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L'impact des robo-advisors sur la gestion de patrimoine

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par Xavier Leite
Université Paris-Dauphine - Master 2 Gestion de patrimoine et banque privée 2016
  

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2) Restaurer la confiance des investisseurs

Suite à l'éclatement de la bulle internet au début du millénaire, l'économie mondiale était dans une situation de relative plénitude marquée par la croissance et l'apparition de nouvelles économies en voie de développement. Cependant, la crise des subprimes survenue en 2008 a fait le même effet que le vent qui s'abat sur un château de carte, il a ébranlé l'économie mondiale et par la même occasion la confiance dont jouissaient les institutions bancaires jusqu'à présent.

La stabilité de l'environnement économique a créé un sentiment de sécurité propice aux expérimentations durant toute la période pré-crise. Ce climat a conduit l'ensemble des acteurs du système financier à privilégier le profit au détriment de l'évaluation des risques. Les établissements bancaires se sont mis à prêter sur la base de la valeur du bien acheté à crédit plutôt que sur les revenus des candidats à l'achat, permettant à des ménages, qui ne remplissaient pas les conditions, de s'endetter au-delà de leurs capacités. Cette pratique fut l'étincelle qui mit le feu au système financier mondial et à l'économie par voie de conséquence. Seconde erreur de jugement des banques, elles ont développé la pratique de la titrisation, dont l'objectif affiché était de répartir le risque de façon homogène dans l'ensemble du système financier. Quand les prix de l'immobilier ont chuté, les banques ont cessé de se prêter entre elles sur le marché interbancaire. Le gel de ces échanges est la conséquence de la titrisation, qui a eu pour effet néfaste de rendre le risque, lié aux subprimes, opaque et donc non détectable. Tandis que les prêts risqués peuvent être associés à l'étincelle, la titrisation est le kérosène qui a facilité la propagation de la crise à travers le monde.

Les banques ont donc eu plus qu'une part de responsabilité dans les évènements survenus, elles en sont les actrices majeures. Avec la crise de 2008, c'est une facette opaque des institutions bancaires qui est dévoilé au grand public. La défiance commence à naître à partir du moment où l'on prend conscience que les banques ne font pas seulement de l'intermédiation financière, qui est leur rôle premier, mais qu'elles spéculent également sans vraiment s'interroger sur la pérennité même de leur modèle. Les banques dévoilent alors indirectement, à l'opinion publique, les coulisses et les failles du monde bancaire.

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Les années suivantes n'ont pas dérogé et ont été le théâtre d'une autre crise économique et de plusieurs scandales bancaires. Bien que la crise de la dette européenne qui se manifeste en 2010 soit avant tout le fait d'une gestion chaotique des finances publiques grecques et non directement imputable aux banques, l'image des banques se retrouve encore une fois écornée par la prestation de service à 600 millions d'euros de Goldman Sachs qui a permis au gouvernement grec de maquiller ses comptes et sa dette publique afin de se conformer aux exigences d'entrée dans la Zone Euro. Le secteur de la gestion privée n'est pas en reste, avec l'affaire SwissLeaks révélée en février 2015 concernant HSBC Private Bank ou encore l'affaire UBS AG, qui n'est rien de moins que le numéro un mondial de la gestion de fortune, qui avait alors mis en place un vaste système d'évasion fiscale. Plus récemment encore, l'affaire des Panama Papers a touché certaines banques françaises. Nous pourrions également citer l'affaire Kerviel qui participe au climat de défiance envers les banques.

Ce surplus d'informations négatives survenu à propos des banques en si peu de temps a conforté le portrait d'une institution sans état d'âme, qui profite des moindres opportunités pour s'enrichir au détriment de la stabilité et de l'avenir économique. Les banques sont pourtant des institutions tentaculaires très différentes les unes des autres, chacune comprend des activités très diverses et une organisation interne propre. Il n'est ainsi pas pertinent, après réflexion, d'associer une banque mutualiste française comme la Caisse d'Epargne à une banque d'investissement américaine tel que Goldman Sachs. Pourtant, dans l'imaginaire collectif, la banque est un tout, un ensemble, un bloc : la banque de réseau est la banque d'investissement, la banque française est la banque américaine. Ainsi lorsqu'une banque écorne son image, tous les participants du secteur subissent des répercussions néfastes.

Sans se fier à une quelconque étude, les effets des évènements évoqués plus haut sur la confiance des ménages envers les institutions bancaires sont perceptibles. A ce titre, l'élection présidentielle est représentative d'un sondage grandeur nature. Lors de la campagne de 2012, l'un des slogans phares du futur président fut « mon ennemi, c'est la finance ». Or la partie émergée du système financier est la banque, et la finance en soi est un concept trop abstrait, trop large, pour qu'on puisse être son ennemi. Ainsi, pour beaucoup, cette phrase signifiait, de façon plus directe et plus concise : « mon ennemi, c'est la banque ».

Mais il existe également des chiffres qui ne trompent pas, ainsi, d'après un sondage Ifop effectué en 2011, 77% des français estiment que les banques ont eu un rôle important dans le déclenchement des différentes crises financières survenues ces dernières années. Ils n'étaient que de 58% en mars 2009, au lendemain de l'affaire des subprimes. Dans le même sens, la confiance envers les banques n'est que de 60% et de seulement 34% envers le système bancaire selon le

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sondage annuel 2014 du cabinet Deloitte sur « la relation banques clients ». Plus inquiétant encore pour l'avenir des professions bancaires, 71% des personnes interrogées estiment que les leçons de la crise n'ont pas été tirées et que les comportements bancaires n'ont pas changé. C'est précisément ce chiffre qui laisse à penser que la confiance des individus envers le système est brisée, or le métier de la banque consiste essentiellement à vendre de la confiance. Personne ne viendrait placer ses économies dans une institution envers laquelle il n'a aucune confiance.

Ces critiques virulentes ne sont pas formulées qu'en France puisque, comme le montrent le graphique5 suivant, on les retrouve exprimées avec une intensité assez similaire dans de nombreux pays :

Perception du système bancaire par l'opinion publique de différents

pays

100%

40%

90%

80%

70%

60%

50%

30%

20%

10%

0%

88%

83%

84%

53%

92%

82%

91%

88%

58%

69%

95%

65%

67%

61%

Allemagne Etats-Unis France Italie Pays-bas Royaume-Uni Suisse

le secteur bancaire porte une très lourde responsabilité dans le déclenchement de la crise économique et financière

Les banquiers n'ont pas tiré les leçons de la crise et adopté des comportements moins risqués

Lorsqu'un individu est mécontent d'un service, comme c'est le cas pour la banque, il se met à rechercher une alternative. La masse de ces individus constitue alors une base clientèle potentielle pour d'autres. A titre d'exemple, un ancien cadre d'UBS Wealth Management6 a expliqué que « si les banques privées étrangères se sont si bien implantées en France, c'est parce que les banques françaises offraient un service peu adapté à ce type de clientèle. L'implantation ne fut pas possible au Royaume-Uni, dont la demande était déjà comblée par les acteurs nationaux ». C'est

5 « Les banques face à l'opinion publiques » - Fondation Jean-Jaurès - 18 décembre 2012

6 Monsieur Jean-François Gramain lors d'un cours dispensé à l'université Paris-Dauphine

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précisément dans cet environnement de défiance généralisée que peuvent émerger des services plus en phase avec les attentes du client.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry