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L'impact des robo-advisors sur la gestion de patrimoine

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par Xavier Leite
Université Paris-Dauphine - Master 2 Gestion de patrimoine et banque privée 2016
  

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Conclusion

Le « robo-advisors » est avant tout une plateforme de conseil en investissements financiers, par conséquent le service qu'il propose aux clients reste limité à une partie seulement du travail du gestionnaire de patrimoine. Ce dernier effectue une approche patrimoniale globale qui lui permet de définir une stratégie d'ensemble prenant en considération toutes les caractéristiques du patrimoine du client. Pour aborder le métier du gestionnaire de patrimoine, il convient de dissocier le conseil et la gestion, cette dernière n'étant que le résultat matériel du conseil qui a permis d'établir les besoins et attentes du client. Le conseil du robo-advisors se limite à déterminer une allocation d'actifs optimale en considérant un questionnaire rempli par le client. Ainsi, l'habituel rendez-vous qui constitue le point de départ de la relation entre le gestionnaire de patrimoine et le client se retrouve transformer en un simple QCM. Il semble logique de penser que l'appréciation d'une situation se fasse plus efficacement lorsqu'elle se fait par un dialogue humain plutôt que par des cases à cocher. En ce sens, le robo-advisors ne peut être disruptif pour le marché de la gestion de patrimoine.

Toujours est-il que le robo-advisors tel que nous le connaissons aujourd'hui est une première tentative, une version 1.0. Or comme Schumpeter le met en avant dans sa théorie43 des cycles économiques, les innovations apparaissent groupées, il utilise d'ailleurs le terme de « grappe d'innovation ». Selon lui, ces grappes se forment par une innovation disruptive majeure qui est suivi par une multitude d'innovations incrémentales qui viennent perfectionner l'innovation initiale jusqu'à transformer le marché. Ce processus de « destruction créatrice » s'explique par la diminution des résistances sociales et psychologiques que provoque l'innovation initiale sur un marché et qui permet à d'autres de profiter de la faille créée pour s'engouffrer. Dans sa théorie, Schumpeter prévoit également que la « grappe d'innovation », d'abord limitée à un secteur, va ensuite se propager dans le reste de l'économie. Cette théorie économique est très intéressante dans notre cas, effectivement même si le robo-advisors ne constitue pas aujourd'hui une innovation disruptive pour la gestion de patrimoine, il est en passe de le devenir en ce qui concerne le secteur de la gestion financière exclusivement. De la même façon, le robo-advisors, tout comme le reste de la « FinTech », a fait exploser les barrières sociales et psychologiques que nous avions abordées dans l'introduction. Nous sommes confrontés à une démocratisation de la « FinTech » qui rentre petit à petit dans le quotidien de toute la population. Le premier point du processus de « création destructrice » est donc rempli. La question est maintenant de savoir si la « grappe d'innovation » va suivre : si des innovations incrémentales s'ajoutent au robo-advisors pour palier à ses limites

43« Le cycle des affaires » - Joseph Alois Schumpeter - 1939

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initiales, que ce soit en termes de fonctionnement de structure, ou de marché ciblé, il pourrait devenir un concurrent crédible pour la gestion de patrimoine.

Dans un tel contexte, l'objectif des acteurs traditionnels n'est pas de casser dans l'oeuf ce mouvement de fond, qui semble immuable, mais de réussir à s'approprier ce changement en

intégrant les
robo-advisors aux structures existantes. Les acteurs du marché seraient alors en capacité de remplir eux-mêmes la deuxième phase du processus de Schumpeter : ils pourraient mettre en place des améliorations incrémentales du robo-advisors de base afin de le rendre plus efficient. De cette façon, ils contrôleraient l'évolution de son modèle pour qu'il aille dans un sens bénéfique pour les gestionnaires de patrimoine en place. La finalité du robo-advisors semble plutôt être son intégration à un modèle hybride novateur. Ce modèle permettrait aux clients de choisir des services de gestion de patrimoine « à la carte », en fonction de leurs objectifs, de leurs moyens et de la complexité de la situation patrimoniale. Ces différents critères seraient toujours déterminés par le biais d'un entretien avec un conseiller qui effectuerait une approche patrimoniale globale. Ce modèle répondrait aux nouvelles attentes de consommation en permettant au client de devenir plus utilisateur que consommateur, en lui offrant plus de transparence sur les coûts et la plus-value apportée par le conseiller sur chaque type de service fourni. Le robo-advisors constituerait alors un des nombreux services proposés, à un coût relativement faible, destiné à une population à potentiel qui n'a aujourd'hui pas accès à la gestion de patrimoine. Au fur et à mesure que la richesse d'un client augmentera, il basculera tout naturellement vers une gestion plus humaine et moins automatisée, en concordance avec la complexification de ses problématiques patrimoniales.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld