2.2-Hypothèses et variables
2.2.1-Les hypothèses
Pour pouvoir procéder à l'analyse des
données dont nous disposons pour déterminer l'existence d'un lien
entre les quartiers de résidence et la délinquance
juvénile, il convient d'opérationnaliser la variable
indépendante et de formuler des hypothèses.
En partant des recherches déjà effectuées
et en fonction de la base de données à disposition, nous
formulons les hypothèses suivantes :
1- Plus un jeune a des liens affectifs avec son quartier de
résidence, moins il sera impliqué dans la délinquance.
2- Plus le processus de dégradation d'un quartier est
entamé, plus les jeunes qui y habitent seront impliqués dans la
délinquance
3- Moins il y aura de cohésion sociale au sein d'un
quartier de résidence, plus l'on y retrouvera de la
délinquance
4- En plus de ces 3 hypothèses, des facteurs
individuels comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale,
l'entente au sein de la famille et la situation de l'emploi des parents ont
plus d'influence sur la délinquance des jeunes que les facteurs de type
spatial et environnemental.
2.2.2- les variables
2.2.2.1-
La variable indépendante
Notre variable indépendante concerne le quartier de
résidence. Il s'agirait pour nous de voir si l'environnement spatial et
environnemental (le quartier de résidence) dans lequel vit les jeunes a
une influence sur la délinquance. En d'autres termes de voir si le
quartier dans lequel se retrouve les jeunes ont une influence sur leur
délinquance.
Dans un second temps, il s'agira pour nous de voir dans une
analyse multivariée, si les caractéristiques propres à
l'individu, ont plus d'influence sur la délinquance que l'environnement.
Dans cette partie, chacune des caractéristiques que nous avons
définies sera une variable indépendante
Délinquance
Facteurs individuels
Quartier de Résidence Délinquance
a-
Hypothèse 1
Dans le but de tester notre hypothèse qui postule que
plus les jeunes ont un lien affectif avec leur quartier, moins ils commettront
des actes délinquants. Nous nous sommes intéressés
à la question 47 qui concerne le quartier et libellé comme
suit : « Es tu d'accord ou non avec les affirmations
suivantes ? » du sondage ISRD 2. Notamment aux items 1
libellé comme suit : « Si je devais
déménager, le quartier me manquerait » et l'item
3 : « J'aime mon quartier » de cette question.
Ces items cherchent à mesurer la force des liens qui
unissent les jeunes interrogés à leur quartier et aux habitants
de celui-ci.
Nous ne prendrions pas en compte l'item 4 qui lui cherche
plutôt à voir l'existence d'espace de jeux dans le quartier. Il ne
va donc pas dans le sens des 2 premiers items de la question 47.
b- Hypothèse
2
Pour tester l'hypothèse n°2 selon laquelle si dans
un quartier, on retrouve un processus de dégradation entamé, plus
le taux de la délinquance juvénile sera élevé, nous
nous sommes intéressés aux items 8 : « Il y a
beaucoup d'immeubles vides et abandonnés » et 9 :
« Il y a beaucoup de graffitis dans mon quartier » de la
question 47.
Nous voyons que les items 5 : « Il y a beaucoup
de délinquance dans mon quartier », 6 : « On
vend beaucoup de drogues dans mon quartier », et 7 :
« Il y a souvent des bagarres dans mon quartier » montrent
clairement la délinquance dans les quartiers (délinquance
générale, drogue, bagarre, vandalisme) or nous ne pouvons pas
prendre la délinquance existante pour mesurer la délinquance dans
un quartier. Nous rentrerons dans une sorte de tautologie.
Cependant avec les items 8 et 9, nous pouvons voir si les
quartiers qui sont déjà engagés dans un processus de
dégradation ont un taux de délinquance élevé ou
pas.
c-
Hypothèse 3
S'agissant de la cohésion sociale au sein du quartier
et partant du postulat que moins elle sera forte, plus il y aura de
délinquance de la part des jeunes, nous nous sommes basés sur
les items 2 : « Mes voisins remarquent quand je fais des
bêtises et me le disent », 10 : « Les gens du
quartier sont disposés à aider leurs voisins »,
11 : « Les gens du quartier sont très
liés » et 12 : « On peut faire confiance aux
personnes de mon quartier » de la question 47. Ces items cherchent
à mesurer l'aide que les voisins s'apportent entre eux ainsi que les
liens et la confiance qui existe entre eux.
Nous partons du principe que l'item 13 ayant
été formulé de manière négative alors il
n'aurait pas été compris comme il se doit par les personnes
interrogées.
De ce fait nous avons décidé de ne pas le garder
pour opérationnaliser la cohésion sociale au sein du quartier de
résidence.
d-
Hypothèse 4
Pour tester cette hypothèse qui postule que des
facteurs propre à l'individu comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la
situation familiale, l'entente au sein de la famille et la situation
économique des parents ont plus d'influence sur la délinquance
que l'environnement spatial et environnemental dans lequel vit le jeune, nous
allons nous baser sur la question 1 « Es tu un garçon ou une
fille ? » de notre sondage pour le sexe. Pour l'âge sur la
question 2 « quel âge as-tu ? » ; pour
l'ethnie sur les questions 4 « Dans quel pays ta mère est elle
née ? » et 5 « Dans quel pays ton père
est il né ? » ; Pour la situation familiale sur la
question 6 « Est-ce que tu vis avec ton père et ta
mère ? » ; pour l'entente avec la famille sur les
questions 16 « En général, comment t'entends tu avec
l'homme avec lequel tu vis (père,
beau-père...) ? » et 17 « En
général, comment t'entends tu avec la femme avec laquelle tu vis
(mère, belle-mère...) ? Et pour la situation de l'emploi des
parents sur les questions 9 « Est-ce que ton père (ou l'homme
avec lequel tu vis) a un emploi ? » et 10 « Est-ce que
ta mère (ou la femme avec laquelle tu vis) a un
emploi ? » de notre questionnaire.
Ces différentes questions nous permettront comme nous
l'avons mentionné plus haut de voir si elles ont plus d'influence sur la
délinquance des jeunes par rapport à l'environnement dans lequel
ils évoluent.
2.2.2.2-
La variable dépendante
Concernant notre variable dépendante, nous allons nous
pencher sur la commission ou non d'un certain nombre d'infraction ou d'actes
délictueux.
Il s'agira de prendre en compte dans le questionnaire, les
informations concernant les variables de consommation de substances, des
comportements déviants. Au niveau de la consommation de substances nous
avons deux groupes qui sont la consommation de haschisch qui se retrouve dans
le questionnaire aux questions 51 et la consommation de drogues dures que
sont l'extasie, le speed, la LSD, l'héroïne et la
cocaïne en ce qui concerne la prévalence vie. Pour la
prévalence-dernier mois, nous avons également ces deux
groupes.
Les variables des comportements déviants se retrouvent
dans sept comportements que nous avons identifiés. An niveau de ces
comportements, nous avons aussi bien la prévalence vie que la
prévalence dernière année. Ces comportements sont les
délits violents fréquents (la bagarre en groupe et le fait de
porter une arme) ; les délits violents rares (pour le vol à
l'arraché, la menace avec une arme et frappé avec une
arme) ; le vandalisme ; le vol à l'étalage ; les
délits rares contre la propriété (pour l'effraction, le
vol de moto et de vélo, le vol de voiture et le fait de volé dans
une voiture) ; le hacking et la vente de drogue.
Nous nous intéresserons aussi bien à la
prévalence vie, la prévalence-dernier mois (uniquement pour la
consommation de substances) qu'à la prévalence douze derniers
mois (uniquement pour les comportements déviants).
Ensuite, nous essayerons de mettre en relation les
différentes hypothèses formulées plus haut avec la
commission ou non de ces actes délinquants.
Dans la seconde partie de notre travail, nous effectuerons des
analyses multivariées concernant aussi bien la consommation de
substances et les comportements déviants. Il s'agira de
déterminer entre les facteurs propres à l'individu et
l'environnement lesquels sont plus prédictifs pour chacun de ces
actes.
Par la suite, nous essayerons de vérifier si les
hypothèses que nous avons émises ont aussi des
répercussions sur la victimisation. Donc, notre variable
dépendante, ne sera plus la délinquance à travers les
actes énumérés ci-dessus mais la victimisation subie.
Cette victimisation se retrouvera scindée en quatre partie qui sont le
fait d'avoir été forcé de donner de l'argent ou autres
choses ; le fait d'avoir été frappé ou blessé
si violemment que le jeune a dû aller chez le médecin ; le
fait d'avoir été volé et le fait d'avoir
déjà été maltraité à
l'école.
Concernant la victimisation, nous disposons uniquement dans le
sondage ISRD2 que de la prévalence douze derniers mois. Nous essayerons
donc de mettre en relation nos quatre hypothèses avec le fait d'avoir
été victime ou non.
2.3-LA METHODOLOGIE
2.3.1-Le sondage ISRD 2
Notre recherche va se baser comme nous l'avons dit
précédemment sur le sondage de délinquance juvénile
appelé l'International Self Reported Delinquency (ISRD 2). Il a
été effectué en 2006 dans 30 pays auprès de jeunes
de 7 à la 9ème année. Ce sondage renferme des informations
sur le contexte de vie du jeune, les variables sociales et
démographiques, la victimisation ; des délits tels que ceux
contre la propriété, les délits violents, le vandalisme,
la consommation et vente de drogues ; les comportements
déviants.
Pour notre recherche, nous disposons uniquement des
données relatives à la Suisse et cet échantillons Suisse
est composé de 20 cantons (Suisse Allemande, Romande et le
Tessin) ; de 70 écoles (3 classes de 7, 8 et 9ème dans
chacune) et de 3648 questionnaires validés.
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