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La transaction en matière de licenciement

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par Maguette SYLLA
International Business School - Master 1 2008
  

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1ERE PARTIE :

LA TRANSACTION, UNE REALITE ACTUELLE

De nos jours, ces points sont à relever :

- plus de 80% des litiges portés devant les tribunaux ont pour origine la rupture du contrat de travail. En effet, le départ d'un salarié de son entreprise s'effectue trop souvent dans un climat d'affrontement ;

- 26% des motifs de licenciement individuels autres qu'économiques sont contestés.

Or, il est toujours possible de résilier un contrat de travail au mieux de l'intérêt des deux parties. A condition toutefois, que l'employeur et le salarié aient à leur disposition des repères pour se diriger dans le maquis du droit du travail et dans l'abondance de la jurisprudence : la transaction.

Cette dernière a connu un essor considérable ces dernières années que personne ne peut nier.

Ainsi, dans cette partie, il sera question de répondre à la question pourquoi transiger ? (Chapitre1) avant d'en arriver aux conditions de validité de la transaction (chapitre 2).

CHAPITRE 1 : POURQUOI TRANSIGER ?

Dans ce chapitre, nous essayerons d'abord de nous focaliser sur la problématique et ensuite sur le moment et la procédure à respecter pour transiger.

Section 1 : Problématique

Si un manager n'anime pas bien son équipe ou l'un de ses collaborateurs, des situations conflictuelles peuvent émerger. En effet des postes peu définis, des mises au placard, des objectifs peu clairs, non cadrés sont des réalités qui coûtent chères aux entreprises. Elles sont des signes précurseurs soit de problème économique à venir, soit de problème de gestion.

Lorsque rien ne va plus entre le salarié et son employeur et que la décision d'une séparation devient inéluctable par la rupture du contrat de travail, ou lorsque survient un malentendu, un contentieux à l'occasion de cette rupture, la négociation d'un départ à l'amiable accompagnée d'une transaction reste l'issue préservant le mieux la réciprocité d'intérêts des deux parties. Il faut toutefois prouver précisément de part et d'autre, que la seule issue est la séparation.

C'est bien connu en droit, mais c'est aussi tout simplement une question de bon sens, une négociation à l'amiable vaut mieux que le meilleur des procès : « il vaut mieux un mauvais arrangement qu'un bon procès ».

Pourquoi accepter de transiger avec un salarié ? Le principal souci du manager est d'éviter un frein organisationnel. Si l'employeur refuse le licenciement transactionnel, le salarié aura un grand pouvoir de nuisance. Il est très fréquent qu'il décide de faire preuve de mauvaise volonté, soit en multipliant les arrêts de travail, soit en travaillant de plus en plus lentement, bloquant le fonctionnement de son service tout en véhiculant une image de victime. Le risque de saisir la justice est également grand, sans parler d'une possible contagion parmi ses collaborateurs.

Tant du point de vue psychologique que du point de vue pratique, le mode de départ transactionnel présente les avantages de dépassionner les choses, d'éviter qu'une situation peu claire se dégrade en conflit, ou si déjà conflictuelle, ne s'envenime. En fixant un objectif d'accord, la transaction permet de limiter l'enlisement d'une situation derrière laquelle les deux parties voudraient laisser pourrir les choses. Et le temps joue contre soi ! Il est clair que plus on laisse traîner les choses, plus le poids des problèmes non-dits s'accroît.

L'avantage le plus important est la conciliation d'intérêts recherchée par l'employeur et son salarié qui formulent un acte, leur volonté de s'accorder sur des concessions à faire de part et d'autre. En travaillant ensemble sur ce protocole de séparation, ils ont ainsi le sentiment de vivre une conclusion et non pas une déchirure. Et concernant particulièrement le salarié, comme en signant une fin de mission, c'est pour lui le moyen d'être acteur de la décision plutôt que de la subir. Bien partir, le plus sereinement possible et en bonne intelligence avec son employeur, garantit le succès dans la poursuite de son parcours professionnel car la transaction atténue, voire annule les sentiments de discrédit, d'échec ou d'animosité s'il y a lieu.

Le problème de la transaction en droit du travail est qu'elle obéit aux textes prévus par le Code civil français, c'est-à-dire les articles 2044 à 2058.

Contrairement au Sénégal, aucune loi ne prévoit textuellement la transaction. Toutefois, nous pouvons nous référer aux dispositions contenues dans les articles L48, L241 et L243 du Code du travail faisant référence respectivement au contrat à durée déterminée, au règlement à l'amiable devant l'Inspection du travail et à la conciliation devant le tribunal du travail.

La Chambre sociale de la Cour de cassation française opère un contrôle très strict des conditions dans lesquelles la transaction est intervenue, si bien que la prise de risque, admise dans le cadre d'un contrat « classique » de licenciement, devient moins aléatoire que dans le cadre d'une transaction consécutive à un licenciement.

Même si la transaction n'est pas prévue par le Code du travail, les règles du Code civil sont aménagées de façon à devenir compatible avec lui

Mais, il faut rappeler un principe essentiel : la transaction peut être conclue pour mettre un terme à un contrat de travail en dehors de tout licenciement. C'est le cas par exemple de la démission d'un salarié, lorsque ce dernier et son employeur sont d'accord. Ce salarié sera beaucoup moins protégé que dans le cadre d'une transaction conclue lors d'une procédure de licenciement, ce qui est tout de même paradoxal.

La transaction peut donc être consécutive tant à un licenciement qu'à une démission.

Il est aussi utile de préciser que la transaction n'est plus seulement l'apanage des grandes entreprises. Les PME aussi y ont recours. La pratique n'est pas non plus réservée aux cadres seulement, même s'ils sont encore les principaux bénéficiaires. Désormais, tous les salariés sont concernés qu'ils s'agissent des ouvriers, des employés, des techniciens et agents de maîtrise.

Quelque soit le contexte, l'employeur qui a décidé de transiger avec l'un de ses collaborateurs, doit respecter un certain nombre de règles tant juridiques que psychologiques, s'il veut réussir cet acte de management plutôt délicat.

Dans le cadre de cette réflexion, nous tenterons d'apporter des réponses aux questions suivantes :

- Comment réussir une bonne transaction ?

- Quels éléments peuvent faire l'objet de la négociation transactionnelle ?

- Comment la transaction se déroule-t-elle en pratique ?

- Comment négocier son départ selon le contexte ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius