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Etude de la contribution de l'écosystème mangrove à  l'amélioration des revenus des ménages de Palmarin

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par Mignane SARR
Université polytechnique de Thiès, Sénégal - Ingénieur agronome 2009
  

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PARTIE III ~

C

RESULTATS ET DISCUSSIONS

24

3.1 Typologie des ménages agricoles de Palmarin

3.1.1 Résultat de la classification hiérarchique

Cette classification est faite à l'aide du logiciel SPSS, ce qui nous a permis d'obtenir quatre types de ménages. Les différentes activités recensées ont permis de faire cette typologie. Les résultats de la classification hiérarchique montrent quatre classes ou groupes qui révèlent des disparités entre elles. Les différents éléments choisis pour caractériser les ménages sont ainsi représentés dans le tableau suivant.

Tableau 6: Typologie des ménages

 

Ménage

1

2

3

4

nbre d'actifs (UTH)

5

8

3

6

age du chef de ménage

55

72

53

54

équipements agricoles

,5

2,2

2,0

2,0

superficie emblavée

2

4

2

3

nbre de femmes

5

7

3

6

nbre d' hommes

4

6

3

4

revenus agricoles

104800

182000

30750

42020

revenus émigration

54800

26800

164050

46940

revenu huitre(yokhoss)

9075

14240

10087

8267

revenu opercules

3500

13900

4565

3363

revenu arche (pagnes)

60475

12201

7743

6641

revenu murex(touffa)

38500

16239

10683

7434

revenu sel

47950

16100

12118

11190

revenu cymbium

0

20420

2370

4824

revenu détarium

10625

12694

10428

16932

revenu andansonia

7125

13288

9705

13763

revenu faidherbia

7500

10038

10683

10350

Source : nos enquêtes

3.1.2 Sources de revenus des ménages

L'agriculture et la pêche sont les premières activités qui mobilisent plus de main d'oeuvre, car ayant un apport déterminant dans la satisfaction des besoins primordiaux et en particulier dans l'alimentation.

Cependant la formation du revenu des ménages s'explique à travers l'ensemble des activités exercées par ces populations au niveau de la localité. Les activités de cueillette forestière jouent aussi un rôle important dans la formation des revenus de ces ménages ruraux.

3.1.2.1 Elevage

Le cheptel est constitué de bovins, du petit bétail et surtout de porcins. Les porcs occupent une place essentielle au sein des ménages chez les paysans de confession chrétienne et 80% des ménages élèvent des porcs. Les chevaux sont utilisés dans le transport hippomobile pour les travaux et le déplacement des touristes. Les ânes sont utilisés pour le commerce de l'eau.

La vente du bétail est une solution ultime au cas où les autres sources de revenus s'avèrent insuffisantes. Ces ventes ont généralement lieu en milieu et en fin de saison sèche quand les stocks de céréales s'épuisent.

Pendant la période de soudure c'est une vente qui devient très régulière avec par exemple la vente de chèvres ou de moutons dans les loumas pour les besoins du ménage. En plus d'être un facteur de richesse, le bétail constitue aussi un stock alimentaire pour la consommation des ménages ruraux.

Tableau 7: Composition moyenne du cheptel par village

 

Bovins

Ovins

Caprins

Equins

Asins

Volaille

Porcins

Palmarin Ngallou

2

0,42

1,16

1

0,37

1,79

2,79

Palmarin Sessène

8,75

1,25

0,25

0,25

0

0,25

0,5

P. NGounoumane

3,625

0,25

0,125

0,44

0,25

0,44

0,88

Palmarin Ngueith

0,42

0,58

0,83

0

0,16

0,16

0,33

Palmarin Diakhanor

0

0

0

0,2

0

0,2

0,4

Moyenne échantillon

2,85

0,5

0,6

0,7

0,5

3,32

0,85

Pourcentage

30,56%

5,36%

6,44%

7,51%

5,36%

36,90%

9,12%

Source : nos enquêtes

Le tableau ci-dessus nous montre que les bovins constituent 30,56% du cheptel. Le cheptel de trait constitue 7,51% pour les équins et 5, 36% pour les asins. Le petit bétail est composé de caprins et d'ovins et représente 12% du cheptel. Les porcins représentent 9,12%, ce qui n'est pas négligeable.

25

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

3.1.2.2 Activités agricoles

L'agriculture est de type extensif et pluvial, ce qui la rend fortement tributaire de la pluviométrie. L'arachide la seule culture de rente constitue la première spéculation de par sa production annuelle. Le mil qui est une tradition purement sérère occupe une place de choix dans la base alimentaire. L'agriculture est caractérisée par son semi modernisme.

Sa mécanisation est faible et le matériel agricole est vétuste et est essentiellement composé de hilaires, de houes et de semoirs. Par ailleurs elle est la principale activité consommatrice de main d'oeuvre car elle occupe 3/5 de la population qui emblave en moyenne 950 hectares par an, soit 1,5 ha par ménage (CERP Fimela).

Seule l'arachide est commercialisée, mais de façon timide. Cependant une infime partie de la récolte est transformée en pâte d'arachide et fait l'objet de commerce, le reste de la production servant pour la nourriture. Le mil est entièrement consacré à l'alimentation, il est la base de l'alimentation en milieu sérère pour le dîner. Les 65% de notre échantillon pratiquent tous l'agriculture de rente. Ils cultivent des variétés céréalières pour l'autoconsommation, du niébé et de l'arachide dont une partie est vendue dans les marchés locaux de Samba DIA et Fimela.

La riziculture de mangrove est une activité qui était très dynamique dans la localité. Le riz local constituait l'essentiel de la consommation auprès des ménages. Cette riziculture a connu une régression notoire causée par la salinisation des terres. Pour cette saison on a noté un retour vers cette culture avec le programme G.O.A.N.A1 qui a distribué des semences. La salinisation des terres observées depuis la rupture de la pointe de Sangomar occasionne beaucoup de dégâts pour cette culture qui a de tout temps été une activité prospère pour les populations. Le riz local était le plat que les populations utilisaient pour le repas de midi et c'était une honte de manger le riz de commerce, cite SEKINO ; 2007.

Ceci est un élément qui montre l'abondance de cette culture jadis dans la zone. Actuellement les revenus sont divers et la plupart des ménages dépendent des opportunités qu'offre le milieu immédiat. Le riz cultivé dans les rizières de mangrove est stocké et n'est utilisé qu'en hivernage. Il participe activement à la constitution des vivres de soudure.

1 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance

3.1.2.3 Activités non extractives

La majorité des producteurs évoluant sous des conditions climatiques aléatoires, cherchent à sécuriser leurs revenus en investissant dans les activités extra agricoles, moins soumises au risque climatique, qui est très élevé dans la zone. Celles-ci sont diverses: commerce, transformation des ressources halieutiques, activités touristiques etc.

3.1.2.3.1 Le commerce

Le commerce est dans la zone d'étude une activité à laquelle se prête une bonne partie des habitants. Il est très dépendant des activités liées aux ressources halieutiques, forestières et touristiques.

Les résultats de l'enquête montrent que 53% des interrogés pratiquent ces activités. Ceci s'explique par le fait que le commerce est une activité qui présente moins de risque tant du point de vue de la récupération du capital investi que de sa rentabilité. Les enquêtés entreprennent ces activités pour se procurer les ressources financières destinées à compléter les dépenses quotidiennes, qui souvent ne suffisent pas pour prendre en charge l'ensemble des besoins de la famille.

3.1.2.3.2 Les activités touristiques : le guidage

Ce guidage est effectué le plus souvent par les jeunes venus avec les touristes qu'ils accompagnent à travers les différents sites culturels et les parcours estuariens et balnéaires. Cet état de fait explique que les recettes touristiques ne sont pas comptabilisées dans la formation des revenus des ménages. Il a été établi un arrêté portant réglementation et tarification de l'accès à la RNCP par le Conseil Rural pour que les populations puissent bénéficier des retombées de la conservation. En son article 4, la tarification varie selon les endroits et s'établit comme prescrit dans le tableau en annexe 3 (Répartition des recettes de la R.N.C.P).

La répartition des recettes est définie en son article 5 comme suit :

Les 25% des recettes sont alloués à l'aménagement du site ; 40% pour les écoguides ; 25% pour le conseil rural ; et 10% pour la R.N.C.P.

Cette nouvelle disposition permet ainsi de mieux valoriser les ressources du terroir et de faire partager les retombées issues de la conservation à la population. Cette mesure permettrait ainsi de créer un sentiment d'appropriation de la ressource au niveau la population qui s'est beaucoup investie en posant des actes tels que la création d'un comité de plage.

27

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Il faudrait noter que cette activité bien que présente dans la localité est surtout valorisée par des privés qui se sont implantés avec des lodges, et des campements touristiques. De Ngallou à Djiffère, on note une forte présence de campements. Les touristes sont souvent accompagnés depuis Mbour où ils prennent le plus souvent départ.

3.1.2.4 Activités extractives

Ces activités sont celles exercées sur la mangrove pour la valorisation des produits et sous produits comme les fruits de mer, le poisson, le ramassage du sel et la cueillette des produits forestiers non ligneux.

3.1.2.4.1 La cueillette des fruits de mer

Cette activité de cueillette mobilise plus les femmes qui valorisent les arches, les murex, les opercules, les coques... Elle les occupe pendant 6 à 7 mois durant l'année et leurs procure des revenus substantiels. C'est une longue tradition en milieu insulaire. La pêche sur les bolongs est cependant une activité exercée par les hommes.

3.1.2.4.2 L'exploitation du sel

Du fait du mode d'acquisition matrilinéaire des puits de sel, les femmes détiennent et exploitent la plupart des «puits de sel». Les hommes interviennent dans la mise en sac du sel et le transport des produits. Le ramassage du sel est l'activité qui mobilise plus de femmes à Palmarin surtout au niveau des villages de Ngallou et Sessène.

3.1.2.4.3 Le ramassage des amas coquilliers

Bien qu'interdits par le service des parcs nationaux, du fait de la dégradation des côtes, les amas coquillers en bordure de mer font l'objet d'une exploitation frauduleuse.

Les coquillages sont des sous-produits issus de la transformation de l'arche, du murex et du cymbium. Ils sont déposés sous forme de déchets (amas coquilliers) le long des chantiers de transformation (DOG ; 2003). Ces sous-produits de coquillage issus de la cueillette des fruits de mer de la mangrove sont valorisés, par les femmes. Ces coquillages sont utilisés au niveau de la construction en dur. Ils peuvent aussi subir une transformation pour servir de chaux utilisable pour la peinture et la confection des briques des maisons.

3.1.2.4.4 La cueillette des produits forestiers

C'es

t une activité qui mobilise les femmes et les hommes surtout pour les fruits de Détarium qui se commercialis ent facilement . Les fruits de baobab et les gousses de Faidherbia « Kaad » font également l'objet de cueillette . Les gousses de « Kaad » contribuent a pallier aux déficits fourragers en période post hivernage pour le bétail. Ces activités de cueillette mobilisent plus de jeunes et de femmes.

Activites

0%

2,20%

2,45%

3,45%

3,60%

3,60%

5%

4,27%

6,46%

7,50%

7,96%

10%

15%

20%

25%

27,43%

30%

31%

35%

Figure 2

: Revenus tirés des principales activités de la zone

3.1.3 Description des ménages

Les soixante (60) ménages étudié s sont sériés en quatre (4) types de groupes par une classification en nuées dynamiques.

3.1.3.1 Les ménages de type I :

Le Groupe I est constitué de 30% des ménages agricoles faiblement équipés avec des superficies emblavées de 2 ha au moins. L'âge des chefs de ménages est de 55 ans en moyenne et le nombre d'UTH est de 5 par ménage.

Leurs revenus agricoles annuels s'élèvent à 104 800 FCFA. L'émigration contribue ainsi de
façon significative avec un apport de 54 800 FCFA. Les revenus halieutiques et forestiers sont
aussi intéressants avec une contribution de l'exploitation du s el de 47 950 FCFA et celle du

Détarium qui s'élève à 10 625 FCFA.

On note dans ce groupe que les revenus tirés des activités halieutiques contribuent de façon significative au revenu des ménages à l'exception

Les

des produits tirés de la pêche en haute mer. revenus halieutiques sont donc uniquement liés

à l'exploitation des produits issus de la mangrove.

29

Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies 2009

Tableau 8: Compte d'exploitation des ménages de type I

Disignation

Arche

Murex

Huftre

Cymbium

Opercules

Sel

Ditarium

Adansonia

Faidherbia

Total

roduits

60475

38500

9075

0

3500

47950

10625

7125

7500

184750

Charges

0

0

0

0

0

4311

354,16

445,3125

1500

6610,4725

Marge brute

60475

38500

9075

0

3500

43639

10270,84

6679,6875

6000

178139,5275

Amortissement

166,67

166,67

166,67

0

166,67

 

0

0

0

666,68

Résultat net

60308,33

38333,33

8908,33

0

3333,33

43639

10270,84

6679,6875

6000

177472,8475

Source : nos enquêtes

A travers ce tableau se dégage pour les ménages de type I une marge brute de 178 139,528 F CFA avec un résultat net de 177 472,8475 F CFA dont 154 522,32 F CFA représentant le montant tiré des activités halieutiques et 22 950,5275 F CFA issus des cueillettes des fruits forestiers sauvages.

a) La cueillette des arches, du murex et des huîtres

Parmi les ressources malacologiques, la cueillette des arches procure plus de revenus à ce type d'exploitation avec un résultat net de 60 308,33 F CFA par campagne. Il est à noter que les charges d'exploitation sont très minimes, ce qui fait que les femmes s'en sortent souvent bien.

Les arches peuvent être consommées crues ou cuites.

Le murex contribue pour 38 333,33 F par campagne au sein de ce type de ménages. Les charges d'exploitation s'élèvent à 166,67F. Le matériel utilisé pour la cueillette est rudimentaire.

Il peut être un fragment de coquille de cymbium, un couteau ou une cuillère (on précise que l'instrument est souvent vieux ou abîmé), enfin un morceau de fer type queue de louche ou de crochet à angle droit, rapporte DOG (2003).

Dans le cas de la cueillette des huîtres les couteaux ou les coupe-coupe sont utilisés pour l'exploitation de ces derniers. La valeur d'un couteau est estimée en moyenne à 1000F et peut servir pendant plusieurs campagnes qui durent en moyenne six (6) mois. Il faut noter aussi que ce couteau peut servir pour plusieurs activités de cueillette. Cette activité procure des revenus de 8908,33 F pour ces ménages. Les opercules sont des sous produits issus des autres produits halieutiques tels que les coques. Ils sont commercialisés vers les pays asiatiques.

Dans ce type de ménage les opercules procurent un revenu moyen par campagne de 3 333,33 F CFA. Le kilogramme est acheté jusqu'à 40 000 F CFA sur les marchés urbains, mais au plan local il est acheté au prix de 18 000 F CFA.

b) L'exploitation du sel

Cette activité procure des revenus de 43 639F aux ménages de type I, ce qui est un revenu record après celui des arches.

c) Revenus tirés des PFNL

Les PFNL contribuent aussi au sein de ce type de ménages en ce qui concerne le Détarium pour 10 270,84F ; Adansonia pour 6 679,6875F CFA et 6 000 F CFA pour le Faidherbia. Ces revenus sont d'autant plus importants qu'ils parviennent à satisfaire les besoins dès le mois d'octobre pour le cas du Détarium. Adansonia et Faidherbia sont récoltés et commercialisés en milieu de saison sèche.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984