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Protection des espèces et conservation durable de la biodiversité. Etude comparative en droit français et québécois de l'environnement

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par Eric NYANDA
Université de Limoges - Master 2 en Droit International et Comparé de l?Environnement  2006
  

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Paragraphe 3 Protéger la biodiversité et les écosystèmes.

Un écosystème désigne l'ensemble formé par une association ou communauté d'êtres vivants (biocénose) et son environnement géologique,pédologique et atmosphérique (biotope).La façon la plus sure de protéger les espèces est de protéger leur habitat.La protection de leur habitat est beaucoup plus pertinente,car il est assez improbable qu'une espèce disparaisse si elle vit dans son environnement naturel et qu'il est protégé.En plus de préserver les groupes déja en danger,cette méthode évite que les autres espèces du même habitat soient menacées à leur tour et elle maintient l'intégrité écologique de la région.La protection de zones entières assure en définitive la sauvegarde de tous les niveaux de diversité.

Protéger la biodiversité.Soit.Mais pourquoi ?  « la biodiversité, c'est la vie même de la planète ».Et bien plus encore,  « c'est la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, et des complexes écologiques dont ils font partie ».

La biodiversité ne se résume donc pas à l'inventaire des espèces.Pour la déchiffrer,il faut avoir une approche globale du vivant des micro-organismes aux animaux en passant par les végétaux qui intègrent les trois niveaux que sont les gènes,les espèces et les écosystèmes.Et l'homme dans tout ça ?Il est au coeur de la biodiversité et ne cesse d'interagir aec elle.S'il est besoin de trouver une cause utilitaire à la protection de la biodiversité,il suffit de mentionner que l'homme y puise ses ressources alimentaires,mais aussi les matières premières nécessaires à sa vie.Les écosystèmes exploités fournissent des produits que nous utilisons directement et par leur simple fonctionnement, tous rendent des services écologiques : maintien de la qualité de l'atmosphère,régulation du climat,contrôle de la qualité de l'eau,formation et maintien de la fertilité des sols. De plus, la diversité est une assurance de prospérité.Un exemple : Michel Loreau, président du comité scientifique de diversitas (programme international des sciences de la biodiversité) a montré que dans un écosystème de prairies, plus la biodiversité était forte, meilleure était la productivité de sa biomasse. « Le plus intéressant dans cette démarche reste l'interprétation du mécanisme à l'origine de ce résultat .Il est dû à un effet de complémentarité entre les plantes qui exploitent au mieux collectivement les ressources disponibles ».

Enfin, la biodiversité possède aussi des valeurs encore plus difficiles à quantifier : patrimoniales, affectives ou esthétiques. Personne n'imagine l'Alsace sans ses cigognes.En dehors de leur rôle dans le fonctionnement de l'écosystème auquel elles appartiennent, nous sommes profondément attachés à leur présence. Si l'on parle tant de la biodiversité, c'est que celle-ci est menacée.Elle s'appauvrit à un rythme effréné, selon les estimations, 25 000 à 50 000 espèces disparaitraient chaque année au point que l'on considère qu'elle subit une sixième crise d'extinction.contrairement aux crises précédentes,celle-ci est due en grande partie à l'action indirecte de l'homme.

La cause majeure d'érosion de la biodiversité est la transformation de l'usage des terres.Pour subvenir aux besoins croissants de la population, les surfaces cultivées pour l'agriculture augmentent empiétant peu à peu sur les zones de forêt.Alors que celles-ci et notamment les forêts tropicales abritent une grande diversité d'espèces végétales et animales. Parallèlement à cette diminution, les pratiques agricoles conduisent à l'agrandissement des parcelles, détruisant par là même l'habitat de nombreuses espèces. C'est ce qui s'est produit per exemple en région poitevine pour l'outarde canepetière.En milieu marin pourtant si riche en espèces, la destruction des habitats se fait également douloureusement sentir. C'est même la première cause d'érosion de la biodiversité.

« Les milieux côtiers qui sont les plus productifs, par rapport au grand large sont aussi ceux qui subissent le plus la pression de l'homme ».

Plus de la moitié de la population humaine vivra sur une bande côtière de 100 kilomètres d'ici quelques décennies.L'amènagement du littoral, la pollution des rivières, les gravières,les méthodes de pêche sont autant de causes de la destruction des habitats. La disparition d'une espèce comme les posidonies, une plante marine aux hautes feuilles, entraînerait celle de 500 espèces qui lui sont inféodées.Car elle est un habitat en elle-même.

L'introduction d'espèces exotiques par l'homme est un des autres fléaux qui mettent en danger la biodiversité.En introduisant une nouvelle espèce dans un écosystème, l'homme perturbe totalement l'équilibre établi au cours du temps. Les cas sont nombreux où la situation est catastrophique.L'impact de l'introduction du cerf à queue noire a été étudiée sur les îles canadiennes de l'archipel de Haida Gwaii,où il n'a pas de prédateurs naturels. « Toute la végétation d'une hauteur inférieure à 1,50 m avait disparu ».L'impact du cerf a ainsi modifié tout le fonctionnement de l'écosystème : diminution de la diversité des oiseaux et d'insectes, reproduction impossible des thuyas géants...

Des actions concrétes de restauration de la biodiversité sont engagées.Ainsi certaines populations endémiques de l'île Amsterdam, dans le Sud de l'océan Indien étaient menacées par l'introduction catastrophique de chats, de rats et de bovins, retournés à l'état sauvage. Piétinée et broutée par ces herbivores, la forêt d'arbres endémiques était en voie de disparition tandis que certaines pestes végétales comme le chardon étaient en pleine expansion.L'albatros d'Amsterdam qui venait d'être décrit comme une nouvelle espèce était menacée d'extinction,avec seulement 10 couples nicheurs.

En 1987, Pierre Jouventin,chercheur au CEFE (Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive) de Montpellier a dirigé un projet de réhabilitation écologique de l'île.Tout en ayant conservé en enclos certains représentants du troupeau sauvage pour la valeur génétique de cette race rustique,l'équipe n'a pas eu d'autre choix que d'abattre 2 000 vaches et taureaux.Une opération réussie qui a permis à la faune et à la flore de l'île de reprendre doucement le dessus.Les actions de restauration qui reussissent à renverser des tendances millénaires sont cependant rares et posent de nouvelles questions. « Le nombre de chevreuils en France a été multiplié d'un facteur sept ces trente dernières années, pour atteindre au moins un million et demi d'individus aujourd'hui.Cette restauration de la biodiversité particulière est due à la gestion des prélèvements par plan de chasse et à des réintroductions ».

Cette nouvelle ressource naturelle entraîne maintenant de nouveaux problèmes de société (dégâts forestiers,accidents de la route,maladie de Lyme,transmise à l'homme par les tiques...) qui exigent une approche de recherche interdisciplinaire pour les résoudre.Quoi qu'il en soit,la gestion et la protection de la biodiversité sont l'affaire de tous.Elles doivent passer par des connaissances scientifiques de plus en plus précises,une information et une sensibilisation du public et une prise de responsabilités des pouvoirs publics.

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