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Les femmes criminelles dans le film noir américain de 1940 à  1960

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par Fanny Pira
Université Sciences Humaines et Arts de Poitiers - Master histoire contemporaine 2007
  

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2) Des criminels trop humains.

Cette influence de la psychanalyse est une aubaine pour la création des personnages. Leur créer un passé tourmenté, une histoire plus ou moins secrète, leur donner des liens affectifs qu'on ne découvre qu'au fil de l'histoire.

Dans le jargon du cinéma, on appelle « murder dramas », les crimes dus à des amateurs plutôt qu'à des professionnels.

Le plus souvent ce sont des épouses qui se débarrassent de leur mari et vice et versa.

A partir de là, les gangsters, les professionnels du crime, ne sont plus les seuls à être des criminels.

Et derriere le rideau, ce n'est plus seulement la crise, la misère ou la jalousie qui poussent au crime, la motivation première devient le sexe.

En parlant d'Assurance sur la mort de Billy Wilder, François Guérif développe le fait

que :

« Assurance sur la mort est un fil important (...)...il introduit un nouveau genre d'assassins et expose clairement une motivation jamais abordée franchement jusqu'ici. Le tueur n'est en effet plus un gangster, ni un professionnel (...) C'est un cadre moyen, qui pourrait être vous ou moi. »46

Noël Simsolo l'explique très bien dans son chapitre : Thèmes et personnages :

« A partir de 1944, en parallèle aux productions de propagande aidant l'effort de guerre, la faune des meurtriers, des femmes fatales, des psychopathes, des victimes du destin, des truands solitaires, des gangsters organisés, des policiers et détectives privés investit les écrans dans des oeuvres où règnent la violence et le vice. Tous ne se transforment pas au gré des mutations de la société ou des évolutions esthétiques liées au « cycle noir », mais beaucoup de ces prototypes changent d'envergure au contact de cette mouvance qui impose ce nouveau naturalisme formel, ces apparences de réalité documentaire ou d'onirisme inquiétant. Ils se caractérisent alors par une cruauté barbare, un cynisme désenchanté, une cupidité sans merci et des révoltes à caractère idéologique. »47

Il explique également que :

46 François Guérif, Le film noir américain, op. Cit. p. 115.

47 Noël Simsolo, Le Film Noir, Vrais et faux cauchemars, op. Cit p. 275.

« Au cours de cette période, les durs sont souvent présentés de manière schématique ou caricaturale : costauds, buveurs, bagarreurs, voyageant entre la loi et la délinquance avec aisance. Plusieurs films les mettent en scene sans chercher autre chose qu'une suite de séquences d'actions spectaculaires. Ce personnage peut être un truand ou un flic, un détective privé ou un marginal. Il a peut d'états d'âme et sa violence touche à la gratuité. Tout cela en fait un excellent matériel pour le thriller ou le suspense, mais pas un véhicule de film noir.

En revanche, certains sont présentés de façon plus complexe et approfondie pour traverser des genres aussi traditionnels que le film policier en les dénaturants par leur modernité. Qu'ils soient d'un bord ou l'autre de la loi, ils entretiennent un rapport névrotique avec elle. »48

Selon François Guérif,

« Pendant ces années, les différentes catégories de criminels ne disparaissent pas non plus. La psychologie criminelle trouve en la femme son personnage favori, qu'elle soit victime ou coupable. Fragilité et perversité sont toujours les deux extrêmes qui fascinent scénaristes et réalisateurs, ce qui est assez révélateur d'une certaine tendance sadique ou misogyne du film noir. »49

Plus loin, il décrit,

« Rayon psychologie criminelle, les années cinquante et soixante produisent, elles aussi, quelques portraits noirs et vénéneux. A signaler que les portraits de femmes criminelles sont en majorité. »50

Pour Nöel Simsolo,

«De 1930 à1943, le cinéma américain intègre des éléments de psychanalyse dans le film policier. Un tueur peut y être un psychopathe (...) Cela donne des suspenses sans point commun avec le film noir qui jouera pourtant de tout cela au cours des années quarante et cinquante. »51

Par exemple, pour Shanghai Gesture, Nöel Simsolo explique :

« D'autres films de l'époque explorent les pulsions autodestructrices et névrotiques des personnages. Avec sa puissance baroque, Joseph von Sternberg en fait le miel amer d'un

48 Ibid, p 278.

49 François Guérif, Le film noir américain, op. Cit. p. 178.

50 Ibid, p. 202.

51 Noël Simsolo, Le Film Noir, Vrais et faux cauchemars, op. Cit p. 92.

conte noir : Shanghai Gesture (Shanghai, 1941), kaléidoscope étourdissant où la vengeance règne sur tout autre sentiment et finit même par se retourner contre la femme qui la déclenche. C'est une oeuvre sadienne et amorale. Déviations sexuelles, perversité des comportements, mensonges foudroyants, masques réels, inutiles ou minables se mêlent en une symphonie de l'horreur ordinaire, malgré les apparences de bazar kitsch. »52

« Le crime est cette fois accompli par un Américain moyen ; le fait divers bascule dans la tragédie », selon Michel Ciment en parlant de Le Faucon Maltais.53

Dans tous les films étudiés pour ce travail de recherche, les criminels, ou plutôt les criminelles, ne sont en aucun cas des tueuses professionnelles.

Mais elles ont toutes en commun un passé refoulé, des remords ou des regrets.

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