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L'impact des robo-advisors sur la gestion de patrimoine

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par Xavier Leite
Université Paris-Dauphine - Master 2 Gestion de patrimoine et banque privée 2016
  

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2) Le désir d'une expérience client renouvelée n'est pas propre

aux moins fortunés

Pour la banque privée, cette évolution n'est pas non plus sans impact, même si celle-ci reste plus indirecte. Elle permet aux acteurs du marché, habitués à de vieilles habitudes, de prendre conscience de l'évolution des mentalités. La banque privée a un avantage non négligeable sur beaucoup d'autres secteurs, comme elle est positionnée sur une clientèle généralement âgée et que les nouveaux modes de pensées et d'actions sont tout d'abord véhiculés par la jeunesse, son délai d'adaptation est rallongé. Ils ont le temps de voir venir et d'anticiper les améliorations à apporter en se référant sur ce qui a été fait sur d'autres secteurs. Ainsi, l'ère du numérique ne date pas d'aujourd'hui, il est en marche depuis le début des années 2000 et il existe de nombreux secteurs qui ont déjà muté. Mais jusqu'à présent, influencé par une clientèle qui n'était pas concernée, la banque privée n'a pas subi les conséquences et effets d'un manque d'adaptation. A l'heure actuelle, la pression du numérique se fait de plus en plus sentir dans le secteur puisque la génération émergente des banques privées, à savoir celle située entre 40 ans et 60 ans, a une demande pour le numérique qui n'est que marginale pour les générations plus anciennes. Cette pression ne va aller qu'en s'accentuant au fur et à mesure du remplacement démographique. En instaurant un concurrent numérique juste à leurs pieds, sur un secteur commun, les banques privées se retrouvent contraint d'accélérer leur mue.

En soi, le robo-advisors ne les concurrence pas, mais il montre aux yeux des clients qu'il existe une possibilité d'interface plus ergonomique, des coûts plus transparents et des souscriptions plus simples. Or le client fortuné souhaite un service à la pointe et ne comprend pas l'adoption si lente d'un service de notre temps. Les résultats apportés par le sondage d'Accenture40 vont dans ce sens, 76% des clients de sociétés de Wealth Management interrogés pensent que l'implantation d'une technologie numérique dans la relation n'affecterait pas négativement la qualité du service fourni. Plus encore, 38% affirment qu'il est important que leur institution fournisse la meilleure technologie numérique possible. De plus, le rapport suggère que les motivations principales des clients les plus fortunés (High Net Worth) lorsqu'ils changent de conseiller sont de réduire les frais, d'obtenir un accès plus simple à leurs comptes, de pouvoir accéder plus facilement à leur conseiller mais également de leur permettre d'avoir plus d'informations sur les investissements disponibles et

39Décideurs Magazine - « Les statuts des « robo-advisors » devraient être très rapidement aménagés » - 15/03/2016

40« Generation D in Europe » - Accenture - 2015

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de pouvoir comparer les performances en temps réel. Ces données révèlent un appétit certain des investisseurs, même très fortunés et relativement bien suivis, pour la gestion numérique et la transparence des frais. Fournir des ressources informatiques supplémentaires pour le client, selon une approche simple et épurée, pourrait contribuer à conserver la confiance des clients. Si les banques privées prennent le pli du numérique, leur avantage de spécialisation leur permettra de repousser au loin le risque du modèle en ligne qui pèse sur elles.

La mise en place d'un service rationalisé, autant que peut se faire, et une évolution des pratiques de gestion doivent donc être une priorité pour les acteurs de la banque privée. A cet effet, Deborah Fox, fondatrice du Fox Financial Planning Network, a utilisé le terme de « robo shield » pour définir une stratégie d'amélioration de l'utilisation de la technologie afin d'être plus efficace et de fournir une expérience client plus numérique41. Le lien rationnel fait entre le bouclier anti-robot et la mise en place d'un service plus technologique est qu'il permet de contrer le seul apport du robo-advisors en capacité de perturber le secteur. C'est ce que recommande notamment Clayton M. Christensen quand il aborde la question de la défense à adopter contre une innovation disruptive, il faut court-circuiter l'acquisition de parts de marché du nouvel entrant en se dotant des mêmes capacités. Les banques privées devront donc saisir l'opportunité et s'adapter à l'évolution de leur clientèle, se faisant elles pourront attirer toutes les jeunes générations qui constituent leur futur vivier de clients. Le fait qu'elles ne soient pas en concurrence directe avec les robo-advisors leur assure encore une certaine marge de manoeuvre, qui leur permettra d'aborder ce changement de façon prudente et réfléchie.

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