WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

( Télécharger le fichier original )
par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

TROISIEME PARTIE :

ENTRE FICTION ET REALITE, LE

FILM NOIR MIROIR DE LA SOCIETE

AMERICAINE.

Chapitre VII

1) L'émancipation de la femme.

« Devant un tel déferlement de misogynie, la femme ne pouvait que se rebeller. C'est ce qu'elle s'empresse de faire en aspirant à l'émancipation. »134

L'émancipation de la femme à l'écran démontre le début d'une ouverture d'esprit quant à la place de la femme de la société américaine.

« L'émancipation féminine existe bien à l'écran, mais présente néanmoins cette certaine amertume, car elle conduit souvent soit à l'échec, soit à l'isolement, soit au statut quo. »135

« A cela une raison historique : accédant à des postes à responsabilité pendant la guerre, les femmes inquiétèrent avec leur nouveau pouvoir économique. Comme pour son style de photographie, son mode de récit et sa peinture de la société, le film criminel choisit pour peindre la femme le malaise et l'inquiétude, le point d'oblique qui dérange l'interrogation, le tremblement intérieur. Est-ce pour cela qu'au cours de ses premières quarante années d'existence, l'Academy of Motion Picture, soucieuse de respectabilité, ne donna aucun oscar à un film criminel ? »136

Même si les femmes ont le droit de vote depuis 1920 aux Etats-Unis, leur statut social est effacé par rapport à celui des hommes.

« (...) dans la mesure où leur lutte pour le droit de vote (1920) n'apparaît rétrospectivement que comme une tardive évidence des progrès constants de la démocratie. »137

Et pourtant le nombre des femmes qui travaillent passe de 2, en 1914, à 10 millions en 1930.

134 Michel Cieutat, Les grands thèmes du cinéma américain, Tome 2 : Ambivalence et croyances, op. Cit, p. 88.

135 Ibid, p. 89.

136 Michel Ciment, /ff FriPff à 11'pFEEC, 13 Cff 1114 trff dff 110PpUT)ff, op. Cit, p. 90.

137 Michel Cieutat, Les grands thèmes du cinéma américain, Tome 2 : Ambivalence et croyances, op. Cit, p. 88.

Le film noir a permis en quelque sorte aux femmes de s'émanciper.

Peut-être parce qu'on ne la représente plus comme une « potiche ".

« Autre influence : le rôle nouveau joué par les femmes. Jusqu'ici, le western les utilisait dans des rôles de fiancées attendries (en général filles de shérif ou de juge), ou dans des compositions d'entraîneuses diaboliques. C'était conforme à la mythologie sommaire du film d'aventures : d'un côté les bons sentiments et le mariage ; de l'autre, le déchaînement des « bas instincts ", la sexualité, le crime. "138

La femme à l'écran s'émancipe par son style de vie.

D'ailleurs, un symbole de cette émancipation, est la cigarette.

Presque toutes les femmes des films noirs étudiés ici, fument, comme les hommes.

Par exemple dans Le faucon maltais, Brigid est une femme qui vit seule, elle est indépendante.

Elle a de l'esprit, car c'est elle qui est l'investigatrice du dénouement de l'histoire.

Dans Shanghai, les femmes sont extrêmement émancipées.

Les trois actrices, ont des vies différentes, mais elles ne dépendent pas directement d'un homme qui l'assume.

Mother Gin Sling, a su malgré son passé se faire une place dans la société corrompue dans laquelle elle vit, c'est une femme de tête.

Elle dirige son casino, et des hommes sont sous ses ordres.

Poppy, vient seule dans ce casino, elle joue aux jeux, découche du domicile familial, et sa relation avec Omar lui donne une bonne raison pour définitivement le quitter.

Quand à Phyllis Brooks, c'est un prostitué qui vit également sa vie en solitaire.

Dans Assurance sur la mort, l'émancipation de Barbara Stanwyck se fait ressentir dans le dédain qu'elle porte envers son mari.

Dans Le roman de Mildred Pierce, le fait que Mildred demande le divorce et se sépare de son premier mari, démontre qu'elle veut tenter de ne pas rester à ses crochets, et elle préfere refaire sa vie, plutôt que de rester avec un homme qui l'a trompée.

138 Raymond Borde, Etienne Chaumeton, Panorama du film noir américain (1941-1953), op. Cit p. 153.

Dans Niagara, Rose est aussi quelque part émancipée. Même si elle est mariée, son mari est ensorcelé par ses charmes, et elle en fait ce qu'elle veut.

Elle sort toute seule, s'habiller de façon provocante, à la différence de Jean Peters (Polly Cutler) qui a un « look » beaucoup plus réservé, et sobre.

En quatrième vitesse, met aussi en scène une femme libre et indépendante. Ses tenues affriolantes imposent sa domination sur les hommes.

Malgré ces exemples de séquences, il y tout de même un côté paradoxale, à l'écran toujours, car certains comportements des hommes prouvent bien leur côté paternaliste.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery