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La radiodiffusion au cameroun de 1941 à 1990

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par Louis Marie ENAMA ATEBA
Université de Yaoundé I - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011
  

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II.2. La radiodiffusion comme facteur de décolonisation du Cameroun

En tant que moyen de transmission de la pensée colonialiste française, la radiodiffusion du Cameroun avait contribué au renforcement du nationalisme indigène, et favorisé l'indépendance du pays.

II.2.1. La conception de la métropole

 

La Constitution française de 1946 avait fait du Cameroun un territoire associé à L'Union Française. L'Union Française était en effet une communauté de peuples et de civilisations. Le premier objectif de la radiodiffusion était donc de permettre aux territoires d'Outre-Mer d'avoir une exacte connaissance de l'opinion et de la vie métropolitaine dans ses multiples aspects, et vice-versa. En plus, la radiodiffusion de l'Union Française était vouée à développer dans chacun de ses territoires, que ce soit dans la métropole ou dans l'Outre-Mer, l'esprit communautaire. La radio de l'Union Française se devait donc de la faire connaitre à l'étranger et de favoriser l'éclosion et le perfectionnement des civilisations et des cultures locales. Pour atteindre ces buts, la radiodiffusion s'était donnée pour rôle  d'informer par des émissions politiques, économiques et sociales, d'éduquer dans le respect des cultures et des particularismes locaux, de distraire par des programmes artistiques inspirés du génie français et des folklores autochtones. Sur ce point, la France avait trouvé important de donner aux populations autochtones les moyens techniques de réception (l'organisation de l'écoute collective par exemple). Il était aussi question d'inculquer à l'indigène l'habitude d'écouter. La radiodiffusion permettait de satisfaire les auditeurs issus de la métropole et les autochtones. Dans l'esprit de la France, les masses autochtones regroupaient non seulement les classes « évoluées », mais aussi les populations des villages de brousse. Pour l'administration coloniale française, les auteurs des émissions culturelles devaient être proches des indigènes. Voilà pourquoi les émissions en langues vernaculaires étaient la principale préoccupation de la radiodiffusion de l'Union Française ; le but étant de « créer une communauté cohérente de peuples de civilisations différentes».

Les émissions culturelles en langues autochtones n'excluaient pas des émissions de même nature en français, celles-ci complétant celles-là, éduquant les populations évoluées du territoire. Le gouvernement français estimait que les conseils radiophoniques sur l'hygiène de l'habitat ou du corps étaient plus efficaces que ceux qui leur étaient proposés par d'autres procédés. Des cours de langue française en langues indigènes y étaient alors prévus, de même que des causeries sur l'hygiène, la puériculture, la technologie agricole, l'orientation professionnelle, le syndicalisme, la coopération, et des émissions à caractère artistique, musical et folklorique intéressant les indigènes. Comme l'affirme Daniel Abwa, la France n'avait jamais envisagé son départ du Cameroun36(*). Voilà pourquoi elle avait mis sur pied des institutions qui avaient vocation à pérenniser sa mainmise sur le Cameroun ; ce dernier étant considéré comme un territoire stratégique, particulièrement riche en ressources naturelles.

La concrétisation des missions assignées par la France à la radiodiffusion du Cameroun avait favorisé l'éclosion d'une véritable pensée nationaliste locale.

* 36 D. Abwa, Commissaires et Hauts-commissaires Français au Cameroun, Yaoundé, Presses de l'Université Catholique d'Afrique Centrale, 1998, p. 51.

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