WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Approche et évaluation de la notion de pauvreté ; Entre besoins et capacités des personnes, quelles attitudes pour les acteurs du Secours Catholique ?

( Télécharger le fichier original )
par Claude BOBEY
Institut Catholique de Paris - Master II Solidarité et Action Internationales (SAI) 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1.4. La pauvreté de capacités

« La pauvreté des potentialités ou des capacités exprime le manque de moyens permettant de sortir de la pauvreté. »6 Ici, la personne est envisagée comme pouvant sortir de la pauvreté mais n'ayant pas les capacités ou les potentialités. De la même manière, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) définie la pauvreté à travers un critère, l'IPH (Indice de pauvreté humaine) qui intègre trois dimensions de capacités manquantes. Nous développerons ce point plus en détails dans le chapitre sur cette approche définissant la pauvreté de capacité en terme d'accessibilité et de potentialités. Pour sortir de la pauvreté, la personne doit avoir accès à des biens essentiels pour mettre en oeuvre ses potentialités. Faire ce travail, c'est développer les capacités de la personne et de son environnement.

1.1.5. Pauvreté, identités et justice

Nous pouvons donc noter dans ce brève aperçu que la pauvreté est d'abord comprise comme un manque multidimensionnel. En ce sens, combler les manques, c'est lutter contre la pauvreté. Les politiques d'aide classique rentrent assez bien dans ce schéma.

6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9

La pauvreté est parfois appelée aujourd'hui « exclusion » en référence au monde des

« inclus ». Ici, la lutte contre la pauvreté va se baser sur un travail d'identité. Le R.M.I. est une tentative de réponse. Le gouvernement et aujourd'hui les conseils généraux proposent un contrat d'insertion par le travail. La pensée sous-jacente est que la personne retrouvera une identité par le travail et donc réintégrera le monde des inclus. D'autres pistes de retour à une identité passe par les parcours d'ateliers créatifs, groupes conviviaux, etc. Ici, l'idée est que la personne a besoin de reprendre confiance en elle, d'aller chercher les sources en elle pour retrouver une identité au sein de la société. Les religions proposent aussi des expériences de retour vers soi pour retrouver une identité. Enfin, il y a les tentatives d'identité de rébellion où l'identité se veut contre-identitaire. Ces mouvements minoritaires se retrouvent dans les mouvements politiques, religieux ou musicaux extrêmes. Refusant le monde des inclus par l'insertion via l'économique ou l'humain, ils trouvent leur identité dans le refus, la contestation. Nous pourrions décrire une autre source d'identité qui serait la « sur-identité ». Ici, le but est de sur-consommer, sur-paraître dans la société pour avoir l'impression d'être ! Voulant être, les personnes rentrent dans un schéma d'avoir, de pouvoir et de paraître. Non satisfaisant en terme d'identité personnalisante, cette stratégie permet néanmoins d'appartenir au monde des inclus.

Enfin, la pauvreté peut être envisagée en terme de potentialités, capacités en manque. Cette approche utilise moins les termes de pauvreté ou d'exclusion mais celui d'inégalités. Ici, la justice est en cause. La dimension économique est recouverte par la pauvreté, la dimension humaine par l'exclusion et la dimension morale par l'approche des « capabilités » (traduction littérale de capabilities). Que puis-je faire avec l'argent que j'ai ? Nous savons qu'un être humain ayant été à l'école, aura une meilleure santé, un meilleur travail, éduquera ses enfants... « Au lieu de mesurer la pauvreté d'après les revenus, Sen préconise de calculer ce que l'on peut réaliser avec ces revenus, tout en prenant en compte le fait que ces réalisations peuvent varier d'un individu à l'autre et d'un endroit à l'autre. »7 Cette définition de la pauvreté s'écarte des précédentes car elle ne mesurera pas un minimum vital universel mais ce que l'on peut faire avec ce que l'on a là où l'on réside. De plus, elle ajoute la notion de liberté dans la réalisation de ses capacités. Nous reviendrons sur ces notions dans la partie consacrée à Amartya Sen.

Essayons maintenant de regarder deux approches pour les comparer et tirer les

7 http://www.iadb.org/idbamerica/index.cfm?thisid=860 (publication pour la BID, Banque inter-américaine de développement.)

enseignements quant à une possible définition de la pauvreté ou de critères l'approchant. La première approche se fera à travers la pyramide de Maslow et la deuxième à travers les approches de l'économiste Amartya Sen et les travaux du PNUD. Nous regarderons alors l'approche du Secours Catholique dans les textes fondateurs de l'association.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore