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L'impact des robo-advisors sur la gestion de patrimoine

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par Xavier Leite
Université Paris-Dauphine - Master 2 Gestion de patrimoine et banque privée 2016
  

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C. Cependant la rationalisation de la gestion financière n'est pas négligeable pour le conseil

1) Un partenaire de choix pour la gestion de patrimoine indépendante

? Une gestion financière parfois sommaire

Même si, comme nous l'avons vu auparavant, le robo-advisors ne peut remplacer le conseiller en gestion de patrimoine, il est en capacité d'améliorer son travail et son activité. Effectivement, si le service fourni n'est pas totalement celui du conseiller, il en est tout de même une partie. Sur cette partie du métier, le robo-advisors peut avoir son rôle à jouer dans les années à venir. Cela est d'autant plus vrai pour les conseillers indépendants, généralement relativement modestes, qui représentent la catégorie la plus concurrencée par les robo-advisors. La raison en est simple, ces conseillers sont éloignés des clients haut de gamme par les banques privées dont les structures et les investissements sont plus à même de répondre aux besoins des clients les plus fortunés. Fort de ce paramètre, depuis des décennies, les indépendants du secteur se sont attribués la clientèle située en dessous en termes de richesse, parfois boudé par les banques privées, mais qui a tout de même besoin d'une gestion patrimoniale malgré qu'elle soit moins complexe que celle des grandes fortunes. De fait, ces indépendants se retrouvent en confrontation plus directe avec le robo-advisors qui recherche la même catégorie de client.

De mon expérience personnelle, la gestion d'actifs des conseillers indépendants est parfois sommaire. La grande polyvalence requise par le métier implique un manque de perfection dans certains domaines. Au sein des grandes banques privées, les conseillers sont ainsi entourés de spécialistes qui formulent des recommandations et créent des produits maisons, voire même des produits spécifiques pour un client. L'indépendant ne dispose pas de cette structure et doit donc composer avec ses connaissances, son entourage professionnel, des formations et un suivi quotidien de l'actualité économique et financière. La méthode fonctionne car il est acquis qu'un client suivi patrimonialement par un conseiller surperforme un individu qui gère seul ses placements. Cependant, il n'est pas offensant de dire que cette méthode reste largement perfectible. Nous pourrions ainsi penser que le robo-advisors puisse être le spécialiste qui formule des recommandations pour le conseiller, qui les transmet ensuite à ses clients. On retomberait ainsi dans la même hiérarchisation clientèle qu'auparavant, avec une banque privée positionnée sur le haut de gamme avec une structure d'allocation d'actifs internes optimisée, et des conseillers

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indépendants positionnés sur la gamme inférieure avec une structure externe d'allocation d'actifs. Depuis toujours, les conseillers fonctionnent en s'entourant de spécialistes extérieurs, notamment d'avocats, de fiscalistes, de comptables. Alors pourquoi pas un robo-advisors ? Cette position est d'ailleurs mise en avant par certains robo-advisors français, comme l'exprime Léonard de Tilly, co-fondateur de FundShop, le robo-advisors « est un véritable outil d'aide à la vente qui crée le lien entre le CGPI et son client car l'interface est très pédagogique »38. Ainsi, les robo-advisors se posent plutôt en concurrent des outils supports du conseiller en gestion du patrimoine comme Quantalys ou le site Morningstar. Cette aide permettrait de bénéficier de plus de temps pour prodiguer un véritable conseil patrimonial et dissocier véritablement l'allocation du conseil.

? Une nécessaire réglementation de ces nouveaux acteurs de marché

Certains robo-advisors acquièrent le statut de « conseiller en investissements financiers » (CIF), généralement utilisé par les gestionnaires de patrimoine. Ce statut réglementé par l'AMF stipule que « la caractéristique principale de l'exercice de conseiller en investissements financiers réside dans son caractère habituel et s'inscrit comme une prestation de conseil stricto sensu. L'activité de conseil consiste à fournir des recommandations personnalisées à un tiers qui se présente comme adaptées à cet investisseur, ou fondées sur l'examen de sa situation propre ». L'adoption d'un tel statut juridique par les robo-advisors laisse sceptique, puisqu'elle pourrait laisser penser que l'offre proposée est similaire à l'approche patrimoniale globale prônée par les gestionnaires de patrimoine. L'objectif d'une telle approche est de découvrir la situation du client dans sa totalité, et de faire des recommandations qui répondent à l'ensemble des problématiques soulevées par le client ou le conseiller lors de cette découverte. Il y a donc une interaction entre le conseiller et son client visant à mettre en lumière des objectifs dont le client n'aurait pas forcément conscience. C'est souvent le cas en ce qui concerne la transmission patrimoniale, les clients encore dans la force de l'âge ne jugent pas opportun d'aborder ce sujet aussi tôt alors que la préparation de la transmission nécessite du temps. Il est par exemple conseillé d'investir sur des contrats d'assurance-vie avant 70 ans afin de profiter du régime fiscal avantageux au moment de la succession. Le robo-advisors ne propose qu'une approche besoin qui consiste uniquement à prendre en considération le besoin énoncé par le client, par le biais du questionnaire, et à proposer un produit, en l'occurrence une allocation de portefeuille, qui y répond. La différence entre les deux approches est que la seconde ne s'évertue pas à motiver le besoin exprimé du client et ne l'incite donc pas à construire une vision d'ensemble. C'est d'ailleurs pour cette raison que Benoist Lombard, président de la Chambre nationale des conseils en gestion de patrimoine et fondateur de Witam Multi Family Office, s'élève contre les

38Lors d'un discours prononcé à la conférence Patrimonia 2015

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robo-advisors en estimant que ces derniers ne respectent pas les procédures, visant à fournir un conseil éclairé au client, imposées par le statut de CIF39.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand