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L'Equité dans les Associations

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par Valérie CALLADINE-GRAUX
CNAM de Paris - Master Recherche "Développement des Ressources Humaines" 2007
  

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IV / CONCLUSION

L'étude de ce mémoire avait comme ambition de démontrer s'il existait une équité entre les salariés et les bénévoles. Notre constat de départ est l'augmentation significative du nombre d'associations sur le territoire français, l'observation d'un mouvement de professionnalisation des acteurs bénévoles et des services administratifs puis une forme de reconnaissance de la part de l'Etat du milieu associatif comme un gisement d'emplois. Nous avons aussi constaté qu'un nombre certain de salariés se tournent vers les associations et y occupent réellement un poste de travail. Le capital social de l'association se transforme donc : salariés et bénévoles s'y côtoient. Pour les ressources humaines, alors activité émergente, nous nous sommes interrogés sur le type de relation qui existe entre les salariés et les bénévoles. Notre démarche fut donc théorique et empirique.

Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés au concept de salarié et de bénévole. Il était impératif de comprendre les éléments composants de ces deux statuts. Nous avons noté que le bénévole a, avant tout, la valeur du don, alors que le salarié, lui se situe dans la logique du « donnant-donnant ». Parce que cette valeur, alors moteur des actes et comportements de chacun semble ne pas être partagée par tous, nous avons abordé la première théorie qui va permettre de situer les besoins des salariés et des bénévoles. La théorie de Maslow énonce différents types de besoins depuis le besoin de survie jusqu'au besoin d'estime et d'accomplissement. Nous avons pu démontrer que les besoins du salarié étaient surtout physiologiques et sécuritaires alors que ceux du bénévole sont la recherche de l'estime et l'accomplissement de soi.

Une fois les besoins des acteurs établis, nous devions comprendre comment les ressources humaines se développaient au sein des associations et en quoi elles se professionnalisaient. Nous avons constaté que l'environnement est instable, car les ressources financières dépendent excessivement des fonds publics et des caractéristiques actuelles de l'usager. Parce que les associations se trouvent confrontées à une concurrence acerbe, la transparence de l'ensemble des activités s'impose. Nous observons donc une politique RH sur une logique de compétence. La fidélisation devient l'axe central de la politique RH déclinée en association. Les pratiques de gestion des ressources humaines sont intégrées dans les activités du service RH et en appui sur la théorie des éléments constitutifs d'une GRH, nous avons pu déterminer l'environnement et comprendre l'enjeu « client ».

Nous avons situé le champ d'intervention de ce mémoire qui englobe les pratiques RH dans les associations au profit de deux acteurs aux besoins différents. Nous nous sommes donc interrogés sur le fait d'une politique de gestion RH reconnaissant les particularités de chacun et agissant en toute équité. En référence à la théorie d'Adams portant sur la motivation, nous avons analysé le process de l'équité individuelle puis collective qui s'opérait tour à tour. L'objectif était d'identifier s'il existe une équité ou pas entre les salariés et les bénévoles.

L'analyse empirique de quatre associations, aux effectifs différents, aux secteurs d'activité plus ou moins proches a permis dans un premier temps de mettre en lumière le détail du process individuel de l'équité où l'individu compare sa contribution par rapport à sa rétribution. Il s'avère que les résultats, suite aux différents entretiens, démontrent que les bénévoles apportent une contribution à l'association en maintenant une mémoire vive, en s'intégrant dans des activités qu'ils jugent épanouissantes et par souci de performance, demandent une organisation gestionnaire. Les salariés quant à eux, sont dans une logique économique : celle du contexte du contrat de travail où ils apportent leurs compétences et reçoivent en retour un salaire en numéraire. Le ratio contribution/rétribution n'est absolument pas équilibré pour le bénévole qui réclame plus de reconnaissance par rapport à son statut, grâce à son implication. Le ratio contribution/rétribution pour le salarié n'a pas pu être déterminé aux vues des résultats analysés.

Nous observons que l'équité individuelle n'étant pas atteinte, le process se poursuit en établissant une comparaison avec un référent. Après lecture des éléments recueillis, il en ressort de grands théms : les origines professionnelles, les valeurs, les fonctions occupées. L'aspect le plus probant entre les deux acteurs est celui d'un acte de sous-estimation de l'autre au niveau professionnel. Le bénévole considère le salarié comme un acteur « intéressé ».

Le salarié, qui a une attitude très agressive à l'égard du bénévole, le perçoit comme quelqu'un « d'infidèle », comme un individu peu confiant en ses compétences. La réaction du salarié face aux valeurs, auxquelles il n'adhère pas, est l'émergence d'une autre culture développant une éthique professionnelle autre.

La théorie de Maslow énonce chronologiquement des besoins : quand un besoin est satisfait, alors l'individu peut prétendre satisfaire le suivant. La motivation est là dès que chacun atteint des besoins de l'ordre de l'appartenance, de l'intégration, de l'estime et de l'accomplissement. Le salarié ne satisfait que son besoin physiologique et sécuritaire. Ce sont ses facteurs de satisfaction. Non satisfaits, ces facteurs provoquent malaises et réactions collectives. Nous constatons que l'acteur salarié a bien les réactions les plus virulentes vis-à-vis des bénévoles. Quant à eux, ils satisfont des besoins d'estime, de reconnaissance. Les facteurs de motivation sont atteints ; Ils favorisent l'action et l'implication personnelle. Nous avons constaté que ce sont des acteurs qui dépensent le plus de temps au profit de l'association et ne comprennent pas l'attitude des salariés. Il s'agit donc de deux degrés différents de motivation. Humainement, l'individu a du mal à comprendre l'autre qui n'a pas la même motivation, ni la même implication. Le conflit est donc inévitable.

Ce conflit est inhérent au mode de management ou aux règles institutionnalisées par l'entreprise. Le fonctionnement de l'association suscite ce conflit de part la définition et l'exercice du pouvoir : la structure associative a été fondée par des bénévoles, qui d'ailleurs pour certains sont des directeurs ou les administrateurs. Les salariés sont récents et arrivent en masse. La facette mise en perspective dans cette analyse réside en fait dans l'état latent d'une crise où deux catégories d'acteurs vont s'affronter. Au moment précis de l'observation, les DRH reconnaissaient une bonne « cohabitation » en terme de compétences. Nous constatons un écart réel entre les sentiments des acteurs et les sentiments des DRH.

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