WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts de la préssion du cout de ma vie sur les principaux indicateurs de la production nationale : Cas d'Haiti 1975@2005

( Télécharger le fichier original )
par Yverno Henry
Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licencié 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.)Principaux facteurs explicatifs du coût de la vie et de la production nationale

Dans un article intitulé «  Salaire minimum, épée à double tranchant » publié en date du 09/03/2008 sur le site : '' www.haitiimpact.com''18(*) Yves Osias constate que la hausse des prix des produits de première nécessité particulièrement en Europe et en Amérique a pesé très lourd sur l'économie haïtienne, en chute libre, depuis plusieurs années. La production nationale des denrées agricoles, principales sources de revenus des paysans à côté de l'élevage, a diminué considérablement pour des raisons purement techniques et structurelles. Cette situation provoque un malaise dans les familles haïtiennes qui font face à la cherté de la vie, l'augmentation du loyer et celle du prix du transport en commun. Ce phénomène intervient  généralement à la flambée de la gourde haïtienne face au dollar. Cependant, force est de reconnaître que depuis un certain temps, on constate une stabilité relative de la monnaie locale par rapport à la devise américaine. Alors, pourquoi le panier des ménagères ne contient pas de provisions alimentaires nécessaires  pour nourrir les gens ?

Il n'est un secret pour personne que la population haïtienne n'est pas en mesure d'assurer sa propre survie. Le pays est essentiellement agricole, mais la coupe à outrance des arbres, le manque des intrants agricoles, l'inexistence des banques de développements agricoles qui offrent des prêts aux planteurs à des taux d'intérêt peu élevés et la pénurie d'eau observée dans les saisons sèches qui permet l'arrosage des centaines d'hectares de terre disponibles, constituent les principaux problèmes auxquels font face les paysans. 

La production locale face à cette situation s'est considérablement dégradée. Nous avons eu recours au marché voisin qui nous fournissait de la viande des volailles, des oeufs, du macaroni et d'autres produits dérivés. Le virus H2N5 a fait des vagues en terre voisine et le peuple haïtien a payé les conséquences de ses dépendances économiques (se référer au Tableau III du chapitre II) en s'abstenant d'utiliser des produits en provenance de la république voisine.

Le gouvernement haïtien vient de proposer le nouveau barème du salaire des ouvriers passant de 70 gourdes à 150 gourdes, ce qui fait une augmentation de 114%. Les patrons ripostent contre cette décision en demandant au gouvernement des mesures d'accompagnement pour faire face à cette situation. Ils invitent les responsables de l'Etat à augmenter la production nationale pour permettre à la population de pouvoir vivre de ce qu'elle gagne. Si cette décision tient, la monnaie locale pourra perdre encore sa valeur par rapport au dollar et il y aura des pertes d'emploi, des tensions entre le patronat et le syndicat. 

A titre d'illustration prenons le cas d'une mère de famille qui travaille dans une usine. Elle paye 10 gourdes de transport le matin pour se rendre au travail et le même montant pour rentrer chez elle, ça lui fait 20 gourdes. Elle achète de la nourriture pour 50 gourdes. Les montants dépensés en transport et nourriture dépassent ce qu'elle gagne pendant la journée. Et les dépenses pour la nourriture de ses enfants ? Pour ses vêtements ? et éventuellement pour le loyer si elle vit sans mari ? De toute évidence, elle ne peut pas vivre avec cette pitance somme. Cependant comment y remédier ? 

La solution à ce problème n'est pas forcément une augmentation exponentielle du salaire minimum, même s'il faut avouer que celui-ci doit être revu à la hausse. Tant qu'on n'augmente pas la production nationale et tant qu'on ne fait pas la promotion de la culture des produits locaux : Igname, l'arbre à pin, banane, petit mil, maïs, mamba, cassave.... le pouvoir d'achat du commun des mortels restera un épineux problème qu'aucun gouvernement ne pourra résoudre. 

Si on s'obstine à maintenir un salaire minimum élevé en fonction de la cherté de la vie et du chômage qui sévit dans les foyers, on risque de plonger le pays dans une inflation aigue sans précédent. Les entreprises pourront fermer leurs portes et des pertes d'emplois considérables des ouvriers pourront résulter de cette décision. Cela peut amener le gouvernement à ne pas pouvoir répondre aux attributions mensuelles des employés publics. Le salaire minimum, s'il n'est pas bien calculé de façon concertée par tous les acteurs impliqués dans l'économie du pays,  peut être perçu comme une épée à double tranchant. On peut se retrouver avec une forte somme d'argent en poche, sans pouvoir s'offrir le strict minimum.

III.1) Besoins de consommation et inflation en Haïti

Les données fournies par les Enquêtes de Budget Consommation des Ménages (EBCM) révèlent certaines transformations survenues au niveau de la demande de biens et services des ménages haïtiens. L'examen de ces données montre que ces transformations peuvent être aussi à la base de la hausse des prix dans un contexte où l'offre de biens et services produits localement est rigide.

Un des résultats des EBCM est la détermination du contenu du panier de la ménagère en termes de biens achetés19(*). En effet, en 1971, la ménagère allouait 65.3% de son revenu à l'alimentation, 23% aux biens industriels. Les services comptaient pour 4% de la valeur de ce panier de biens et 15% du revenu allaient au logement. En 1980, 48% du revenu du ménage gagnant moins de 250 gourdes par mois allaient aux biens alimentaires, 36% aux biens manufacturés et 16% aux services. En 1988, comme le montre le Tableau IV, ci-dessous, le panier de la ménagère est rempli à hauteur de 49.4% par des biens alimentaires. Les services comptent pour 28.1% du revenu, et 8.5% de ce dernier vont aux biens manufacturés.

Tableau IV

EBCM 1987-1988 et 1999-2000

Répartition en % des dépenses de consommation des ménages haïtiens

EBCM 1987-1988 %

EBCM 1999-2000 %

Alimentation 47.8

Alimentation 76.2

Boissons et tabacs 3.3

Enseignement 0.2

Habillement 8.7

Habillement 1.1

Logement 4.3

Logement 9.8

Meubles et articles de ménage 9.2

Equipement 5.7

Soins médicaux 2.2

Santé 0.4

Transport et communication 7.6

Transport 2.3

Education et loisirs 5.3

Loisirs et culture 0.2

Services 9.8

Hôtels, bar, restaurant 5.3

Autres produits non classés ailleurs 1.8

Autres dépenses 2.4

Total 100.0

Total 100.0

Sources : IHSI, EBCM 1987-1988 et 1999-2000.

Les données20(*) du Tableau IV suggèrent que la demande est instable dans le temps. Les ménages, en tout cas, devenant de plus en plus pauvres, sont réduits à augmenter la part relative du revenu consacrée aux achats de biens alimentaires, c'est-à-dire à garantir le minimum physiologique. Pourtant, un simple constat montre que les ménages haïtiens achètent et ont accès à plus de services que par le passé. La progression de la scolarité atteste cette réalité. Par contre, les ménages déclarent avoir alloué 0.2% de leur revenu à l'éducation en 1999-2000. L'écart entre les données et ce constat nous pousse à analyser l'évolution de la structure du PIB, afin de démontrer qu'une recomposition du panier de la ménagère peut s'être produite en Haïti.

En fait, la structure du PIB par secteur tend à diverger par rapport à la composition du panier de la ménagère. Notons que le secteur agricole forme 33.4% du PIB en 1988. En revanche, cette même année, les ménages affirment avoir alloué 49.4% de leur revenu à l'alimentation. En 1988 les services représentaient moins de 30% des dépenses des ménages. Ces mêmes services qui comptent pour 20% des dépenses au niveau de l'EBCM de 1996, forment 46% du PIB en 1988 et 48% en 1996.

La divergence entre poids des services au niveau de la demande marchande (EBCM) et du PIB peut être due aux modalités de l'offre des services qui se réalise en grande partie au niveau des institutions, sous la forme de biens non marchands, évolution que les EBCM ne parviennent pas à saisir. Cet écart traduit une évolution de la société mal cernée par les statistiques officielles en terme d'offre et demande globales de biens et de services et également de réorganisation de l'économie nationale21(*).

* 18 M. Yves Osias, Directeur Adjoint au Ministère de l'Economie et des Finances (MEF).

* 19 Frédéric Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 13.

* 20 Les choix de l'échantillon de biens et services, la strate sociale et la terminologie retenue pour constituer le panier de la ménagère et calculer les prix à la consommation ainsi que les résultats obtenus par l'IHSI sont loin d'être identiques et homogènes d'une enquête à l'autre. Jusqu'en 1980, 34 produits servaient à déterminer l'indice des prix. Ce panier de la ménagère était alors établi à partir d'une enquête menée en 1948. Celui de 1980-1987 comprenait 77 produits. Les paniers de la ménagère retenus en 1988 et 1996 prennent en compte tous les biens qui ont un certain poids dans les dépenses totales des ménages. Mais, les poids des groupes de produits divergent fortement d'une enquête à l'autre. La part des biens alimentaires et des boissons dans les dépenses des ménages est passée de 51.1% en 1988 à 76.2% à 1996. (Cf Bulletin, AHE, déc. 03, vol. 1, p.13).

* 21 Frédéric-Gérald Chéry, Bulletin de l'Association Haïtienne des Economistes (AHE), déc. 03, vol. 1, No.1, p. 14.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984