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Ajustement d'une PME familiale à  son environnement socio économique: le cas de la société Mballa et fils SARL

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par Désiré Jules Ndoumou Foe
Université catholique d'Afrique Centrale - Master en socio anthropologie du développement 2007
  

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I.2.4 Traits communs du système de management des PME familiales au Cameroun.

Deux principaux traits sont communs au management des PME familiale au Cameroun : la gestion de l'interdépendance entreprise - famille et le management de sa propre famille. Les parents, les enfants, les frères et soeurs, ne se retrouvent pas dans l'entreprise non familiale. C'est là une force positive ou négative de l'entreprise familiale avec laquelle les employés doivent composer, qu'ils fassent partie ou non de la famille. Les entreprises familiales réussissent souvent à mieux concilier le monde du travail et le monde de la famille. Il est plus naturel d'y retrouver les concepts d'horaire flexible, de partage des tâches ou de garderie en milieu de travail. Elles représentent pour la communauté l'exemple de la force de l'équipe par rapport au travail du " lone hero" et de l'individualisme, car, on y est forcé de travailler ensemble (Tchankam, 1998 :18).

Les premiers handicaps et non des moindres viennent de la gestion d'une main d'oeuvre lignagère. Le mode de recrutement du personnel met toujours en avant les liens de parenté et les recommandations pressantes d'un proche, ce qui a pour effet de renforcer le système des rapports sociaux, en l'occurrence les relations de dépendance entre l'entrepreneur devenu aîné et les cadets sociaux. Cette façon de sélectionner des ressources humaines sans faire droit aux profils techniques des postes en question et à la qualification des employés n'est pas sans conséquence sur l'avenir des entreprises. Par ailleurs, les membres de la famille, qui participent ou non à la gestion de l'affaire, partagent un passé familial commun. Souvent, ils semblent avoir arrêté le temps et se comportent comme s'ils s'adressaient à l'enfant que chacun a été. Les vieilles querelles et rivalités ne tardent pas à réapparaître à la moindre difficulté. Par exemple, un entrepreneur peut ne plus se rendre compte que son dirigeant de frère n'est plus le petit martyr de leur enfance et a développé sa personnalité (Catry et Buff, 1996 : 193).

En outre, le management des collaborateurs qui ne font pas partie de la famille n'est pas toujours facile, bien que leur apport ne puisse faire l'objet d'aucune contestation. Trois types de problèmes sont souvent observés : les tensions relatives aux promotions, les tensions relatives aux rémunérations, les tensions familiaux et non familiaux.

L'on peut ajouter que la plupart des actions menées ne sont pas planifiées, celles-ci sont surtout dues aux défaillances internes qui se manifestent par des décisions prises sur dossiers, absence ou rareté d'outils comptables fiables et d'instruments de suivi des activités. Ces dirigeants méconnaissent pour la plupart tant les techniques modernes de gestion (comptabilité, administration du personnel, techniques de ventes, etc.) que, sur un plan moins formalisé et plus pragmatique, les multiples micro-procédures rationnelles qui permettent à un responsable d'une unité économique d'y introduire ou d'en améliorer la rigueur et l'efficacité au quotidien.

La culture familiale pèse lourdement sur le management des entreprises familiales africaines, et découle généralement sur un système de management paternaliste. Très souvent les employés qu'ils appartiennent à la famille ou non sont considérés comme ses enfants. D'où l'appellation de "papa" qu'on lui attribue. A titre d'exemple, la gérante de la SMF est appelée « maman » par l'ensemble du personnel (familiaux et non familiaux). Ce caractère autocratique de la firme au sein de laquelle se confondent patron et père de famille découle du système traditionnel dans lequel évoluent ces dirigeants (Tchankam, 1998). Le partage du pouvoir, quand bien même celui-ci existe, est toujours bouleversé par les ambitions mal contrôlées du dirigeant qui ne comprend pas qu'on résiste à celui qui a donné toute sa vie pour créer son entreprise. Le chef d'entreprise familiale éprouve toujours plus que d'autres un attachement charnel, quasi-possessif, envers son entreprise (Gélinier et Gaultier, 1975 :210). Cette symbiose plus ou moins complète entre la firme et le dirigeant entraîne parfois des prélèvements personnels, souvent considérés comme rémunération d'un travail.

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