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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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3. La conséquence niée

La négation est l'action de nier, de refuser. Dans la logique, l'opération de négation inverse la valeur de vérité d'une proposition. Cependant, le concept de négation n'est pas si facile à définir. D'ailleurs Muller (1991 : 16-17) fait une revue de la littérature de cette notion, il conclut qu'on ne peut définir la négation ni par l'altérité comme le disait Platon, ni par l'absence comme le veut Katz car, pense Muller,

la négation n'est pas autre chose que ce qu'elle dit, et que la sémantique ne peut formuler qu'en recourant à elle : qu'un « énoncé n'est pas adéquat, qu'un ordre n'est pas accepté, qu'une situation n'est pas réalisée.

Pour ce faire, la négation n'est pas une notion opératoire, c'est-à-dire qu'elle ne permet pas d'effectuer des raisonnements logiques ; dans ce cas, dit Muller, écartons tout d'abord les tentatives faites pour donner à la négation un contenu substantiel. Pour ce qui est de la conséquence manquée ou niée, Mauger (1968 : 339), affirme qu'elle désigne celle qui n'a pas eu lieu. Elle est exprimée de différentes façons : la préposition sans, la locution conjonctive sans que.

3.1. La préposition sans

La préposition sans traduit le manque, la privation, l'exclusion. Elle établit un rapport d'un terme à un autre. Brunot (1965 :615) repris par Hybertie (op cit.: 103) note que sans établit qu'une réalisation a eu lieu alors que l'autre ne s'est pas produit. Dans ce sens Muller (1991 :403) souligne que sans est un négatif inverse pouvant être remplacé par le gérondif ; négatif inverse parce que l'opérateur de négation inverse la valeur de vérité de ce qui est affirmé ; de ce fait le connecteur sans est un mot négatif, conclut Muller. Feigenbaum (1996), donne à sans le titre de connecteur parce qu'il établit un rapport entre les termes en y joignant une nuance de sens. Comme marqueur de conséquence manquée, sans crée deux structures : Sans + infinitif et sans + GN.

3.1.1. Sans + infinitif

Dans la structure sans suivi de l'infinitif, le connecteur vient nier le procès que représente l'infinitif pour les verbes qui sont favorables à la valence, c'est-à-dire qu'ils (les verbes) représentent, comme l'affirme Peirce (1965 : 278) repris par Feigenbaum (1996 :295), un évènement qui est normalement accompagné, suivi ou précédé d'un autre évènement. Nous rencontrons ces cas dans les énoncés suivants :

19a. C'était imbécile d'avoir un si gros désir, l'un de l'autre, sans jamais se contenter. (Ge, p167) ;

19b. Cela (l'alcool) remuait en lui tout un inconnu d'épouvante, le mal héréditaire, la longue hérédité de soûlerie, ne tolérant plus une goutte d'alcool sans tomber à la fureur homicide. (Ge, p357) ;

19c. Maintenant, vous allez rester là cinq minutes, sans vous retourner ... nom de Dieu ! si vous vous retournez, il y aura des bêtes qui vous mangeront. (Ge, p 258).

Dans l'énoncé [19a], l'énonciation de P1 : avoir un si gros désir prévoit une conséquence -P2 se contenter : cependant le connecteur sans établit un rapport de P1 à P2 : se contenter, affirme la fausseté de P2, c'est-à-dire l'évènement qui est normalement attendu ne se réalise pas. Pour une interprétation pragmatique, il faut recourir aux connaissances du monde. En effet, dans l'univers référentiel, lorsque deux personnes se désirent, l'action la plus attendue est de les voir contenter leur désir. Or dans le cas présent cette conséquence n'a pas eu lieu, le désir est comme suspendu. C'est dans ce sens qu'on parle de conséquence niée que Feigenbaum (1996 : 293) représenterait par le schéma suivant : « (+A) avoir (-B) se contenter) le signe (-) devant B signifie que B n'a pas été réalisée. Ainsi reconnaît l'auteur il existe une affinité sémantique entre A et B, qui est conservée hors texte. C'est cette affinité sémantique conservée hors texte qui permet de parler de conséquence niée. Cet aspect de l'analyse permet de distinguer la conséquence manquée du complément de manière.

En effet, dans l'énoncé [19c] l'évènement aller rester là décrit dans P1, n'induit pas automatiquement l'évènement sans se retourner de P2. Le locuteur décrit la manière, c'est-à-dire l'attitude que doivent adopter les enfants. Le même phénomène est observé dans la structure avec GN.

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