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à®lots de chaleur urbains et qualite de l'air dans l'agglomeration de Libreville


par Dergy-Strede ZOLO-M'BOU
Université Omar Bongo - Master recherche en géomatique/géographie 2023
  

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CHAPITRE 1 : L'AGGLOMERATION DE LIBREVILLE.

Le présent chapitre à présenter la zone géographique soumise à notre analyse : l'agglomération de Libreville. La compréhension des phénomènes d'îlot de chaleur urbain et de la qualité de l'air, dépend de la morphologie de la ville, du type de bâti, de la taille de l'agglomération (BIGORGNE 2015) et des activités économiques (ARMAN, 1901). Ainsi, décrire les aspects géophysiques et humains incombe de présenter la complexité de l'environnement physique et l'évolution spatiale et humaine de cette agglomération.

1.1 ASPECTS PHYSIQUES DE L'AGGLOMERATION DE LIBREVILLE

La mise en évidence du milieu physique de l'agglomération de Libreville est une nécessité pour le diagnostic et la compréhension des phénomènes d'îlot de chaleur urbain et de la qualité de l'air. Ce milieu physique est constitué de la géologie, la topographie, la couverture végétale, le réseau hydrographique et le climat.

1.1.1 Cadre géologique et contexte orographique 1.1.1.1 Cadre géologique

L'agglomération de Libreville se trouve sur des terrains sédimentaires côtiers remontant du Crétacé (EKOME WAGA, 2003). Ainsi, le calcaire de SIBANG, d'âge Turonien, dont la quasi-totalité du territoire d'étude est constitué, est la principale formation géologique (MOMBO et ITONGO, 2011). Dans ce contexte géologique, cet espace est caractérisé par « des faciès littoraux, fluvio-lacustres, lacustres, continentaux et fluvio-marins surmontés de formations de couverture, argileuses, limoneuses et sableuses » (MOMBO et ITONGO, 2011). C'est une formation aussi appelée Azilé, a une épaisseur de 500m à 600 m (LASSERRE, 1958)

Cette agglomération est entaillée sur des formations géologiques d'âge turonien, des alluvions récentes, Sénonien à Danien, Cénomanien et Série Anté-aptiènne (Figure 2). Plusieurs paramètres corrélés ont influencé la morphologie et l'évolution de cet espace urbain. Notamment le climat, les facteurs hydrodynamiques, et les facteurs anthropiques pour ne citer que cela.

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Figure 2: Formations géologiques de l'agglomération de Libreville

Formations géologiques de

l'agglomération de Libreville

alluvions récentes

Turonien

Sénonien à Danien

Cénomanien

Série anté-aptienne

#177;

Source : d'après Guy-LASSERRE (1958), Réalisée par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, 2023.

Zone d'intérêt

1.1.1.2 Contexte orographique

Se trouvant sur l'un des trois grands ensembles géomorphologiques, particulièrement celui des basses terres de la région côtière (MOMBO, 2004), l'agglomération de Libreville se présente comme un espace relativement bas à l'exception d'une ligne de crête Sud-Est Nord-Ouest (Carte 2) servant de ligne de partage entre le bassin de la Noya (Cocobeach) et des fleuves tributaires de l'Estuaire du Gabon et de la Baie de la Mondah (DELHUMEAU M., 1969).

Outre ce relief dont repose cet espace dans son ensemble, nous notons également la présence d'une plaine littorale appartenant aux basses plaines et collines du bassin sédimentaire côtier (MOMBO, 2004), Sa topographie reste marquée ainsi par de larges vallées marécageuses séparant des collines et longues et étroites croupes ou interfluves (MOMBO et ITONGO, 2011). De même, dans ce relief, « les altitudes varient du trait de côte à l'Ouest, 0 m, vers les ondulations continentales, autour de 126 m » (MOMBO et ITONGO, 2011), avec pour principales élévations les monts Bouët (126 m), Nkol-Ogoum (126 m) et Bisségué (EKOME WAGA, 2003). Ainsi, l'agglomération de Libreville est aménagée sur un ensemble oro-hydrographique accidenté, parsemé de multiples collines et de vallons traversés par des cours

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d'eau qui se jettent dans l'estuaire du fleuve Komo ou estuaire du Gabon (MOMBO & ITONGO, 2011 ; NDONGHAN IYANGUI, 2016). « Cette topographie accidentée résulte de la dissection fluviale d'une surface d'aplanissement littorale » (LASSERRE, 1958).

Carte 2 : la classification des pentes

Source : SRTM 30m (EarthExplorer - USGS.gov) de la zone d'étude Réalisé par : ZOLO-
M'BOU Dergy-Strede, 2023.

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L'analyse des pentes exprimées en pourcentage selon la classification des pentes à Libreville (MOMBO et ITONGO, 2011) montre que les pentes moyennes (entre 8 et 15%) prévalent le plus, contrairement aux pentes fortes (entre 15 et 25%) et très fortes (> 25%) (carte 2).

1.1.2 La couverture végétale

L'agglomération de Libreville est dotée d'une biodiversité floristique riche et diversifiée, en raison de la proximité avec le réseau hydrographique dense (ANPN, 2016). Une étendue de forêt avoisine la région de Libreville-Owendo-Akanda. Ses extensions sont visibles à ONDONGHO ou MINDOUBE dans la commune de Libreville. Ainsi, des ilots forestiers intra-urbains, notamment l'Arboretum de SIBANG dans Libreville et l'Arboretum RAPONDA Walker dans Akanda, ou encore la forêt classée de l'Ikoy-Komo (située à proximité de ALENAKIRI et AWOUNGOU dans la commune d'Owendo), y sont également présents (ANPN, 2016). Nous pouvons remarquer trois (3) grands types de formations végétales dans cette région. Il s'agit d'abord de la forêt dense et humide qui occupe encore une superficie d'environ 25.514 ha (Ibid.). Ensuite, les reliques de forêts primaires et enfin des forêts secondaires jeunes (KOUMAKALI, 2021).

La forêt de mangrove, généralement localisées aux abords des cours d'eau dont l'estuaire du Rio Mouni, la baie de la Mondah, l'estuaire du Komo (ONDO ASSOUMOU, 2017), occupe environ 11.621 ha (LEBIGRE, 1983).

Sur un plan écologique, ces formations végétales contribuent aussi à la régulation de la température et au processus biochimique de photosynthèse qui favorise une bonne qualité d'air.

1.1.3 Le réseau hydrographique

Avec un réseau hydrographique dense (Carte 3), la région Libreville-Owendo-Akanda est parcourue par vingt et un (21) bassins-versants, de taille et morphologie inégale (MOMBO et ITONGO, 2011). L'essentiel de ce réseau hydrographique est composé de chenaux d'écoulement des eaux pérennes ou intermittentes, à savoir les sources de rivières et leurs affluents qui confluent vers l'estuaire (Muni, Mondah, Komo). Comme principaux bassins versants, nous avons : Mbatavéa, Arambo, Awondo, Gué-Gué, Ogombié et Mékangoué.).

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Carte 3: Présentation du réseau hydrographique de l'agglomération de Libreville.

Réalisé par : ZOLO-M'BOU Dergy-Strede. (2023) Données : SRTM 30m (EarthExplorer - USGS.gov) de la zone d'étude, OpenStreetMap.

Cette remarquable hydrographie constitue ici un des paramètres essentiels à la compréhension de la dynamique des flux énergétiques de surface. En effet, à travers le processus des températures de surface, ce potentiel hydrique contribue à la régulation des masses d'air chaudes dans l'atmosphère de cette région.

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1.1.4 Paramètres climatiques

L'agglomération de Libreville appartient au régime climatique équatorial, donc soumise à un climat de type équatorial de transition, avec une saison sèche de trois mois (juillet-août-septembre) et une longue saison pluie de neuf mois d'octobre à juin (MALOBA MAKANGA, 2010). De plus, la température moyenne annuelle est de 26,3°C et ses précipitations sont en moyenne de 1970,6 mm par an (DGMN, 2018). Les paramètres climatiques retenus sont : l'évaporation, l'insolation, les centres d'action et vents, l'humidité et les précipitations.

Ces paramètres se définissent comme il suit :

1.1.4.1 Evaporation

Selon les relevés faits à l'échelle nationale, l'évaporation est de 1000 mm/an (LERIQUE, 1983). Cette évaporation est liée à la valeur de l'évapotranspiration des végétaux qui va avec la température, l'insolation et les vents. Cependant, elle change en fonction inverse de l'humidité relative (MALOBA MAKANGA, 2009).

1.1.4.2 Insolation

L'ensemble du pays, le Gabon, bénéficie d'une insolation peu importante : en moyenne 1400 heures par an (LERIQUE, 1983). Cette faiblesse de l'insolation est due à une importante nébulosité qui augmente de la côte vers l'intérieur (Ibid.). Les minimas sont toujours relevés en saison sèche (juillet-septembre) et les maximas en janvier-février, mais les variations mensuelles ne présentent pas de grandes amplitudes (Ibid.).

A Libreville, l'insolation est parmi les plus importantes du pays avec plus de 1500 heures (CAB4 CITGB, 2011).

1.1.4.3 Les centres d'action et vents

Notre zone d'étude se trouve sur la portion de la zone intertropicale africaine traversée par l'Equateur et bordée par l'Océan Atlantique. Cette zone est sous la dépendance des anticyclones des Açores, Egypto-libyen, de Sainte-Hélène Sud-Africain, Indien et des flux et masses d'air qui leurs sont associés (MPOUNZA et SAMBA-KIMBATA, 1990).

Tous ces anticyclones diffusent des alizés1 vers les basses pressions équatoriales. C'est l'anticyclone de Sainte-Hélène, situé en moyenne entre 25° et 31° de latitude sud et entre 2° et

1 Vent à composante d'Est de la zone intertropicale soufflant dans la basse troposphère des anticyclones subtropicaux vers l'équateur (BAUD et al, 1997).

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16° de longitude ouest, qui joue le rôle le plus important pour le Gabon en général et l'agglomération de Libreville en particulier : en prenant une direction sud-ouest/nord-est vers l'équateur, au-dessus de l'océan Atlantique, il est responsable de la saison de pluie. Les vents dominants au sol sont de secteur sud-ouest pour plus de 50% de leur fréquence (MALOBA MAKANGA, 2010).

Les flux issus du maximum de Sainte-Hélène traversent notre territoire d'étude se dirigeant ainsi vers le nord-est (Figure 3) cela pendant le mois de juillet. Les variations saisonnières sont faibles et les variations régionales dépendent du relief. (CAB4 CITGB, 2011).

Figure 3 : Circulation en surface des vents de l'Afrique Equatoriale Atlantique en juillet

Source : MALOBA MAKANGA, 2010; Modifié par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, 2023 1.1.4.4 Humidité

L'humidité relative durant toute l'année au Gabon en générale et au sein de l'agglomération de Libreville en particulier est de plus de 80%, faisant de lui un pays très humide. Cette humidité est fonction inverse des températures cela à l'échelon journalier. Ainsi, l'humidité relative moyenne mensuelle est comprise entre 80,5 % (en juillet) et 88,5 % (en

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octobre). Ce sont des valeurs très élevées, normales dans un pays << baigné » toute l'année par un air équatorial (chaud et humide) (INSTITUT PEDAGOGIQUE NATIONAL, 2008).

Les maximums journaliers (très proches de 100 %) ont toujours lieu à la fin de la nuit. Les minimums sont relevés vers 14 heures (35 à 40 % pendant la saison sèche, 60 à 70 % pendant la saison humide) (INSTITUT PEDAGOGIQUE NATIONAL, 2008).

1.1.4.5 Précipitations

L'agglomération de Libreville subit un climat de type équatorial avec un régime pluviométrique bimodal et une pluviométrie moyenne de 2500 mm ; et par un grand nombre de jours de pluie : 170 à 200 (CAB4 CITGB, 2011). En effet, MALOBA MAKANGA, 2009, affirme qu'à : « Libreville, les pluies légères prédominent tout au long de l'année (Figure 4).

Figure 4:Distribution des pluies journalières à Libreville (1991-2000)

Source : MALOBA MAKANGA, 2009,

De fait, il pleut de manière presque continue de septembre à mai et les mois les plus arrosés sont novembre et, dans une moindre mesure, avril. La saison sèche ne survient en réalité qu'entre juin et août. Les pluies moyennes varient entre 20,1 et 50 mm, les fortes pluies sont représentées par la classe supérieure à 50 mm (MALOBA MAKANGA, 2009).

1.2 ASPECTS HUMAINS DE L'AGGLOMERATION DE LIBREVILLE

Dans cette section, il s'agit de réaliser une description spatiale et démographique de l'agglomération de Libreville. La connaissance ici, de l'occupation humaine, de la population, du type d'habitation et des activités économiques permettront d'apprécier ou mieux diagnostiquer les phénomènes d'ilot de chaleur urbain et de la qualité de l'air dans cet espace.

1.2.1 Évolution géo-historique de l'occupation humaine de l'agglomération de Libreville

Depuis les indépendances, l'urbanisation s'est graduellement accélérée dans les pays africains, cela pour atteindre des proportions assez grandes (OKANGA-GUAY, 1998). À cet effet, l'agglomération de Libreville étant dans le groupe des villes hétérogènes s'inscrit dans cette logique. L'augmentation rapide de sa population s'accompagne d'un étalement urbain qui traduit une augmentation considérable de sa surface agglomérée (MOUGHOLA LEYOUBOU, 2020). Elle est passée, de 10 km2 en 1960 à 174 km2 cinquante ans plus tard (RABENKOGO, 2015 : 2) cité par NGUEMA (2015).

L'organisation de cette région de Libreville2-Owendo-Akanda s'est réalisée progressivement et remonte à la fin de la période coloniale. Il est donc judicieux de noter ici, que la commune d'Akanda3 au nord de Libreville a été créée en 2013. Tandis que la commune d'Owendo4 était à l'origine une zone industrielle et portuaire de Libreville. Ce n'est qu'en 1995 que la localité d'Owendo est devenue une commune de plein exercice (NGUEMA, 2005). Le tableau 1 présente ainsi la superficie des trois communes de l'agglomération de Libreville.

Tableau 1 : Superficie de la région Akanda-Libreville-Owendo

Agglomération

De

Libreville

Total : 719 Km2

Akanda

Libreville

Owendo

457 Km2

174 Km2

88 Km2

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Source : d'après Nicaise RABENKOGO ; Réalisé par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede. (2023)

2 Décret n°289/PR- MI-RA. SVPG du 20 mars 1974, et par l'ordonnance n° 688/PR/MIDSM du 23 juin 1995).

3 Créée selon l'ordonnance n°8/2013 du 21 février 2013 portant suppression du département du cap, de la commune

du Cap-Estérias et création de la commune d'Akanda.

4 Créée selon l'ordonnance n°6/2013 du 21février 2013 portant modification du périmètre de la commune

d'Owendo.

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Entre 1993 et 2013, la population de cet espace n'a cessé d'évoluer. Elle a crû de 67,8% (MOUGHOLA LEYOUBOU, 2020). Ainsi, en 1993 Libreville comptait une population urbaine de 419 596 habitants sur une population totale de 1 014 976 habitants soit une proportion de 41,3% (RGPH, 1993). Vingt ans plus tard, sa population totale est passée à 703 939 habitants (RGPL, 2013). La forte concentration de la population en ville est source des transformations que l'agglomération de Libreville connaît au fur et à mesure qu'elle s'étale dans ses périphéries. La population urbaine de la capitale gabonaise continue de progresser. En 2010, l'étude menée par ELLE NGOMO au sein des mairies de Libreville montre que la ville atteint déjà 800 000 habitants (Graphique 1).

Graphique 1 : Evolution de la population dans l'agglomération de Libreville

Années

2020

2010

2000

1990

1980

1970

1960

1950

1940

1930

31.000 77.800 200.000 420.000 642.590

800.000

807.095

Nombres d'habitants

Source : (RGPH, 1993 ; ELLE NGOMO, 2010 ; RGPL, 2013) : Réalisé par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, 2023

Au vu du rythme de l'évolution de la population et surtout du système d'occupation du sol particulièrement anarchique, le processus d'étalement et d'urbanisation de cette ville ne va certainement pas aller en ralentissant (MADEBE, 2014).

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1.2.2 Typologie des habitations

Les villes africaines ont de manière générale, maintenu le modèle de développement qui dominait pendant la période coloniale : à savoir des villes aux deux visages, avec, d'un côté, les quartiers européens bien structurés, pourvus en infrastructures et équipements et, de l'autre, les quartiers indigènes insalubres, surpeuplés, appelés « villages africains » par Guy LASSERRE, 1958. En effet, quoique les différents plans d'urbanisme initiés et les quelques opérations de restructuration effectuées, on retrouve jusqu'à nos jours ces deux catégories de quartiers. Cela se manifeste même dans la structuration des infrastructures et des édifices qu'on y rencontre. On a donc la coexistence de deux types de tissus urbains : les quartiers structurés et intégrés, et les quartiers sous-équipés et sous-intégrés. Cette situation est aussi très caractéristique de la croissance urbaine de la ville qui se fait de façon anarchique. Conduisant, à quelques lieux, à une urbanisation sauvage sur des espaces qui ne font pas encore partie des limites de l'agglomération ou dans des vallées marécageuses. C'est ce que NZIENGUI MABILA a appelé le « laisser-faire » (NZIENGUI MABILA, 1987). Il s'ensuit alors une transformation progressive du tissu des zones rurales dont la physionomie devient de plus en plus urbaine et aboutit à un mélange de constructions modernes et de maisons précaires souvent en planches installées de façon anarchique (MOUSSAVOU, 2012). Les cités planifiées et les lotissements sont des structures spatiales souvent sous formes d'ilots (Cité Damas, cité charbonnages, lotissements Nzeng-Ayong, Bikélé, SNI, Angondjé...) (ENGO ASSOUMOU, 2007)

Tableau 2 : Classification de type de quartiers dans l'agglomération de Libreville

Types de quartiers Caractéristiques de

l'aménagement

Nature de constructions

Quartier moderne avec Site bien aménagé

Toutes Constructions en matériaux définitifs les servitudes

Quartier mixte avec Site ne disposant

partiellement des équipements urbains de base

Constructions en matériaux définitifs, semi-

définitif

Quartier précaire avec terrain déclaré non Constructible et sans services urbains, enclavé et marécageux

Constructions semi-dure et bois traité ou non isolé sur sol

Source: MOUSSAVOU Roland R. A, 2012, Réalisé par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, 2023

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Dans la figure 5, les photos E, F, G et H présentent « L'univers en contre-plaqué en planche et en tôle » de NDONG MBENG H.F. les `'matitis» La photo H présente des habitations compactes, dont l'effet de précarité et de promiscuité sont des dominateurs communs. Généralement la circulation n'est pas aisée dans ce type de quartier, car ces maisons sont construites dans un marécage.

Figure 5: Typologie des habitations de l'agglomération de Libreville

Cliché ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, Octobre 2023

A : Immeuble haut de gué-gué ; B : Logements sociaux agondjé; C : R+1 ancienne SOBRAGA ; D : villa bas de gué-gué ; E : Maison précaire derrière l'ENS ; F : Maison en planche PK7 ; G : aperçu des maisons de beau séjour ; H : aperçu des maisons de Kinguélé

En revanche, la photo G illustrent des logements entassés dont les matériaux de constructions dominant sont les briques. La physionomie de ces habitations justifie l'absence d'une politique d'occupation du sol au profit des constructions libérales individuelles. Le statut

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exceptionnel de certains quartiers modernes et leurs habitats tire son origine lors de la mise en place des grands projets d'aménagement de Libreville (NDONG MBA, 2004). Les habitations sont généralement en bordure de route, avec de grande clôture ; elles sont construites en dur, dont le niveau de hauteur moyen est R+1 (photo A, B, C et D).

1.2.3 Typologie des voiries

La voirie présente un rôle moteur dans le mode de constitution des entités urbaines. Ainsi, l'agglomération de Libreville, selon l'analyse d'ENGO-ASSOUMOU, est très caractérisée par le modèle de développement où les activités urbaines et les équipements collectifs sont fonction du réseau de voies existantes (ENGO-ASSOUMOU, 2007). Tout en considérant son mode d'occupation de l'espace, il en résulte trois formes de voiries, du moins en ce qui concerne l'armature principale (Figure 5).

Figure 6 : Voirie urbaine de l'agglomération de Libreville

Réalisée par ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, 2023 Source : Données vectorielles : https://extract.bbbike.org?sw_lng=10.486&sw_lat=1.248&ne_lng=12.481&ne_lat=3.124&for mat=srtm.osmxz&city=trois+zone&lang=fr et Google Earth 2023

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1.2.3.1 Voirie primaire

Les voiries primaires sont des voies de circulation à grande vitesse. Ce sont des boulevards, les voies express et les voies rapides (Photos A, C et D), où la prudence est requise (figure 7). A ce titre, nous pouvons dire que l'agglomération de Libreville dispose que d'une seule voie terrestre d'accès, la RN1 qui part du Boulevard du Bord de Mer, par le Boulevard Bessieux, vers l'intérieur du pays. Nous pouvons également citer la voie qui débute du rond-point la Démocratie (photo B, figure 7) à l'aéroport pour rélier la commune Akanda. De même, le linéaire, route Aéroport (Photo D, figure 7) - Boulevard Léon MBA du bord de Mer, passant par le Ministère des affaires étrangères et continue jusqu'à la commune d'Owendo (Photo A, planche 2).

Figure 7 : présentation de quelques voiries primaires de l'agglomération de Libreville

A : carrefour SNI ; B : rond-point de la démocratie ; C : plage Léon MBA ; D : lycée d'Etat Cliché ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, Octobre 2023

1.2.3.2 Voirie secondaire

Il s'agit des voiries inter-quartiers qui sont composées de voies de liaison et permettent de desservir les quartiers et à partir des voies structurantes (voiries primaires). L'agglomération de Libreville, très tourmenté par une succession de vallées et de crêtes (MOMBO et ITONGO,

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2011), ne permet pas une ouverture facile d'un réseau de voies plus serré (absence de planification). La figure 8, page suivante, présente quelques voiries secondaires de Libreville.

Figure 8 : présentation de quelques voiries secondaires de l'agglomération de Libreville

A : derrière le tribunal ; B : Saint-Georges (nzeng-ayong) ; C : carrefour Léon MBA ; D : débarcadère d'ambrouwé Cliché ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, Octobre 2023

1.2.3.3 Voirie tertiaire

Cet espace possède un ensemble de pistes et sentiers non négligeables, formant la voirie tertiaire. Elles prédominent dans des quartiers spontanés ou dans des secteurs en voie d'urbanisation. Leurs tracés sont généralement instables car changeant souvent en fonction des nouveaux besoins et des périodes climatiques. Les pistes sont des voies obtenues par simple débroussaillage ou par le passage régulier de quelques véhicules alors que les sentiers sont le fait du passage des personnes à pied. La figure 9, page suivante, présente quelques voiries tertiaires de l'agglomération de Libreville.

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Figure 9 : présentation de quelques voiries tertiaires de l'agglomération de Libreville

A : marché d'Oloumi ; B : avant le marché petit Akandais ; C : au show-show PK8 ; D :

derrière l'hotel excellence (ancienne SOBRAGA) ; E : Mindoubé 1 chez le chef

Cliché ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, Octobre 2023

De façon générale, le réseau de voies urbaines assure trois fonctions principales : l'accès à la ville et le décongestionnement de la circulation, les liaisons inter-quartiers, la desserte des habitations.

1.2.4 Présentation des activités économiques et l'assainissement 1.2.4.1 Présentation des activités économiques

L'agglomération de Libreville est un pôle majeur du commerce et des services liés à ses fonctions politique et administratif, mais aussi de ville cosmopolite, industrielle et portuaire (particulièrement à Owendo). La taille, les fonctions et la nature des activités sont ainsi fonction du dynamisme de la ville (NOUKPO, 2011).

Cet espace monopolise en son sein plus de 70% des entreprises commerciales et industrielles du Gabon (NDONG MBA, 2004). L'activité manufacturière se distingue essentiellement par des industries de consommation telle que l'agroalimentaire, textile, transformation du bois, constructions métalliques, informatique, pour ne citer que cela.

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L'activité commerciale repartit entre la grande distribution (faite par hypermarché Mbolo, Cecado, Score, Ceca-Gadis, Sangel...), les magasins des Syro-Libanais et les échoppes des Africains de l'Ouest. (NDONG MBA, 2004). La figure 10 présente quelques voiries tertiaires de l'agglomération de Libreville. La Planche 5, ci-après, présente quelques marchés de l'agglomération de Libreville.

Figure 10 : présentation de quelques marchés et commerces de l'agglomération de Libreville

A : Marché d'Oloumi ; B : Marché du PK8 ; C : super CEKADO carrefour SNI ; D :

Marché petit Akandais. Cliché ZOLO-M'BOU Dergy-Strede, Octobre 2023

Lieux de rencontre entre l'offre et la demande, le grand marché central de Mont-Bouët et les marchés de quartier (exemple : Nkembo, Oloumi, Louis, Akébé, le petit akandais, carrefour SNIS...) constituent des lieux d'animation et de ventes des biens et des services. Les petits métiers du secteur informel y sont présents. Mais également dans toute l'agglomération, souvent installés illégalement le long des axes de circulation. Ces différentes activités (micro-commerce, restauration de rue, réparation de pneumatiques, services en tout genre) occupent une place importante dans l'économie de l'agglomération de Libreville (NDONG MBA, 2004).

1.2.4.2 L'assainissement

Comme les autres villes gabonaises, la région Akanda-Libreville-Owendo, dans son ensemble, n'a pas de plan d'urbanisation adéquat et formé. Les constructions anarchiques empiètent sur les réseaux d'assainissement prévus ou détériorent les ouvrages existants. De ce

fait, la problématique des eaux usées et de l'assainissement présente des potentielles pollutions, des nuisances et des risques environnementaux et sociosanitaires (MOMBO et EDOU EBOLO, 2007). Nous pouvons citer parmi plusieurs, la dégradation de la qualité de l'air.

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