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Analyse pragmatique du témoignage des anciens malades alcooliques sur les forums Internet : Influence et représentations

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par Michel Naudet
Université Paris 8 - Maîtrise de psychologie clinique 2004
  

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Les représentations sociales de l'alcoolisme et de l'alcoolique

En étudiant les modes de compréhension de la consommation abusive et de la dépendance, Louise Nadeau1(*)2(*) (1988) a dégagé chronologiquement quatre modèles qui ont marqué l'évolution du jugement porté par la société sur les malades alcooliques :

Modèle moral ou religieux

Dès les origines, les drogues et notamment l'alcool, étaient considérés comme un moyen pour l'homme de s'élever au-dessus de sa condition, d'accéder au sacré. Les prêtres et les médecins (exerçant un art sacré) avaient le droit de prescrire et de proscrire ces drogues, de façon rituelle, dans le cadre de la religion.

L'intempérance sous toutes ses formes était un abus, un sacrilège et relevait de la justice.

Platon ainsi que les stoïciens et les épicuriens prônaient la tempérance et le contrôle de soi.

Dans le monde moderne, les tabous religieux furent remplacés par une morale de l'effort, du travail et du mérite personnel qui proscrit les voies « courtes » de plaisir comme l'usage de produits psycho-actifs.

Modèle de la maladie

Les travaux de benjamin Rush conduisirent vers 1785 à la création du premier modèle des « pathologies de la dépendance » : dépassant les méfaits de « l'ivrognerie », c'est-à-dire la simple étude des effets nocifs de l'alcool sur le corps et l'âme, Rush émit l'idée d'un processus inexorable lié à l'action de l'alcool, transformant ainsi l'alcoolique vicieux en malade.


Le mal est dans la substance ; c'est cette dernière qui déclenche le processus morbide.
Ainsi va commencer une lente séparation de la médecine et de la religion, accompagnée de l'appropriation par la médecine de problèmes auparavant considérés comme d'ordre moral et religieux.

Modèle bivarié : l'alcoolisme résulte d'un produit et d'un sujet

La persistance de considérations morales dans le discours médical va amener la société à considérer que si l'alcoolisme est une maladie, il concerne néanmoins un sujet.

La théorie de la dégénérescence de Morel stipule que l'alcoolisme résulte d'une faiblesse constitutionnelle chez certains individus, aggravée par l'intoxication alcoolique.

Les progrès de la science ne permettent pas encore au discours médical de s'opposer formellement. Le modèle bivarié fait une place à l'usager et à la substance.

Ce discours est confirmé par les Alcooliques Anonymes (USA) : la maladie se développe comme une intoxication, mais ne concerne que des individus prédisposés.

Dans les années 50, Jellinek développe le concept spécifique de « maladie alcoolique » qu'il définit comme un processus. En France Fouquet distingue plusieurs formes d'alcoolismes : les alcoolites (alcoolisme né de l'habitude), les alcooloses (« névroses arrosées ») et les somalcooloses (alcoolisations massives et périodiques).

Le fait que l'alcoolisme soit considéré comme une maladie permet de déculpabiliser le buveur et surtout de lui donner espoir en une possible « guérison » après « traitement ».

* 1 Nadeau, L. (1999). Article « Alcoologie ». In Grand dictionnaire de la psychologie (42-43 ) . Paris: Larousse/Bordas

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