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Les migrants sénégalais en Italie

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par Mouhamadou LEYE
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Master II en Droit des Migrations 2009
  

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Paragraphe I : Au niveau interne

Il y a 4,2 millions d'immigrés en Italie17. Au cours de la dernière décennie qui a vu l'augmentation constante des flux migratoires, la politique mise en oeuvre par l'Etat s'est considérablement durcie. La loi Bossi-Fini de 2002, l'une des plus restrictives au niveau européen, prévoyait l'expulsion des clandestins (A) après identification dans les centres de permanence et d'assistance temporaire (CPTA) (B).

A : L'expulsions et éloignement

Selon le premier alinéa de l'article 10 du T.U. : « la police des frontières repousse les
étrangers qui se présentent à la frontière qui ne remplissent pas les conditions d'entrée

17 D'après le Dossier migrantes 2009 de la Caritas, un million d'entre eux sont en situation irrégulière

dans le territoire italien requises par le T.U. » ; le deuxième alinéa dispose l'éloignement dit « différé » : « le préfet dispose l'éloignement avec accompagnement à la frontière envers les étrangers »:

- qui entrent dans le territoire national sans se soumettre aux contrôles des frontières et se sont trouvés à l'entrée ou tout de suite après ;

- qui ne remplissent pas les conditions d'entrée sur le territoire italien mais ont été temporairement admis à cause de la nécessité de leur prêter un secours public.

force est de signaler que la mesure qui dispose l'éloignement, le décret d'expulsion, la mesure de révocation ou de refus du permis de séjour, celui de refus de la conversion du titre de séjour , la révocation ou le refus de la carte de séjour, doivent être communiqués à l'étranger à travers la consigne dans ses mains ou notification de la mesure écrite et motivée, qui doit contenir l'indication des éventuels moyens de recours , et doit être faite en gardant la discrétion (confidentialité) du contenu de l'acte .

Ainsi, l'expulsion des étrangers en situation irrégulière, qu'ils soient entrées en se soustrayant aux contrôles frontaliers ou qu'ils séjournent alors que leur titre de séjour est devenu caduc ou leur a été retiré, est une décision administrative prise par le préfet ou le Ministre de l'intérieur. La décision d'expulsion doit être motivée, les faits justifiant l'expulsion doivent être précisément exposés.

Dans le cas de l'expulsion administrative, l'article 13.1 du texte unique dispose que « Le Ministre de l'intérieur peut prendre une mesure d'expulsion pour des raisons d'ordre public ou de süreté de l'Etat envers un étranger même s'il n'a pas la résidence dans le territoire italien ; il doit préalablement informer le Président du Gouvernement et le Ministre des affaires étrangères ».

La loi Bossi-Fini a fait de la reconduite à la frontière sous escorte policière la règle. C'est seulement lorsque l'expulsion est motivée par la caducité du titre de séjour depuis plus de soixante jours que l'étranger reçoit l'ordre de quitter le territoire dans les quinze jours. Toutefois, même dans ce cas, si l'administration craint que l'intéressé ne se

soustraie pas à l'exécution de la décision d'expulsion, la reconduite à la frontière sous escorte policière peut titre prévue. La décision d'expulsion est immédiatement exécutoire.

L'étranger présent sur le territoire italien parce qu'il a contrevenu à un ordre d'expulsion encourt une peine de prison de un à quatre ans. Toutefois, lorsque l'expulsion est motivée par la caducité du titre de séjour depuis plus de soixante jours, l'étranger qui n'a pas respecté l'ordre de quitter le territoire n'est passible que d'une peine de prison de six mois à un an.

Par ailleurs, dans les deux hypothèses, une nouvelle mesure d'expulsion avec accompagnement par la police à la frontière doit titre prise. Les règles de procédure doivent titre à nouveau respectées.

Lorsque la décision d'expulsion ne peut pas titre immédiatement exécutée, par exemple parce qu'un certain délai est nécessaire, soit pour vérifier la nationalité ou l'identité de l'intéressé, soit pour obtenir des titres de transport, la police décide le transfert de l'étranger dans un centre de rétention (centro di permanenza temporanea ed assistenza : centre de séjour temporaire et d'assistance).

B : Le centre de séjour temporaire et d'assistance

Les centres de permanence temporaire et d'assistance (CPTA), créés par la loi n°40 de 1998, dite « loi Turco Napolitano » sont destinés à retenir les étrangers titulaires d'un permis de séjour italien arrivé à expiration, ceux qui sont entrés irrégulièrement et ne disposent d'aucun document d'identité, ceux qui sont expulsés, ceux qui sont en instance de reconduite. La loi Bossi Fini de 2002 a modifié le régime de la détention dans les CPTA, en particulier en doublant la durée maximum de la rétention de (30 à 60 jours). Si la loi définit clairement leurs attributions, des uns et des autres, il n'est pas toujours facile de les distinguer en pratique. C'est ainsi que certains CPTA situés dans les zones d'arrivée massive de migrants fonctionnent comme de simples centres de transit, ou de premier accueil, dont la population d'arrivant est rapidement

transférée vers d'autres CPTA, à moins qu'elle ne soit immédiatement refoulée, comme ce fut le cas à Lampedusa en 2004.

Le fonctionnement des CPTA est régi par une circulaire du ministère de l'intérieur du 30 Aout 200018, qui contient une charte des droits et devoirs des migrants détenus. Cette directive étant loin d'assurer une homogénéité dans la gestion et le fonctionnement des différents centres, le ministère de l'intérieur a tenté de compenser les différences en édictant le 27 Novembre 2002 des « lignes directrices pour la gestion des CPTA », ainsi qu'un modèle de convention. Chaque centre peut en outre prévoir son propre règlement intérieur.

Selon cette charte les étrangers détenus dans les CPTA disposent des droits suivants :

- Droit à s'exprimer dans sa propre langue ou dans une langue connue, si besoin avec les services d'un interprète ;

- Droit au respect de la vie familiale ;

- Droit à la confidentialité des entretiens avec leur avocat ;

- Droit aux visites, et de s'entretenir avec les autorités diplomatiques, les membres de sa famille ;

- Droits aux visites d'organisations humanitaires qui opèrent à l'intérieur des CPTA pour fournir une assistance juridique, sociale ou psychologique ;

- Droits à l'assistance médicale etc.

Ces centres ont été dénoncés à de multiples reprises par des organisations internationales telles que Médecins Sans Frontières et Amnesty International. Les conditions de séjour y sont très mauvaises : surpopulation, absence de climatisation, mauvaises conditions hygiéniques, nourriture insuffisante. Les CPT s'apparentent donc plus à un prolongement du système carcéral qu'à un centre d'accueil d'immigrés en situation irrégulière. La loi Bossi-Fini visait à restreindre l'immigration en Italie, mais elle n'a réussi qu'à augmenter considérablement le nombre d'immigrés clandestins.

18 directtiva generale in materia di Centri di permaneza e di Assistenza ai sensi dell'art.22,comma i)del DPR 31 agosto 1999.

Cependant, conscient de son incapacité à résoudre à lui seul le problème de
l'immigration clandestine, le gouvernement italien a sollicite l'aide extérieure.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway