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L'impact des radio de proximité: le ca radio Delta Santé

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par N. Joël M. BROOHM
Université de Lomé - Maitrise ès-Lettres, option Sémiologie et Communication 2004
  

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II-3-1 Le service des programmes

Poser un regard sur le service des programmes de la FM 106 revient à apporter des éléments de réponses à une question fondamentale : ce service assure-t-il les responsabilités qui sont les siennes ? Comment s'organise-t-il ?

A la R.D.S, cela peut surprendre, mais c'est une réalité, ce ne sont pas les attentes des auditeurs qui guident et orientent le travail. D'ailleurs, on ne connaît pas ces attentes et on ne cherche peut-être pas à les connaître. Ici, seul le leitmotiv de la rentabilité oriente les attitudes. A preuve, plus d'un animateur se sont entendus demander au moins une fois : « Combien rapporte-t-elle, ton émission ? ». Il va s'en dire que le service des programmes privilégie de façon délibérée mais, quelques fois, contre gré les tranches payées. Ce qui justifie peut-être l'effectif dévolu à ce service et la complexité de la tâche qui lui incombe.

En effet, le service des programmes compte neuf animateurs dont un seul se consacre entièrement aux programmes. Quant aux autres animateurs, ils sont tantôt à la programmation, tantôt à la rédaction. Soit un total de six animateurs. Deux autres sont à cheval sur les programmes de la radio et de la télévision.

En outre, des neuf animateurs, trois sont considérés comme pigistes.

Du coup, le chef des programmes gère un personnel quasi inexistant. Puisque bien des fois, il (le chef des programmes) se trouve dans des situations où il n'a pratiquement personne sous la main pour les besoins d'une production spontanée ou urgente (production de spot, bande d'annonce, interview). Parce qu'un tel est à son lieu de travail (le cas des pigistes), un tel autre est occupé à préparer une émission payée (pour la radio ou la télévision) ou encore au montage d'un reportage.

Cette situation est imputable à la polyvalence «contrainte » d'une large partie du personnel. Il en résulte pour la station un problème majeur : celui de la fidélisation de l'auditeur. Ce dernier est déboussolé lorsqu' à une heure H d'un jour J, il ne retrouve pas sur la fréquence «son émission préférée » parce que le présentateur est tenu d'honorer un engagement pris par la direction par dévers le service des programmes.

Or le principe de la fidélisation veut que l'auditeur puisse trouver sur «la longueur d'onde de la radio » un programme à «tout moment de la journée ».

11-3-2 Le service de la redaction

Il n'est point besoin d'insister sur le fait que l'information est à la fois la matière première et le premier produit de la radio. C'est précisément la raison pour laquelle il convient de nous attarder un temps, sur l'unité chargée de collecter et traiter cette information pour en faire un `'produit diffusable».

Créée en avril 2000, la rédaction est passée de deux journalistes à six. Cependant, elle fonctionne sans trop grande coordination. A cela, deux raisons peuvent être évoquées. D'abord l'inexistence du poste combien capital du rédacteur en chef. Ensuite vient la question de la rentabilité qui, une fois encore, instruit et oriente toute initiative relative à la collecte de l'information.

Quoi qu'il en soit, la rédaction de la R.D.S fonctionne, même en l'absence d'une organisation rigoureuse. Et le constat qui s'impose à tout visiteur imbibé de l'organisation d'un organe d'information c'est l'absence des conférences de rédaction : il n'y a en jamais eu. Ce qui implique que le travail de la rédaction reste ce qu'il n'aurait jamais dû être : la juxtaposition du travail isolé, non concerté et épars de chaque journaliste.

Analysons cet extrait d'un journal diffusé sur les ondes de la R.D.S.7

« Je l'annonçais en titre, les examens du Certificat d'Etudes du Premier Degré ont débuté ce matin sur toute l'étendue du territoire national,

Cosme ATTIOGBE :

« Voilà, mesdames, messieurs merci de nous écouter,

Donc nos jeunes frères et soeurs du cours primaire comme tu le disais sont en examen à partir de ce matin.

Les concernés sont les élèves du C.M.2.

Le certificat d'études premier degré CEPD de cette année durera trois jours. Aujourd'hui les candidats ont composé en étude de texte, en calcul, éducation civique, couture et dessin.

Dans la préfecture des lacs ils sont très nombreux à faire le déplacement des centres d'écrit, la plupart sont des enfants de 10 à 14 ans, filles comme garçons soucieux de franchir le cap des culottes ou robes kaki.

7 Journal présenté par Firmin EKOUE sur les antennes de la Radio Delta Santé le 1er juin 2004 à 12h 30mn et rediffusé à 18h30mn.

Ce matin, le préfet des lacs M. Agbodzi Koffi, accompagné par le président de

la délégation spéciale de la commune d'Aného, M. Ayayi AYIVI Patrice et d'autres

autorités de la commune ont fait le tour des centres d'écrit ce mardi donc.

Là, ils ont eu à encourager les candidats et leur ont souhaité bonne chance.

La RTDS a rencontré pour vous l'inspecteur du premier degré des lacs Ouest

M. LAWSON Virgile qui est très content de l'organisation de cet examen. » Commence alors un long «dialogue» entre le reporter et l'inspecteur. «- M. l'inspecteur, c'est aujourd'hui que démarre le CEPD sur le plan national,

quel est votre avis la dessus ici, dans votre zone dans les lacs Ouest ?

- Merci, effectivement le CEPD national démarre aujourd'hui, nous avons les élèves qui sont venus de leurs établissements respectifs subir l'épreuve au centre.

Personnellement, je dirige les lacs Est, inspection du premier degré des lacs Est qui comporte 10 centres. 9 centres pour les scolaires et 1 pour les non scolaires. Nous avons en tout un nombre de candidat qui avoisine les 1500.

Disons 1469 précisément. Donc aujourd'hui c'est un grand jour pour ces élèves qui doivent démontrer tout ce qu'ils ont eu à apprendre au cours de cette année scolaire.

Sur le plan des préparatifs je crois que les autorités ont fait le nécessaire.

Les épreuves sont arrivées dans de très bon conditionnement, et il n'y a pas de problème, dans quelques centres il y a eu des problèmes de surveillants qui ont été très vite régler par les chefs de centres.

Nous avons eu aussi des feuilles d'étude de texte qui ont manqué mais nous avons fait diligence et on a pu trouver des copies pour les élèves qui n'en avaient pas.

Dans l'ensemble tout à bien démarrer et tout va bien se passer.

-Les choses évoluent en matière d'éducation au Togo. Est-ce qu'on peut savoir quelques choses à propos de la moyenne d'âge de ces candidats là chez vous ?

-Bon la moyenne d'âge au niveau de ces candidats, (hésitation) bon la moyenne d'âge, je dirai c'est 14 ans.

Parce que réglementairement au Togo, en se referant à la législation scolaire, l'enfant doit avoir 6 ans révolus avant d'aborder la classe de CPI. Donc s'il fait ses six ans de scolarité ça doit lui faire 12 ans.

Si on lui permet 2 ans de redoublement, par exemple, l'enfant arrivé au CEPD a 14 ans.

Disons que ça varie entre 13 et 14 puisque dans notre système, nous remarquons un taux de redoublement assez fort ce qui fait que la moyenne d'âge est entre 13 et 14.

Cependant, il y a des extrêmes. Vous pouvez trouver des enfants de 10 passer le CEPD et de grands garçons de 17, 18 ans qui passent le CEPD. Néanmoins nous disons que c'est 13, 14.

-M. LAWSON vous qui connaissez mieux le système scolaire, du moins au niveau du primaire, quel est l'âge réel que doit avoir un enfant pour passer le CEPD pouvant lui servir quelques chose de bien dans ces études ?

- Merci, je crois que l'âge normal pour passer le CEPD c'est 12 ans. Un enfant à 12 ans qui passe le CEPD, a les capacités intellectuelles pour comprendre ce qu'il est en train de faire.

Bon quand nous voyons les enfants de 10 ans qui passent le CEPD, bon nous émettons certaines réserves parce que ces enfants n'ont pas encore la structuration mentale qui leur permette de comprendre vraiment ce qu'ils sont en train de faire. Ce sont ces enfants qui passent le CEPD à 8, 9, 10 ans qu'on retrouve au collège qui traînent. Mais un enfant qui a suivi son cursus scolaire normalement doit passer le CEPD dans de très bonnes conditions intellectuelles, mentales, physiques et tout.

-Il faut quel age pour qu'un enfant commence le CP1 ?

-L'âge, je l'ai dit tout à l'heure, la réglementation scolaire au Togo demande d'inscrire l'enfant au CP1 à 6 ans, 6 ans révolu.

Avant 6 ans, il y a les préscolaires, les jardins qui s'occupent des enfants.

Mais mettre un enfant de 4 ou 5 ans au CP1, ce n'est pas une bonne chose, les parents pensent bien faire en précipitant la scolarité des enfants mais au bout du cursus il y a fiasco, parce que le cerveau de l'enfant est conçu de manière qu'à chaque époque de la vie correspond une maturation qui permet à l'enfant de comprendre les notions qui lui sont enseignées.

L'âge normal, c'est 6 ans pour entrer au CP1. Normalement les parents doivent tout faire pour inscrire l'enfant à 6 ans. Mais peut-être que dans les villages, certaines conditions font que les enfants, on les inscrit peut-être à 7 ou 8 ans.

Mais 8 ans au CP1, c'est déjà beaucoup de retard. Bon il a les facultés pour bien comprendre mais il a déjà du retard par rapport au cortège qui évolue. Donc il se sent plus grand, et cet enfant arrivera au CEPD à 15 ou 16 ans. Vraiment ça pose problème.

-Merci, voilà l'examen dure trois jours et nous n'aurons plus qu'à souhaiter bonne chance aux candidats. »

Et le journaliste de pointe d'ajouter « Bonne chance également » avant de poursuivre son journal.

Cet extrait reflète quelques-uns uns des écueils qui auraient pu être évités si elle avait un rédacteur en chef et si elle tenait des conférences de rédaction. Pour le profane cet extrait est irréprochable mais ce n'est pas le cas pour l'homme de la communication.

En effet, l'extrait est truffé de fioritures et donc pas en adéquation avec le principe de la concision :

« Voilà, mesdames, messieurs merci de nous écouter,

Donc... »

En commençant son compte-rendu par ces termes, le reporter n'apporte aucun supplément d'information à son récit. Bien au contraire, il donne l'impression d'avoir été surpris par le lancement du journaliste de pointe. En clair, le reporter ne savait pas à quel moment précis du journal il devait prendre la parole.

« Le certificat d'études premier degré CEPD de cette année durera trois jours. » Ceci n'est pas une nouvelle : la durée des examens n'a pas changé et il n'y a rien de nouveau à porter à la connaissance de l'auditeur.

Dans la question suivante : « M. l'inspecteur, c'est aujourd'hui que démarre le CEPD sur le plan national, quel est votre avis la dessus ici, dans votre zone dans les lacs Ouest ? », le reporter reprend l'information principale donnée par le journaliste de pointe avant de poser une question plus qu'ouverte, c'est le moins qu'on puisse dire, qui ne dit pas ce que le reporter veut tirer comme information de son interlocuteur. Ce dernier, ne sachant quoi répondre à cette question-bateau, se confond dans une longue présentation du secteur sous son autorité avant de souligner les difficultés auxquelles ils ont été confrontés. On lui a demandé son avis et il présente les difficultés organisationnelles auxquelles les enseignants et luimême ont été confrontés.

A la question suivante, le reporter, peut-être dans un souci de remplissage, allonge sa question alors qu'il aurait pu l'écourter et la rendre plus claire : « -Les choses évoluent en matière d'éducation au Togo. Est-ce qu'on peut savoir quelques choses à propos de la moyenne d'âge de ces candidats là chez vous ? » Une question qui se résume en quelques mots : « quelle est la moyenne d'âge de ces candidats ? ».

Sur cette question l'interview insérée dans le reportage aurait pu s'achever sans que l'information n'en souffre. Car la suite du questionnaire semble s'éloigner du sujet qui est l'examen du CEPD. Et non pas l'âge de la scolarisation des enfants.

Et puis une seule fois l'inspecteur n'a exprimé la grande joie que le reporter signale aux auditeurs.

Sur la forme de nombreux mots, phrases et membres de phrases pourraient être sortis du texte diffusé. C'est le cas du mot merci qui revient inutilement à deux reprises dans les propos de l'inspecteur.

Les écueils relevés dans cette analyse superficielle auraient pu être évités si le journal de la R.D.S. était le fruit du travail concerté de toute l'équipe. Ce constat est flagrant quand on constate que le journal à été diffusé tel quel à deux reprises.

A chaque édition du journal donc, le journaliste chargé d'en assurer la présentation fait tout seul fonction de rédacteur en chef, de reporter au besoin, de secrétaire de rédaction, de réviseur et de présentateur.

Pour l'auditeur cela se traduit bien souvent par une rupture de l'information. Dans les faits, il n'est pas rare de n'avoir aucune suite d'une information dont on entendait suivre l'évolution alors que le présentateur précédent en avait annoncé un développement dans les éditions à venir.

En l'absence de conférences de rédaction, et donc de prise de décision collégiale à propos de sujet d'information à traiter, la collecte et le traitement et donc la production de l'information est presque nulle. Les seules informations produites par la station restent celles qui ont fait l'objet de reportage payé ou encore de faits divers. Et Dieu sait combien ils sont !

Question donc : quelles informations sert -on aux heures des journaux parlés ?

rrr

~~ ~~ ~~ ~~~~

~~~ ~I~~~~~~~~~

J\iJJJ2JJLIsLC LfJJ

C

e chapitre tente de répondre à la question de la recherche littéraire dans le domaine de la radio, en particulier de la recherche littéraire à la Radio Delta Santé. Cette question dont la problématique se résume en une question

(celle de l'existence d'une littérature radiophonique) retiendra notre attention. Aussi, ne saurions-nous l'aborder sans analyser au préalable le concept de la littérature.

Du latin « litteratura » qui signifie écriture, la littérature est définie par le Larousse comme étant «l'ensemble des oeuvres orales ou écrites qui visent une valeur esthétique ». Aussi simpliste qu'elle puisse paraître, cette définition met en évidence deux notions importantes et donc susceptibles de nous intéresser :

- La notion de l'oralité

- La notion de l'écriture

Il est évident que pour la critique ces deux notions évoquent deux entités distinctes : celle de la littérature orale et celle de la littérature écrite. Toutefois, pour l'homme de radio, les notions d'oralité et d'écriture sont deux aspects du travail qu'il effectue au quotidien : écrire et dire pour l'oreille.

La tâche qui consiste à écrire pour l'oreille suppose que l'homme de radio respecte certaines contraintes relatives notamment au principe de la « fidélisation de l'auditeur ».

Il en découle que l'homme de radio ait recours à des « formes » préétablies et immuables dans lesquelles on «coule » un fond.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984