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Contribution à  la protection du patrimoine culturel et à  la gestion efficiente de l'environnement en république du Congo: cas de l'ancien port d'embarquement des esclaves de Loango et du domaine royal de M'bé

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par Ulrich Kevin KIANGUEBENI
Université SENGHOR - Master en développement  2011
  

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1.1 Présentation générale des deux sites

Cette présentation se fait à travers le cadre géographique et historique

L'ancien port d'embarquement des esclaves de Loango est surplombé par l'ancienne lagune Tchibete (en voie de disparition) et situé dans la sous-préfecture de Hinda dans le département du Kouilou. Il est limité au Sud-est par la Pointe indienne, au Sud et au Sud-ouest par l'océan Atlantique, au Nord-ouest par le village Matombi et au Nord-est par le village Diosso, ancien Bwali capitale du Royaume de Loango, ancien quartier administratif du même royaume. Le Royaume de Loango faisait partie des neuf provinces que comptait le Royaume Kongo dont la capitale était « M'Banza Kongo Dia Nthotila » (Cité du roi). Très tôt, trois provinces (Ngoyo, Kakongo, et Loango) du royaume Kongo se sont érigés en royaumes indépendants et subirent de nombreuses pressions et revendications de leur puissant voisin longtemps après qu'elles s'en furent détachées. Un important groupe fit son apparition sur la côte de Loango au XIe siècle, comportant des forgerons, une puissante confrérie : celle des Bouvandji, qui, s'appuyant sur un corps de guerriers entreprenants, s'imposa aux populations locales. Leur autorité s'est étalée sur neuf rois qui ne formaient pas une dynastie cohérente, car leur autocratie fut un pouvoir de force et de lutte permanente. Compte tenu de leur comportement tyrannique, les Bouvandji furent chassés du pouvoir par une insurrection populaire2. Plus tard, avec le début du commerce triangulaire, le port de Loango fut le carrefour de tous les esclaves qui venaient d'une partie du golfe de Guinée. Il a vu embarquer plus de deux (2) millions d'esclaves venus des zones qui constituent aujourd'hui le Tchad, l'Angola, le sud du Gabon et la République Démocratique du Congo et l'actuel territoire de la République du Congo3. Toutes les tribus des zones concernées ont été impliquées dans le commerce des esclaves. Les conséquences de la déportation furent entre autres, le déracinement culturel. L'ancien port d'embarquement des esclaves de Loango est l'un des plus importants sites du golfe de Guinée par lequel des millions d'esclaves ont été embarqués dans des bateaux et transportés directement pour les Amériques sans escales intermédiaires. Les Européens ont entretenu des comptoirs, dépôts, dortoirs où les esclaves appartenant aux ethnies diverses et venus par caravanes étaient casernés ou stockés en attendant l'arrivée des navires. Loango fut donc le site d'embarquement des esclaves et de débarquement des marchandises de peu de valeur qualifiées de pacotille (tissus, sels, liqueurs, fusils etc.) en échange des esclaves.

Carte du port de Loango - 1900 Source : http://congo-dechaine.info

Distance entre Pointe-Noire (A) et Loango (B) : 19 km Source : Googgle Maps

Le domaine royal de M'bé quant à lui est situé à 200 kilomètres environ au nord de Brazzaville, dans le département du Pool. Il est composé d'un ensemble de sites liés à la culture et à l'histoire du peuple Téké dont la Cité de Mbé : capitale du royaume et résidence du Makoko (roi). Elle a connu des déplacements incessants tout au long de l'histoire. La tradition culturelle Téké précoloniale exigeait le déplacement de la capitale « Mbé » chaque fois qu'un roi venait à mourir. Ce domaine royal reste ainsi ponctué d'anciens sites ayant abrité la capitale du royaume qui, par la suite, sont devenus des forêts sacrées. Il est sans aucun doute un exemple imminent de l'interaction du peuple Téké avec son environnement et constitue le maillon central d'une entité ethnolinguistique. En effet, ce domaine illustre la démarche de sacralisation de nombreuses forêts qui s'y trouvent, et qui témoignent de l'emplacement des différentes cités royales successivement abandonnées à la mort d'un Makoko (Roi), dans le but de perpétuer la mémoire du royaume. On y retrouve les évidences du système d'administration du territoire Téké par les douze (12) dignitaires qui en ont la responsabilité. En outre, chacun de ces dignitaires gère toujours un territoire jouant en même temps le rôle de sanctuaire du royaume, symbolisé par un Nkobi. Six (6) de ces sanctuaires sont encore localisés à proximité du noyau central du Domaine royal, et veillent sur les composantes essentielles du royaume, comme la forêt sacrée d'Ebala (sorte de « panthéon » Téké) et les chutes du Nkouembali. Les dignitaires de ces six sanctuaires interviennent dans la désignation des successeurs des rois4. Le Domaine royal de Mbé est associé à des croyances et des traditions vivantes qui ont permis à cette entité de résister aux continuelles mutations du monde moderne. On y pratique encore les rites liés à la désignation, à l'investiture et aux funérailles des Makoko, les épopées qui racontent la gloire, la grandeur et la généalogie des différentes familles Téké, y compris celle des Makoko. Le terme Téké qui permet de désigner les anzicos aujourd'hui est apparu entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. C'est effectivement à cette époque que le continent africain et l'Afrique centrale en particulier ont connu un trafic intense avec l'arrivée abondante des occidentaux au point que les anzicos échangeaient les leurs contre les produits précieux (sel, fusil, verrerie...) venus d'Occident. L'esclavage et la traite des noirs ont connu à ce moment leurs plus fortes montées. En outre, le Domaine royal de Mbé est associé à un évènement majeur dans l'histoire du Congo : c'est là que fut signé le 10 septembre 1880, le Traité entre l'explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza et le Makoko Iloo 1er5. C'est ce Traité qui a lancé l'idée de la Conférence de Berlin de 1885 au cours de laquelle fut décidé le partage de l'Afrique en colonies. C'est également ce traité qui a conduit à la fondation de Brazzaville, devenue par la suite la capitale de l'Afrique équatoriale française (AEF), de la France libre pendant la deuxième guerre mondiale et aujourd'hui la capitale du Congo.

Distance entre Brazzaville (A) et M'bé (B) : 200 km Source : Google Mpas

Sites sacrés à valeurs historique et culturelle du domaine royal de M'bé Sources: CRAterre/ DPDC Congo

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