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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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2. La conséquence irréelle

L'irréel représente ce qui n'est pas effectif et ne peut même pas l'être. Il s'oppose donc au réel et au potentiel. Pour Riegel et alii (996 :318), l'énoncé qui exprime l'irréel dénote un état du monde possible mais qui est ou a déjà été annihilé par le réel. La grammaire offre une diversité de moyens d'exprimer l'irréel. Il existe aussi, sur le plan linguistique, d'autres moyens pour traduire la même notion, et qui varient suivant le contexte. On peut donc avoir : l'adverbe d'intensité, le groupe prépositionnel.

2.1. L'adverbe

Parmi les outils d'expression de la conséquence figurent les adverbes trop ....pour, assez ....pour. Toutefois, suivant le sens de l'adjectif sur lequel porte l'adverbe trop ou assez, la conséquence peut, dit Mauger (1968 : 331-332), être réalisable ou irréalisable. Le second cas est celui qui nous intéresse ici et dont les échantillons se trouvent dans ces exemples :

17a. Mais Etienne, la nuit suivante désespéra de nouveau. La compagnie avait les reins trop forts pour qu'on les lui cassât si aisément, [...]. (Ge, p362) ;

17b. Mangeons, tant pis ! ....Ils sont assez grand pour s'égarer. [...].

(Ge, p117).

Dans l'expérience qu'on a du monde, il est rare sinon impossible de voir un plus faible s'attaquer de manière frontale à un plus fort et à plus forte raison le vaincre. Ainsi les mineurs en grève ne pouvaient aisément ébranler la Compagnie. L'adverbe d'intensité trop indique que la qualité (forts) a atteint le degré suffisant pour que la conséquence ne soit pas réelle. On peut gloser la séquence par la compagnie avait les reins si forts qu'on ne pouvait les lui casser.... Il en va de même de [17b], l'intensité atteint par la qualité grand est suffisante pour rendre la conséquence s'égarer irréelle. Ainsi perçue la conséquence irréelle dans ces exemples sont semblables à la conséquence négative. On ne sait pas s'il en va de même avec le groupe prépositionnel.

2.2. Le groupe prépositionnel

La notion de conséquence irréelle est si délicate à cerner que, devant certains cas introduits par la préposition, l'interprétation n'est pas du tout aisée. Voyons les exemples suivants :

18a. Ce pauvre diable d'ouvrier, perdu sur les routes, l'intéressait. Lorsqu'il le quitta, il dit aux autres :

« Hein ! on pourrait être comme ça...Faut pas se plaindre, tous n'ont pas du travail à crever. » (Ge, p30)

 18b. Négrel, énervé, dit très haut au surveillant :

« Mais faites-les donc taire ! C'est à mourir de chagrin. Nous ne les avons pas, les noms. » (Ge, p450) ;

En définissant la conséquence réelle comme celle qui s'est effectivement déroulée, il est difficile de percevoir comme nous le dit Mauger (1968 : 329) une conséquence réelle dans ces occurrences. En effet, à crever de [18a], conséquence de la cause travail n'est pas, à notre humble avis, présentée comme effective, ou même éventuelle. Il en est de même pour [18b], à mourir conséquence de chagrin. On a tendance à prendre ces suites (à crever et à mourir) comme des locutions verbales qui expriment une figure de style, en l'occurrence l'hyperbole. Alors, le locuteur affirme-t-il que l'intensité du travail est capable de provoquer le fait crever ? Or, comme le dit Moignet (1981 : 65) l'infinitif donne une image du temps en pur accomplissement, sans rien en elle d'accompli, et que designer un verbe par sa forme d'infinitif n'est pas une convention sans fondement ; c'est utiliser, pertinement (sic), la forme qui inaugure le verbe et contient en puissance la totalité du défilé de ses formes. En somme dans le discours donc, au moment de l'énonciation, le locuteur fait de ce verbe à l'infinitif ce qu'il veut. Il peut décider de conserver la forme infinitive. Tout dépend de ce qu'il veut exprimer. C'est la raison pour laquelle les énoncés supra ne sont pas faciles à interpréter. Chaque sens est possible : l'éventualité, l'irréalité et la réalité. Autant de raisons qui ne militent pas en faveur d'une décision. L'infinitif est donc une forme mitigée qui permet au locuteur de camoufler ses pensées.

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