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Libéralisation de la filière coton au Bénin

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par Edmond TOTIN
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Diplôme d'Ingénieur Agronome 2004
  

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9- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Depuis le début des années 1990, le Bénin assiste à une réorganisation du secteur cotonnier, autrefois coordonné et géré entièrement par l'Etat. La filière est aujourd'hui gérée par une Interprofession regroupant les organisations des producteurs, les égreneurs et les distributeurs d'intrants. Avec ces réformes, on assiste dans le secteur, à une profonde crise de confiance entre les divers acteurs.

A la suite de conflits entre acteurs au sein des organisations professionnelles originelles, ces dernières ont connu des clivages avec la création de nouvelles organisations. Ainsi, de la FUPRO, les producteurs ont créé l'AGROP et la FENAPRA. De même, au niveau des distributeurs d'intrants, des dissidents du GPDIA ont mis en place l'ADIAB. Dans le rang des égreneurs, même s'il n'y a pas formellement la création d'une organisation dissidente, toutes les compagnies d'égrenage ne se reconnaissent plus membres de l'APEB. Toutes ces organisations dissidentes mènent leurs activités en dehors du cadre formel établi dans le contexte de la libéralisation, perturbant ainsi le fonctionnement normal du mécanisme. Cette restructuration institutionnelle a plus que jamais dessoudé les relations entre différents groupes d'acteurs en créant au sein de chaque classe des «mécontents» qui ne retrouvent plus leurs intérêts dans ce nouveau jeu de la libéralisation. Mais le non-respect par certains acteurs des engagements pris, ne saurait causer tant de problèmes à la filière si l'Etat béninois jouait à plein le rôle qui est le sien dans la réforme. En réalité, il suffirait que l'Etat assure l'exécution de ses prérogatives pour mettre fin au débordement actuel observé au niveau de la filière coton.

Au-delà de toutes ces considérations, vu l'importance de cette filière dans l'économie nationale (en terme de contribution en valeur fiscale), il serait illusoire de l'approcher uniquement sous un angle technique. Le secteur cotonnier n'est pas un terrain libre où, différentes parties prenantes se retrouvent pour échanger et se rendre complémentaires. Il est par contre, un champ de bataille, où l'économie, la politique et les intérêts (individuels, collectifs, nationaux ou de partenaires étrangers) se confrontent et s'entrechoquent. La filière reste un véritable foyer d'enjeux pour les différents acteurs.

Cet environnement de la filière ne manque pas d'affecter la basse classe paysanne : la multiplication des réseaux, les conflits de leadership,.... De nombreux producteurs se sont retrouvés incapables d'utiliser la Lutte Etagée Ciblée, méthode de contrôle des ravageurs reconnue assez efficace et peu coûteux. Cette inaccessibilité à l'innovation est due à la

dissidence. Mais aussi, les distributeurs qui supportent ces réseaux ne retrouvent pas leurs intérêts, à mettre en place des intrants dans un système qui fait appel à moins d'intrants.

Au vu des résultats de cette étude, il ressort que l'Etat conserve encore une fonction de coordination et de régulation des activités du secteur libéralisé, qu'il doit assurer conjointement avec l'Interprofession. Mais le relâchement de l'Etat à encourager le non- respect des règles définies pour la conduite de la filière par certains groupes d'acteurs.

Des efforts devraient surtout être concentrés sur l'augmentation des rendements afin que toutes les compagnies d'égrenage atteignent au moins leur production nominale, ce qui limiterait les guères entre égreneurs.

De même, compte tenu de l'échec des fonds de stabilisation existants, le gouvernement devra rechercher des mécanismes alternatifs de stabilisation (le cas de l'approche commodity risk management par exemple) permettant de réduire les risques encourus par les producteurs du fait des fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Toujours au plan international, surtout dans le contexte actuel de la décentralisation, le développement d'un partenariat entre les zones de production cotonnière et les compagnies d'égrenage et de distribution d'intrants agricoles constituerait un atout pour les municipalités. Le renforcement de la recherche et des capacités de développement afin d'identifier d'une part, des débouchés pour d'autres spéculations et d'autres part, des alternatives durables aux méthodes de production actuelles (incluant le coton organique et la réduction des coûts de production) lèverait le goulot d'étranglement qui repose sur les producteurs.

Face à la mauvaise gestion qui s'opère continuellement dans les organisations paysannes, l'encadrement des producteurs sur les modes de gestion doit être renforcé pour permettre de relever les défis posés par la libéralisation. Il est aussi recommandé d'accentuer la formation des producteurs, selon une approche participative, sur les reconnaissances des ravageurs du coton et de leurs ennemis naturels en vue de la promotion de la lutte biologique, qui protège aussi bien les producteurs que l'environnement.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault