Introduction de la première partie
La première partie de ce travail vise à faire
une présentation générale de la zone d'étude.
Partant de l'analyse du cadre spatial et de la règlementation à
laquelle sont soumis les investisseurs de la ZIS de Nkok (chapitre 1) ;
à la description du système de gestion des déchets de bois
et des modes de valorisation exercés (chapitre 2). Elle met en
évidence tous les aspects liés à la compréhension
du fonctionnement des entreprises dans une Zone d'Investissement
Spéciale en l'occurrence celle de Nkok. Les critères de
définition et d'implantation de ces entreprises y sont décrits.
Il s'agit également de faire une présentation des
activités de valorisation des déchets de bois bruts au sein de
ladite zone.
19
CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION DE
LA ZONE D'ÉTUDE ET DU CADRE RÈGLEMENTAIRE RÉGISSANT LES
ACTIVITÉS DE TRANSFORMATION DE BOIS BRUTS
L'étude sur la valorisation des déchets de bois
bruts dans la ZIS de Nkok nécessite de mettre en avant ses atouts
géographiques, organisationnels et juridiques. Cela permet de mieux
cerner cet espace et de comprendre le développement d'activités
en lien avec la valorisation des déchets de bois bruts.
1.1-Présentation de la zone d'étude et
de ses activités de transformation de bois bruts
La localisation d'une industrie dépend d'un ensemble de
critères qu'il est impératif de remplir pour garantir la
rentabilité de celle-ci et permettre qu'elle se pérennise dans le
temps et dans l'espace. Selon Jean Labasse, il s'agit de : l'abondance et la
régularité de l'approvisionnement, le prix des matières
premières, le milieu physique et humain, les impôts et la main
d'oeuvre (Derruau, 2012). La présentation de la situation
géographique et de ses caractéristiques permet d'apprécier
la prise en compte ces critères de localisation dans l'implantation de
la ZIS de Nkok et celle des usines de transformation du bois et
particulièrement de valorisation des déchets de bois bruts.
1.1.1-Situation géographique et
caractéristiques de la ZIS de Nkok
Située dans le département du Komo-Mondah
à 0°23'38»Nord et 9°36'58»Est, c'est au village Nkok
que se trouve la Zone d'Investissement Spéciale qui lui vaut son nom.
À l'exemple de Shenzhen en Chine2, la Zone d'Investissement
Spéciale de Nkok bénéficie d'une situation
géographique favorable. Elle est proche de la capitale Libreville soit
à 27 kilomètres, et est au passage de trois moyens de
communication majeurs que sont la route nationale 1, le chemin de fer et le
quai d'embarcation situé dans la zone multimodale qui donne accès
au port commercial d'Owendo (cf. Carte 1).
2 Shenzhen se situe à la frontière de
Hong-Kong de part et d'autre de la voie ferrée qui relie Hong-Kong
à Canton. Elle bénéficie d'un approvisionnement
électrique mais surtout de la proximité des sources
d'investissement et de débouchés économiques.
20
Carte 1 : Localisation de la zone
d'étude

Cette proximité à la capitale est
favorisée par les voies de communications qui permettent la mise en
relation entre la ZIS de Nkok et différents points de l'espace. Il faut
dire que le rôle prépondérant des transports dans le
processus industriel a longtemps été démontré par
les théoriciens de la géographie économique. De Von
Thünen en passant par Weber et Lösch pour ne citer que
ceux-là. Ces derniers ont montré que, selon les circonstances, il
est possible de réduire les coûts de production en localisant
l'entreprise près du marché (John Heinrich Von Thünen), en
l'établissant là où la matière première est
abondante (Alfred Weber) ou en plaçant l'unité de production dans
une région où la main-d'oeuvre est largement disponible (August
Lösch). La Zone d'Investissement Spéciale de Nkok n'échappe
pas à cette réalité géoéconomique. Elle
bénéficie de sa proximité avec la plus grande ville du
pays qui lui fournit une partie importante de la main d'oeuvre. Elle
bénéficie également de son emplacement à la
confluence de trois moyens de transport qui facilitent l'acheminement des
matières premières dans les unités de transformation et
l'expédition des produits vers les marchés internationaux. Comme
l'énonce Dunlop (2016), le choix du site s'opère également
en tenant compte de son accessibilité aux ressources à exploiter
et de sa bonne insertion dans le réseau de circulation. Dans ce
sens, le choix du site de Nkok n'est pas fortuit. Nonobstant les bourbiers que
l'on
21
observe sur certains axes, les voies de communication au
passage de la ZIS, facilitent d'une certaine façon les
approvisionnements en matières premières, par le canal du train
et des gros porteurs. Elles permettent également de réduire les
délais d'acheminement de la production vers le port commercial d'Owendo,
à travers le quai. D'augmenter l'efficacité du transport des
marchandises et rendent la zone plus accessible et plus attractive.
Il faut dire que la ZIS de Nkok représente à la
fois, une porte d'entrée vers l'arrière-pays pour les
investisseurs revenant de Libreville et une porte de sortie vers la mer pour
les produits à exporter. C'est donc une position stratégique pour
elle car elle reçoit la ressource d'un côté, de l'autre les
investisseurs et exporte les produits transformés. Comme le dit Fischer
: « Tout processus industriel implique en effet, mais à des
degrés divers, l'intervention du transport. D'abord pour réunir
en un même lieu des produits et matériaux bruts devant subir une
transformation, ensuite pour acheminer les produits finis vers les lieux
d'utilisation et de consommation.» (1978, p.35). Par le canal du
train, des gros porteurs et des bateaux, ce sont de grandes quantités de
ressources et de marchandises qui sont transportées et acheminées
vers les lieux de production et de commercialisation.
|