Conclusion
Dans ce chapitre, il était question d'étudier
les concentrations à moyen terme et d'évaluer la variation
spatiale des concentrations des PM10 et PM2.5 dans l'agglomération de
Libreville. Les concentrations présentées dans ce chapitre sont
issues de l'analyse des moyennes des données de la période de
février 2022 à janvier 2023, sur 11 sites de cet espace. Les
concentrations des aérosols PM10 et PM2.5 sont
généralement supérieures aux recommandations de l'OMS. Les
cartes de variation spatiale obtenues dans notre territoire d'étude
montrent que les concentrations SUD-EST de la zone interpolée sont
élevées par rapport au NORD. Cette variabilité et cette
disposition des points à forte et à faible concentrations des
aérosols PM10 et PM2.5, dépendent des saisons. Les concentrations
pendant la saisons sèche sont supérieures à celle de
saison des pluies dans la majorité des sites. Le lien entre les moyennes
des températures de l'air et les PM10 et les PM2.5 est peu significatif
à l'échelle mensuelle et journalière.
D'après l'OMS, « même à faibles
concentrations les particules polluantes ont des répercussions sur la
santé ; aucun seuil n'a été identifié au-dessous
duquel elles n'affectent pas la santé » (WHO, 2010). Voici
pourquoi nous pensons que des mesures visant à protéger les
populations de l'agglomération de Libreville des effets nocifs de la
pollution atmosphérique doivent être prise.
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CONCLUSION GENERALE
ET RECOMMANDATIONS
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La présente étude avait pour objectif de montrer
la relation existante entre les îlots de chaleur urbain et de la
qualité de l'air dans l'agglomération de Libreville. Cette
étude s'inscrit dans le cadre du projet intitulé `'
Qualité de l'air du grand Libreville » dont l'objectif
principale est d'étudier les répercussions de l'exposition
quotidienne et répétée aux particules sur la santé
de la population du grand Libreville. Dans le cas de ce mémoire,
l'objectif est de montrer la relation existante entre les îlots de
chaleur et de la qualité de l'air dans l'agglomération de
Libreville.
Pour mener à bien ce travail, nous avons choisi de le
subdiviser en deux parties.
Dans la première partie, il s'agissait en premier lieu
de faire la description physique de l'agglomération de Libreville
à travers l'identification des principales caractéristiques
naturelles et de sa structure démographique et économique. Il
ressort ainsi que l'agglomération de Libreville est constituée de
trois communes : Akanda, Libreville et Owendo. Sur des terrains
sédimentaires, avec un relief dominé par une plaine littorale
appartenant aux basses plaines et collines du bassin sédimentaire
côtier, cet espace a une superficie d'environ 719 Km2.
Doté également d'une biodiversité floristique riche et
diversifiée, en raison de la proximité avec un réseau
hydrographique dense, cette agglomération appartient au régime
climatique équatorial, donc soumise à un climat de type
équatorial de transition. L'analyse de l'organisation de cet espace
urbain met en évidence un processus d'urbanisation
accéléré et anarchique. De plus, une augmentation
considérable de sa population depuis les années 1980. Ce qui
précède constitue ici des paramètres favorables à
la formation d'ilot de chaleur urbain d'une part et la dégradation de la
qualité de l'air d'autre part.
L'îlot de chaleur urbain et la qualité de l'air
urbaine sont deux problèmes majeurs de l'environnement urbain et sont
devenus plus graves avec l'urbanisation rapide (AKBARI et al., 2015).
Nous avons trouvé nécessaire de mettre en évidence les
généralités de l'îlot de chaleurs urbaines et la
qualité de l'air. S'agissant de l'îlot de chaleur urbain, il se
forme en raison de la morphologie urbaine, les effets de serres, les
propriétés des matériaux etc... Pour le détecter,
plusieurs méthodes sont possibles. Il est indispensable de pratiquer la
collecte de données de températures et cartographier les
résultats par interpolation. C'est le cas de l'îlot de chaleur de
la canopée urbaine. La télédétection est
également un moyen pour détecter l'îlot de chaleur. Les ICU
induisent un stress thermique qui a des conséquences sanitaires. En ce
qui concerne, la qualité de l'air, les sources de la pollution
atmosphérique sont de type fixe ou mobile. Les sources fixes sont les
industries et les ménages. Les sources mobiles sont les auto-mobiles.
Les indicateurs pour déterminer la qualité de l'air sont nombreux
: les PM10, PM2.5, CO2, NOX...
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Il est également nécessaire de pratiquer la
collecte de données de particulaire, l'analyse et la cartographie des
résultats. Il faut noter, que la qualité de l'air a des effets
néfastes sur la santé humaine.
Pour mener à bien notre étude, nous avons
établi une méthodologie adaptée. Cette méthodologie
nous a permis d'atteindre les objectifs fixés.
Dans la seconde partie, nous avons présenté les
différents résultats en matière des ICU et de la
qualité de l'air.
Premièrement, nous avons présenté la
spatialisation des ilots de chaleur urbain de l'agglomération de
Libreville. De février 2022 à janvier 2023, dans
une agglomération d'environ 800.000 habitants, nous avons mesuré
et spatialisé l'ICU. Les données recueillies, présente une
grande variabilité en fonction de la période et des sites de
mesure. Spatialement, nos résultats mettent en évidence un
écart thermique entre différentes zones de l'agglomération
de Libreville. Une variation spatiale différente selon le mois ou la
saison. En saison des pluies, le dégagement de chaleur est plus intense
qu'en saison sèche. L'ICU de la canopée urbaine n'est pas
cantonné aux zones à forte densité urbaine mais
s'étend aussi aux zones d'activités périphériques.
La thermographie Landsat présente les lieux densément bâti,
les zones commerciales et industrielles de l'agglomération de Libreville
comme étant des zones dites îlots de chaleur urbains.
Deuxièmement, nous avons présenté et
analysé la variation spatio-temporelle des concentrations des PM10 et
PM2.5 au sein de l'agglomération de Libreville. L'analyse des moyennes
des données de la période de février 2022 à janvier
2023, sur 11 sites de cet espace présente des concentrations des
aérosols PM10 et PM2.5 qui sont généralement
supérieures aux recommandations de l'OMS. Les cartes de variation
spatiale obtenues dans notre territoire d'étude montrent que les
concentrations SUD-EST de la zone étude (précisément au
Sud-Est de la commune de Libreville et Nord-Est de la commune d'Owendo) sont
élevées par rapport au NORD (précisément au Nord
d'Akanda). Cette variabilité et cette disposition des points à
forte et à faible concentrations des aérosols PM10 et PM2.5,
dépendent des saisons. Les concentrations pendant la saison sèche
sont supérieures à celle de saison des pluies dans la
majorité des sites.
Troisièmement, nous avons présenté la
relation entre température de l'air et les PM10 et PM2.5. L'analyse
corrélation de Pearson était basée sur les variables
température, PM2.5 et PM10 mesurées sur plusieurs sites. Cette
corrélation a consisté à mesurer l'intensité de
liaison linéaire
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entre les variables température, PM2.5 et PM10. Il en
ressort une orthogonalité entre température et les PM2.5 et PM10.
Cela traduit une absence de corrélation linéaire entre ces
variables.
De plus, nos résultats confirment l'hypothèse 1,
selon laquelle les îlots de chaleur se localisent dans les milieux
densément bâti de l'agglomération de Libreville. La
spatialisation des îlots de chaleur de l'agglomération de
Libreville montre que les zones densément bâti ont des
températures plus élevées que les zones naturelles de cet
espace. L'hypothèse 2, selon laquelle la qualité de l'air,
mesurée à travers les indicateurs PM2.5 et PM10
révèle une concentration moyenne qui dépasse les normes
d'OMS et est influencée par la température de l'air, car ils ont
une corrélation linéaire positive, est quasiment infirmée.
Bien que les concentrations de PM10 et PM2.5 sont supérieurs aux normes
de l'OMS de 2021. Il n'en demeure aucune relation linéaire positive avec
les températures de l'air dans l'agglomération de Libreville.
A l'issu de ce travail, nous pouvons dire que cette
étude s'est intéressée à de nombreuses
problématiques, indispensables à la compréhension des
îlots de chaleur et de la pollution particulaire dans
l'agglomération de Libreville. Elle propose une base de données
inédite combinant pour la première fois, estimation de la
qualité de l'air urbain liée aux particules, également une
estimation de la température de l'air et de surface sur une
échelle spatio-temporelle assez conséquent.
« Le problème ce n'est pas, et de loin,
l'absence de reflexe écologique en Afrique » [...] « La
cruelle urgence de la protection de l'environnement se résoudra que par
l'émergence d'un citoyen africain conscient des problèmes et
prêt à agir » (GRENET, 1994). La dégradation de
l'environnement africain en général et du Gabon en particulier,
est une réalité dont les conséquences seront
catastrophiques sur nos milieux de vie si les mesures ne sont pas prises
immédiatement. A cet effet, un regard sur les îlots de chaleur
urbain, le confort thermique et sa relation avec les maladies cardiovasculaires
dans l'agglomération de Libreville serait judicieux. L'objectif serait
d'identifier les effets des îlots de chaleur urbains localisés
dans ce travail. Le but est de mesurer également les paramètres
du confort thermique de cet espace. L'un des enjeux est une adaptation
climatique en ce qui concerne la lutte contre les îlots de chaleur
urbains. Cette thématique rentre dans les objectifs du Plan Climat au
Gabon.
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