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Redéploiement militaire américain : L'Afrique du Nord aprés le 11 septembre 2001

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par Rachid Oufkir
Université Paris VIII - Etudes Européennes et Internationales, spécialité La Construction Européenne, Option l'Europe et l'ordre International 2006
  

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3- Contentieux actuels pouvant servir de débouchés du potentiel militaire

L'assistance militaire est susceptible d'être utilisée sur les postes frontières ce qui déclencherait immédiatement des représailles de la partie adverse. Avec le conflit au Sahara occidental, qui n'est pas toujours résolu, et la menace du Front Polisario de reprendre la lutte armée contre les Forces Armées Royales, cette hypothèse est d'autant plus accréditée que ce dernier dispose d'un quartier général à Tindouf105(*), ville algérienne, d'où il peut mener des attaques contres les FAR (Force Armée Royale), ce qui risque de déclencher un conflit armé, impliquant aussi l'Algérie, car cela touche ses frontières. Un autre foyer de tension, important aussi, est celui qui oppose le Maroc et l'Espagne, cristallisé sur la crise du rocher appelé Tora, Leila, ou encore Perejil106(*). La crise de l'îlot Persil, qui a failli déclencher un conflit armé entre l'Espagne et le Maroc, a démontré trois facteurs susceptibles de conduire à un conflit armé : d'abord l'existence d'un foyer permanent de tension, l'esprit conflictuel non seulement sur ce rocher mais aussi sur les deux enclaves espagnoles au Maroc Ceuta et Melilla. Ensuite l'affirmation de velléités de suprématie et d'hégémonie de la part des espagnols, pendant cette crise, la mobilisation de toute l'armée espagnole face à la présence de quelques soldats marocains désarmés. Enfin la volonté permanente du Maroc de rentrer dans la possession de ses territoires « occupés » par les espagnoles, Ceuta et Melilla est aussi un dossier qui refait surface sur la scène politique marocaine mais aussi un dossier incontournable dans les relations bilatérales entre les deux pays, enfin il constitue la priorité des autorités marocaines ces dernières années.

D'autre part, les relations conflictuelles entre la Tunisie, de faible superficie et aux ressources limitées, et ses voisins très puissants militairement qu'elle et ayant des prétentions hégémoniques dans la région. Ce voisinage reste perçu aujourd'hui par la Tunisie comme sa principale préoccupation. Les risques de confrontation armée, bien moins probable, restent plausibles, surtout dans le cas de la Libye, cette perception est accrue par les relations politiques bilatérales :

· Expulsions en 1985 de tunisiens installés en Libye.

· Les fermetures de frontières ou les accusations mutuelles de déstabilisation intérieure.

· La nature du régime.

· Le potentiel libyen en équipements les contentieux frontaliers sont des facteurs de poids dans l'évaluation de la menace libyenne.

· La Libye a été longtemps perçue comme un champ d'entrainement pour les islamistes tunisiens et algériens non pas dans le but de promouvoir l'idéologie islamiste mais pour dans le but de déstabilisation intérieure.

L'Algérie aussi a été perçue comme une menace pour la sécurité intérieure tunisienne, surtout pendant guerre civile entre les islamistes et armée. Les inquiétudes de la Tunisie étaient la crainte de l'infiltration des islamistes algériens, l'extension de la violence aux islamistes tunisiens, et enfin, la crainte d'une vague massive de réfugiés politiques sur la Tunisie.

Par ailleurs l'armée tunisienne n'a pas jamais joué un rôle sur la scène politique, et ne dispose pas de moyens significatifs, cette optique de l'armée remonte au temps de Bourguiba, qui concevait qu'une armée trop puissante et trop présente sur la vie politique représentait un risque.

Les capacités militaires de la Tunisie accroissent sa vulnérabilité, et les gouvernements successifs tunisiens, se rendant compte de ce déficit, ont investi pour la modernisation de l'appareil militaire.

Le tracé des frontières au Maghreb reste un autre foyer potentiel de contentieux armé. Je ne vais tarder là-dessus mais je vais signaler deux exemples. Entre le Maroc et l'Algérie le tracé frontalier107(*) n'existe pas au nord sur 500 Km entre Saidia et Figuig, et de nombreux villages se posent la question de leur appartenance nationale. Les contours de la ligne frontalière sont floues, et ne figurent même pas sur certaines cartes, et de plus en plus d'incident sur la zone frontalière viennent rappeler l'urgence d'une solution au dilemme frontalier108(*) . A Figuig, ville marocaine, de plus en plus l'armée algérienne occupe des terres agricoles, des oasis, les mines et les gisements minéraux appartenant à des propriétaires marocains. Entre le Maroc et la Maurétanie le statut de la ville Lagouira reste un point d'achoppement dans les relations bilatérales entre le Maroc et la Maurétanie. Laguira, lagune dotée d'importante richesse halieutique, est depuis 1989 un territoire sous souveraineté mauritanienne, aucun drapeau marocain n y flotte et l`armée mauritanienne y a installé une caserne mais dans le discours du Maroc officiel, la localité fait toujours partie du territoire marocain109(*).

* 105 Le Polisario contrôle militairement et administrativement, 260 000 km2 environs du territoire du Sahara occidental, il y organise des défilés militaires et signent des contrats de prospection pétrolières, la frontière physique avec la zone contrôle par le Maroc est constitué par « mur de défense » fait de sables, érigé en 1980 sur 2700 km2 dont l'objectif au début était de stopper les blindés du Polisario

* 106 L'appellation « Tora » est d'origine berbère, tandis que l'appellation « Leila » est arabe, enfin l'appellation « Perejil » est espagnole.

* 107 En dehors de la ville de Oujda ou les frontières sont matérialisées par des barbelés ou des oueds, la zone sud de la frontière algéro-marocaine n'est nullement matérialisée , dans le meilleur des cas, un piste fait figure de frontière, ce qui est tout a fait dérisoire et peut facilement induire au contentieux armé, surtout dans le contexte actuel des relations bilatérales entre les deux pays.

* 108 La presse marocaine rapporte qu'un contrebandier marocain, alors qu'il se croyait sur le sol marocain a été abattu par l'armée algérienne, ou encore des bergers marocains qui ont été arrêtés par l'armée algérienne parce qu'ils se sont retrouvés sur le sol algérien sans le savoir

* 109 En 1979 lorsque la Maurétanie s'est retiré de la guerre pour le contrôle de Sahara occidental, la ville de Lagouira a été cédé au Maroc par la Maurétanie Hassan II y a installé une zone militaire pour trois raisons Hassan II à son tour a évacué la zone : la localité était la cible permanente du Polisario, elle ne comptait pas d'habitants ni d'activité économique, enfin la présence des FAR en face de la ville économique de Nouadhibou, ville économique mauritanienne, constituait un risque.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery