1987) et Ngnikam (1992), le compost présente les caractéristiques de l'humus. Vu la composition hétérogène des déchets ménagers mentionnée dans la première partie de ce travail, leur utilisation agronomique ne peut être possible qu'après les opérations de récupération et de recyclage.

a1- La récupération

Selon Akinbamjo et al (2002), la récupération est une décision qui milite en faveur de la préservation des ressources naturelles qui circulent et qui peuvent se perdre par imprudence dans l'exploitation ou hors de celle-ci. En cas de perte au détriment des deux composantes de l'agro-écosystème qui soutiennent les productions végétales et animales, la durabilité de l'exploitation devient précaire.

La récupération au sein des agro-systèmes préserve l'environnement interne ou externe de l'exploitation ce qui réduit en aval le degré de pollution des déchets. La gestion de la récupération interpelle la gestion de la collecte et de la gestion de l'exutoire dans l'exploitation.

Selon Drechsel et al (1999), entre 0,4 et 0,6 kgs de déchets sont produits au quotidien par personne dans les pays à revenu faible avec seulement 10% de la valeur ajoutée impropre au compostage. Ces produits au sein des exploitations agricoles jouent souvent le rôle de matières premières pour un autre système (sol, plantes, animaux) [Akinbamijo et al (2002), Hernandez et al (1999), Sanchez et al (1989), Duthil (1973)].

Temple (2002) quant à lui relève que dans les parcelles proches des maisons et dans les bas-fonds de Yaoundé, le passage du système extensif au système semi extensif favorise la récupération des déchets d'animaux et d'ordures ménagères ainsi que l'enfouissement des herbes au sol.

a2- Le recyclage des déchets

Selon l'ADEME (1994), le recyclage peut être définit comme étant la réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière vierge (verre, papier, métal, ...). La valorisation quant a elle, étant l'utilisation d'un déchet en profitant de ses qualités, soit à la production de matériaux neufs dans un cycle de production (recyclage), soit à d'autres fins (utilisation agricole de compost, production d'énergie à partir de l'incinération des déchets). Selon Ta thu thuy (1998), la récupération de matériaux recyclables réduit la quantité de déchets à traiter de 20 à 25%.

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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005

Drechsel et al (1999), Duxbury et al (1989), Akinbamijo et al (2002) soulignent que dans un système d'exploitation agricole, les sous-produits utilisés comme fumier au-delà de leur rôle de restitution des éléments nutritifs exportés du sol après récolte jouent d'autres rôles. Ils contribuent par un effet direct à pourvoir les éléments nutritifs à la plante, à maintenir ou à accroître le niveau de matière organique du sol et dans le sol, à accroître les capacités de rétention et d'infiltration d'eau dans le sol.

De part ses effets sur les propriétés physiques du sol et la vie des micro-organismes et animaux du sol, ils contribuent à l'équilibre entre la fumure ou la matière organique du sol, l'apport de nutriments, et le rendement de récoltes. Ils contribuent de moitié aux besoins intrants en azote et potassium et réduit de près de 25% les dépenses liées à l'achat d'intrants chimiques (Akinbamijo et al, 2002). Selon Sanchez (1989), environ 90% des déjections animales et 68% des résidus de cultures sont retournés au sol aux Etats-Unis, car ils sont très riches en azote et en potassium.

b- Modèles empiriques

b1- L'approche basée sur la fonction de demande

L'estimation des fonctions de demande n'est pas du tout aisée. Après le choix des variables pertinentes, l'un des plus grands problèmes d'estimation des fonctions de demande réside au niveau de la forme fonctionnelle. Chow (1983) remarque que la forme fonctionnelle de la relation entre les paramètres dans un modèle est souvent déterminée par des connaissances empiriques. Les formes linéaires et logarithmiques sont les plus utilisées. Bien souvent, les chercheurs optent pour plusieurs formes fonctionnelles au départ de leurs travaux pour enfin retenir celle qui donne les meilleurs résultats en fonction des critères précisés.

Des chercheurs ont inclus tout un éventail de variables indépendantes pour évaluer les facteurs influençant la décision d'adopter l'engrais (Eicher et Baker, op. cit.). Par exemple, Falusi (1975) a utilisé un modèle Probit à plusieurs variables pour analyser les facteurs influençant la décision d'utiliser les engrais au Nigeria. En 1990, Zegeye utilise un modèle Tobit pour isoler les déterminants de l'adoption et d'intensité d'utilisation des engrais au Nord du Ghana. Dans son étude sur les déterminants de la demande du compost urbain menée dans les villes de Yaoundé et Bafoussam au Cameroun, Nkamleu (1996) utilise un modèle Logit dichotomique univarié. En 1999 il utilise un modèle Probit bivarié pour analyser les déterminants de la demande des engrais chimiques dans l'agriculture périurbaine au Cameroun.

L'examen de ces travaux permet de dégager deux grandes catégories de facteurs d'adoption des innovations qui sont : La nature même de l'innovation et les caractéristiques socio-économiques des exploitants et du groupe social. La première catégorie comprend la capacité de l'innovation à lever les contraintes du producteur, à réduire le risque, à stabiliser le revenu, à donner de meilleurs résultats.

Les facteurs socio-économiques de l'adoption d'une innovation comprennent généralement le revenu, la taille de l exploitation, l'accès au crédit et à l'information, le niveau d'instruction, l'age, l'aversion au risque, etc.

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Joë& Sotamenou Mémoire de DEA- PTCI /UY II/ Octo6re 2005

b2- L'approche basée sur la fonction de production

L'existence d'une relation fonctionnelle entre niveau de la production et fertilité a depuis longtemps été établie par les travaux de Mitscherlich (Munson et al, 1959). Dès lors, plusieurs recherches ont été menées en vue de construire des fonctions de réponse aussi proche de la réalité que possible. Nkamleu (2004), démontre qu'en Afrique Subsaharienne durant ces trois dernières décennies, la croissance de la productivité agricole a été attribuée à une bonne progression de la productivité de l'efficacité technique et non aux progrès technologiques. Il indique également que la productivité agricole est influencée par les facteurs institutionnels et agro-écologiques.

Quelques formes fonctionnelles ont fait l'objet d'une large diffusion pour cerner la réponse des cultures et la rentabilité des engrais.

Foster (1978) utilise une série de fonction linéaire pour déterminer l'effet de l'azote et du phosphate sur la production du coton sur différents sols en Ouganda. Illy (1994) montre à travers une fonction de production linéaire que les fertilisants contribuent à l'explication du rendement du coton dans les Sudouest du Burkina Faso. Cependant pendant les trois dernières décennies, la majorité des agroéconomistes ont suggéré l'utilisation des formes polynomiales pour représenter la réponse des cultures aux engrais. C'est ainsi que Vadlamudi et al (1973), sur la base de deux essaies conduits en 1968 et 1969 au Kenya, se servent d'une fonction quadratique pour estimer la production du maïs et les doses optimales de fertilisants. Kaboré (1988) quant à lui, pour analyser la contribution des fertilisants sur le petit mil et du sorgho blanc dans trois villages au Burkina Faso, estime une fonction linéaire et une fonction quadratique.

Plusieurs critiques ont été formulées à l'encontre des formes polynomiales. Certains auteurs estiment que la forme polynomiale force la substitution des facteurs et surestime la production et les doses optimales (Paris, 1981 ; Ackello-Ogutu, 1985). Ces critiques ont favorisé l'émergence d'une nouvelle famille de fonctions de production : Les fonctions linéaires et plateau qui sont basées sur la loi minimum de Von Liebig qui stipule que la production croît avec l'augmentation du facteur limitant (Lanzer et al, 1981 ; Jomini et al, 1990).

En conclusion, à la lumière des travaux ci-dessus évoqués, le choix des méthodes d'analyses des problèmes posés par l'agriculture en Afrique devrait cadrer avec la réalité des modes de production africaines tout en répondant avec rigueur aux exigences scientifiques.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus