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L'exploitation forestiere et le developpement des forest communautaires au cameroun. une action collective pour la protection de la biodiversite

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par parfait thierry mbous
institut universitaire d'etudes du developpement - Diplome d'etudes approfondies 2002
  

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III- Etendue restante et valeur économique des forêts au Cameroun

Au Cameroun, « Les bois et produits dérivés occupent dans l'économie camerounaise une place importante. Avant 1979 et l'exploitation pétrolière, ils représentaient jusqu'à 15% de la valeur totale des exportations du pays, derrière celles de café et de cacao. Depuis, cette proportion est tombée aux alentours de 4%, après le coton et l'aluminium. Malgré une industrialisation relativement poussée, le secteur des bois connaît depuis 1980 un déclin relatif, et il forme moins de 3% de la valeur ajoutée totale >>33.

Ainsi, « Seulement 6 % des forêts sont utilisées par les peuples forestiers selon le mode traditionnel ( agriculture itinérante à jachère longue). Toutes les autres utilisations reflètent les besoins d'une population rurale pauvre, ayant un besoin accru de terres agricoles du fait de la démographie et des systèmes extensifs de cultures utilisés »34. Comme remarque, on peut

32 MONZA Jean-Pierre ,L'Atlas pour la construction des forêts tropicales d'Afrique, Paris,1996,p.138

33 BUTTOUD,G ,Les produits forestières dans l'économie Africaine, France,1989,p. 253.

34 DELVINGT W , La gestion forestière en bordure de la réserve defmme du DJA rapport préliminaire de mission, Projet ECOFAC-Camerou, 1994,p.14.

noter le faible niveau de vie des populations rurales qui les oblige à utiliser le bois comme source d'énergie.

L'exploitation forestière reste très sélective : « Ainsi, parmi les 300 essences théoriquement commercialisables des forêts camerounaises ( c'est à dire " pouvant avoir un diamètre supérieur à 60 centimètres" selon la législation forestière), seulement 113 sont exploitées dont une quinzaine d'essences représente à elles seules près de 90 % des volumes prélevés, les cinq essences principales ( Ayous, Sapelli, Azobé, Fraké et Iroko) constituant pour leur part environ 70% de la production en volume »35.

Les forêts jouent un très grand rôle dans l'acquisition des biens et de services qui bénéficient aux économies et aux populations d'une région donnée. Les ressources naturelles sont actuellement l'une des plus importantes sources de revenus que procurent les forêts camerounaises. Mais, « le Cameroun a le taux de déforestation annuel le plus élevé du bassin du Congo après la République Démocratique du Congo et, selon la FAO, les forêts du Cameroun ne représentaient plus que 19.6 millions d'hectares en 1990 »36.

Comme valeur économique, « Le Cameroun est le 7 exportateur mondial de bois tropical et le Y en Afrique après la Côte-d'Ivoire et le Gabon. En 1988-1989, l'exportation du bois représentait un revenu de quelque 190 millions de dollars. Le secteur emploie environ 20 000 personnes à plein temps ; il représente 9% de la production industrielle totale et, produit 4% du PNB. Le bois d'oeuvre occupe la 4' place dans l'ordre d'importance des exportations camerounaises, après le pétrole, le café et le cacao. Cependant, la diminution des ressources du pétrole et la chute des prix mondiaux du café et

35 DURRIEU de MADRON luc ,FORNI Ericet al., Le Projet d'Aménagement Pilote intégré de Dimako ( Cameroun). CIRAD-Forêt. Montpellier-France,1998,p.6.

36 OMF , Aperçu de la situation de l'exploitation forestière au Cameroun, Washington,2000,p_11.

du cacao se conjuguent pour accentuer la pression sur le secteur forestier, qui doit combler le déficit. La politique du gouvernement actuel est en fait de pousser l'exploitation forestière afin que la production de bois d'oeuvre remplace le pétrole en tant que moteur de l'économie camerounaise. L'objectif est d'atteindre une production de 4 millions de m3 avant l'an 2000 et de 5 millions de m3 avant 2010. Dans ce contexte, il faut noter que la dévaluation du franc CFA a favorisé le développement anarchique de l'exploitation forestière ces dernières années ».37

Au Cameroun, « la transformation est réalisée par 64 unités, soit 58 scieries, quatre unités de déroulage, une unité de tranchage et une fabrique d'allumettes. Ces unités ont produit 300 000 m3 de sciages, 95 000 m3 de placages déroulés (40 000 m3 de contre-plaqués ) et 20 000 m3 de tranchage. L'exportation joue donc encore un rôle très important ; en effet le Cameroun exporte des grumes en sus des produits issus de la première transformation. En 1992-1993, le Cameroun a exporté 885 000 m3 de bois( sur un total de 2010 000 de m3 produits), soit 700 000 m3 de grumes, 150 000 de ne de produits débités et 35 000 de m3 de placages et contreplaqués. Il est clair que les quantités exportés ont augmenté par la suite, notamment à cause de la dévaluation du franc CFA.Les principaux clients du Cameroun sont les pays de l'Union européenne qui achètent 70% des grumes et 90% des débités. En ce qui concerne le marché national. Il est surtout alimenté par les scieurs artisanaux qui opèrent souvent en marge de la légalité »38.

D'après une étude, « le prélèvement moyen au Cameroun est
d'environ 5 m3/ha, ce qui est faible par rapport à d'autres
régions tropicales et prouve que l'exploitation est très

37 MONZA Jean-Pierre , L 'Atlas pour la conservation des foréts tropicales,Paris" ,1996,p_135.

38 DURRIEU de MADRON luc ,FORNI Ericet al., Le Projet d'Aménagement Pilote intégré de Dimako ( Cameroun).CIRAD-Forêt, Montpellier-France,1998,p.6.

sélective. Pour le début des années quatre-vingt-dix, le volume des exportations de bois d'oeu-vre est estimé à environ 1.2 millions de m3 /an, dont 62% de bois brut. Les pays de l'Union européenne, principalement la Belgique, la France, l'Allemagne, la Grèce et la hollande, achètent 85% des grumes exportées et 91% du bois transformé. Plus de la moitié de la production vient des forêts semi-sempervirentes et des forêts camerouno-congolaises de l'Est du pays »".

D'un constat général, l'exploitation forestière est l'un des piliers du secteur économique national car « les potentialités forestières du Cameroun sont considérables au plan économique et écologique. Elles sont évaluées à 17.5 millions d'hectares de forêts denses en zone tropicale. humide, 4.5 millions d'hectares de forêts dégradées et 4 millions d'hectares de savanes boisées arbustives denses. À ce potentiel naturel, il faut ajouter le potentiel de régénération qui n'a pas fait l'objet d'une estimation exhaustive, mais qui est important ( la cellule de communication du ministère de l'environnement et des forêts déclare que les efforts de régénération ont porté sur 3.500 ha en septembre 1993. Ce potentiel est susceptible de mettre à la disposition des ménages du développement artisanal et industriel une source d'énergies renouvelables et endogènes »40

.

D'après le Ministère de l'environnement et des forêts en 1999 « l'exploitation forestière a généré environ 28% du total des recettes d'exportation hors pétrole en 1998 »41. Face au taux de chômage élevé, et dans le but de lutter contre la pauvreté, « les entreprises forestières employaient directement plus de 34000 personnes »42. Ceci s'est confirmé une année plus tard

39 MONZA Jean-Pierre , L'Atlas pour la conservation des forêts tropicales ,Paris,1996,p.138.

PNGE ( Plan National de Gestion de L'Environnement), val , rapport principal, février 1996,pS.

41 Ministère de l'environnement et des forêts , Planification de l'attribution des titres d'exploitationforestièr, Yaoundé,1999,p.69.

42EBA'A et ATYI.R, Cameroon's logging industry ( structure, economic Impacts and efects of devaluation, CIFOR ( Indonésie),1998,p.96.

par les pouvoirs publics qui estiment que : « Plus de 55000 personnes travaillent actuellement dans ce secteur, y compris les emplois indirects »43.

Sur le plan de la biodiversité, « le Cameroun est l'un des pays d'Afrique les plus variés du point de vue écologique. La principale raison de la forte biodiversité de ces forêts est qu'elles constituent un système ancien et très stable, en particulier les forêts de la plaine littorale. Des indices laissent penser que ces forêts côtières ont résisté aux vicissitudes climatiques, même durant la période au climat frais et sec il y

a 18 000 ans, quand les forêts denses étaient moins étendues qu'aujourd'hui. On estime que 9 000 espèces végétales se trouvent au Cameroun : 156 au moins sont endémiques, dont 45 sur le seul mont Cameroun. Une étude récente a permis de recenser plus de 200 espèces de plantes ligneuses sur un site de 0.1 ha de forêt côtière, un des plus hauts degrés de diversité observés dans le monde. Plus de 1000 espèces de papillons ont été relevées dans les forêts du Golfe du Guinée. Cette région est également un centre de diversité pour les grenouilles (8 genres sont quasiment limités à la région). Le Cameroun compte entre 250 et 300 espèces de mammifères et 848 espèces d'oiseaux »44.

Les ressources forestières englobent une multitude richesse au Cameroun et, « la forêt du Cameroun est importante sur le triple plan de l'étendue, du potentiel et de la biodiversité. Sur le plan de l'étendue, le Cameroun est classé en 2 ème rang en Afrique : environ 20 millions d'hectares. Sur le plan du potentiel, la forêt camerounaise renferme 300 espèces commercialisables, dont une soixantaine seulement fait l'objet d'une exploitation régulière. Le potentiel exploitable sur la base des conditions actuelles du marché du bois s'élève à environ 750 millions de m3. A quoi il faut ajouter les autres

43 NDOJO, M , Ministère de l'environnement et des forêts ( réunion du comité consultatif) ,yaoundé,1999p.7.

44 MONZA Jean-Pierre , L'Atlas pour la conservation des forêts tropicales d'Afrique,Paris,1996,p.138.

produits forestiers (Plantes médicinales, plantes nutritives, plantes de service etc..) Aux possibilités tout aussi diversifiées et importantes. Sur le plan de la biodiversité, il y a 16 à 17 % des phanérogames, 44 à 52 % des ptéridophytes et 6 % des espèces vertébrées du monde, ce qui place le Cameroun au 5 ème rang africain. Les formations forestières ici comportent plusieurs sous-types écologiques, reflet de sa diversité géographique qui l'a ainsi doté d'un patrimoine unique en son genre en Afrique »45.

Avec un PIB par habitant de 2000 $ USA et une couverture forestière de « 20 009 000 hectares ( forêts tropicales), les forêts du Cameroun représentent l'une des principales sources de bois tropicaux du monde avec 1.7 millions de mètres cubes exportés en 1997 »46. Comme constat, les exportations de bois constitueront au Cameroun une part très importante des recettes en devises, vu la baise des gisements de pétrole et la chute des prix des cultures industrielles telles que le café et cacao.

Sur le plan de la fiscalité forestière, « le secteur forestier camerounais revêt une importance nationale primordiale, représentant 25 % des exportations en 1998/99 »47 et, le secteur informel qui utilise le plus souvent le bois de feu, rotin, bambous, écorces, charbon de bois, planche, piquets etc, échappe parfois au contrôle des agents de l'Etat qui ne dispose pas très souvent les moyens logistiques pour le contrôle. Mais, ce secteur génère un chiffre d'affaires considérable via les taxes communales qui sont le plus souvent perçues sur les lieux de marchés urbains et ruraux.

45 Eléments du plan forestier national du Cameroun Jin www.proforinfo/does/ELEMENTS%20Du% 20 Plan % 20 forestier % 20 national % Du %.27/04/03

46 www.fao.org, Bases des données statistiques.27/01/2000

47 FOMETE Timothée , La fiscalité forestière et l'implication des communautés locales à la gestion forestière au Cameroun, 2001, In www.odifpeg.org.uldfrançais/publications/policybriefs/forestrybriefmgs

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand